« Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. » Luc 9,22
Ma fille, j’ai voulu être élevé et crucifié sur la croix pour que les âmes qui me veulent puissent me trouver.
Le livre du Ciel Tome 6, 15 décembre 1905
Ma fille, j’ai voulu être élevé et crucifié sur la croix pour que les âmes qui me veulent puissent me trouver. « Si quelqu’un me veut comme Maître parce qu’il sent le besoin d’être enseigné, je m’abaisse pour lui enseigner autant les petites choses que les choses les plus élevées pour le rendre savant. « Si quelqu’un gémit dans l’abandon et l’oubli et cherche un père, qu’il vienne au pied de ma croix et moi je me ferai son Père en lui donnant mes plaies comme demeure, mon sang comme breuvage, ma chair comme nourriture et mon royaume comme héritage.
« Si quelqu’un est infirme, il me trouve comme médecin lui donnant non seulement la guérison, mais aussi des remèdes sûrs pour ne pas redevenir infirme. « Si quelqu’un est opprimé par les calomnies et les mépris, il me
trouve comme son défenseur qui va jusqu’à transformer en honneurs divins ces calomnies et ces mépris. Et ainsi de suite. « En somme, quiconque me veut comme juge, comme ami, comme époux, comme avocat, comme prêtre, etc. me trouve comme tel. « Voilà pourquoi j’ai voulu que mes mains et mes pieds soient cloués : pour ne m’opposer en rien à ce qu’on veut, pour qu’on puisse faire de moi ce qu’on veut. Cependant, malheur à celui qui,
voyant que je ne peux même pas bouger un doigt, ose m’offenser. »
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Et vous, qui dites-vous que je suis ? Répondrez franchement, selon votre jugement, sans tenir compte de mes paroles ou de celles d’autrui. Si vous étiez obligés de me juger, qui diriez-vous que je suis ?
– Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, s’écrie Pierre en s’agenouillant, les bras tendus vers le haut, vers Jésus qui le regarde avec un visage tout lumineux et qui se penche afin de le relever pour l’embrasser en disant :
– Bienheureux es-tu, Simon, fils de Jonas ! Car ce n’est pas la chair ni le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est dans les Cieux. Dès le premier jour où tu es venu vers moi, tu t’es posé cette question, et parce que tu étais simple et honnête, tu as su comprendre et accepter la réponse qui te venait du Ciel. Tu n’avais pas vu de manifestation surnaturelle comme ton frère ou Jean et Jacques. Tu ne connaissais pas ma sainteté de fils, d’ouvrier, de citoyen comme Jude et Jacques, mes frères. Tu n’as pas profité d’un miracle et tu ne m’as pas vu en accomplir, et je ne t’ai pas donné de signe de ma puissance comme je l’ai fait et comme l’ont vu Philippe, Nathanaël, Simon le Cananéen, Thomas, Judas. Tu n’as pas été subjugué par ma volonté comme Matthieu le publicain. Et pourtant tu t’es écrié : “ Il est le Christ ! ” Dès le premier instant où tu m’as vu, tu as cru et jamais ta foi n’a été ébranlée. C’est pour cela que je t’ai appelé Céphas ; pour la même raison, c’est sur toi, Pierre, que j’édifierai mon Eglise et les puissances de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle. C’est à toi que je donnerai les clefs du Royaume des Cieux. Et tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les Cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les Cieux, ô homme fidèle et prudent dont j’ai pu éprouver le cœur. Et ici, dès cet instant, tu es le chef à qui l’obéissance et le respect sont dus comme à un autre moi-même. Et c’est tel que je le proclame devant vous tous. »
Si Jésus avait écrasé Pierre sous une grêle de reproches, les pleurs de Pierre n’auraient pas été aussi forts. Il s’effondre, il éclate en sanglots, le visage sur la poitrine de Jésus. Des larmes qui n’auront leurs égales que dans celles, incoercibles, de sa douleur d’avoir renié Jésus. Maintenant ce sont des pleurs faits de mille sentiments humbles et bons. Un peu de l’ancien Simon – ce pêcheur de Bethsaïde qui, à la première annonce de son frère, avait dit en riant : « Le Messie t’apparaît !… Vraiment ! » sur un ton incrédule et en plaisantant –, un peu de l’ancien Simon s’effrite sous cette émotion pour laisser apparaître toujours plus nettement, sous la couche amincie de son humanité, Pierre, le pontife de l’Eglise du Christ.
Quand il relève la tête, timide, confus, il ne sait faire qu’un geste pour dire tout, pour promettre tout, pour se donner tout entier à son nouveau ministère : celui de jeter ses bras courts et musclés au cou de Jésus et l’obliger à se pencher pour l’embrasser, en mêlant sa barbe et ses cheveux un peu hérissés et grisonnants, à la barbe et aux cheveux soyeux et dorés de Jésus. Puis il le regarde d’un regard plein d’adoration, affectueux, suppliant de ses yeux un peu bovins, luisants et rougis par les larmes qu’il a versées, en tenant dans ses mains calleuses, larges, épaisses, le visage ascétique du Maître penché sur le sien, comme si c’était un vase d’où coulait une liqueur vivifiante… et il boit, boit, boit douceur et grâce, sécurité et force, de ce visage, de ces yeux, de ce sourire…
Ils se séparent enfin, reprenant leur route vers Césarée de Philippe, et Jésus dit à tous :
« Pierre a dit la vérité. Beaucoup en ont l’intuition, vous, vous la connaissez. Mais pour l’instant, ne dites à personne qui est le Christ, dans la vérité complète qui vous est connue. Laissez Dieu parler dans les cœurs comme il parle dans le vôtre. En vérité, je vous dis que ceux qui ajoutent à mes affirmations et aux vôtres une foi parfaite et un parfait amour, arrivent à savoir le vrai sens des mots :“ Jésus, le Christ, le Verbe, le Fils de l’homme et de Dieu. ” » Tome 5 – ch 343.5