D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. Mt 13,9
Tu dois savoir que mes vérités sont des semences que moi, céleste fermier, je continue à semer dans les âmes, et si je sème je suis certain de récolter les fruits.
Le livre du Ciel Tome 31, 24 février 1933
il est bien connu que mes vérités trouvent place dans les cœurs simples plutôt que chez les savants. Cela s’est passé dans ma Rédemption –à ma grande tristesse, aucun des sages et des intelligents ne m’a suivi, mais les pauvres, les
ignorants et les cœurs simples sont venus. Tu dois savoir que mes vérités sont des semences que moi, céleste fermier, je continue à semer dans les âmes, et si je sème je suis certain de récolter les fruits. Souvent il m’arrive d’être comme le pauvre semeur qui jette sa semence sur la terre et, faute d’humidité, la terre n’est pas capable de consommer la semence pour l’absorber et la convertir en sol pour faire sortir la substance de la semence qu’elle a absorbée et produire dix, vingt ou cent fois plus. D’autres fois, par manque de pluie, la terre s’est durcie et elle ne trouve pas la substance et la vie que renferme la semence. Et le pauvre fermier doit avoir de la patience s’il veut recevoir la récolte de ses semailles. Mais en ayant répandu la semence, il a déjà fait quelque chose, et il garde espoir. Qui sait, la pluie pourrait donner l’humidité à la terre qui, possédant la substance de la semence, ferait sortir ce que le fermier a planté ; ou, en rendant la terre moins dure, pourrait la stimuler et lui donner le moyen de reproduire la semence. Ainsi, bien que la terre ne produise pas immédiatement la multiplicité de la semence qu’elle a reçue, le temps, les circonstances et la pluie peuvent produire une abondante récolte à laquelle le semeur ne s’attendait pas. Or, si le fermier, malgré toutes les difficultés de la terre, peut espérer recevoir une abondante récolte, moi, céleste fermier, je pourrai bien plus encore après avoir semé tant de semences de célestes vérités dans
les profondeurs de ton âme, emplir le monde entier de ce que je récolterai. Veux-tu croire qu’à cause des doutes et des difficultés de quelques-uns, qui sont comme une terre sans humidité, durcie et desséchée, je n’aurais pas une abondante récolte ? Ma fille, tu te trompes ! Les temps, les gens et les circonstances vont changer, et ce qui semble noir aujourd’hui pourrait paraître blanc demain ; parce que bien souvent les choses sont vues selon les dispositions dans lesquelles on se trouve et en fonction de la vision à court ou à long terme que possède l’intellect. Pauvres créatures ! Elles sont bien à plaindre ! Mais tout est dans le fait que j’ai déjà semé. La chose la plus importante, la plus substantielle et la plus intéressante était de manifester ma vérité. Si j’ai fait mon travail, la chose principale est déjà en acte. J’ai trouvé ta terre où déposer la semence : le reste suivra. Les doutes, les difficultés et les souffrances auront la même utilité que le bois et le feu pour le fermier qui prépare la récolte qu’il a engrangée pour en faire sa nourriture.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Ecoutez, et peut-être comprendrez-vous mieux comme peuvent être différents les fruits d’un même travail.
Un semeur s’en alla semer. Il possédait de nombreux champs, de différentes sortes. Certains étaient un héritage de son père et la négligence y avait laissé proliférer les plantes épineuses. Lui-même en avait acquis d’autres : il les avait achetés tels quels à un homme incapable et les avait laissés en l’état. D’autres encore étaient entrecoupés de chemins car cet homme recherchait toujours ce qui est le plus commode et il ne voulait pas faire beaucoup de détours pour aller d’un endroit à l’autre. Enfin, il y en avait quelques uns, les plus proches de chez lui, auxquels il avait consacré tous ses soins pour avoir une vue agréable devant sa maison. Ces derniers étaient bien débarrassés des cailloux, des ronces, du chiendent et du reste.
L’homme prit donc son sac de grains, des meilleurs, et il se mit à ensemencer. Le grain tomba dans la bonne terre meuble, labourée, propre, bien fumée des champs les plus proches de la maison. Il tomba sur les champs entrecoupés de chemins et de sentiers qui les divisaient et, qui plus est, y amenaient la crasse de poussières arides sur la terre fertile. Une autre partie tomba sur les champs où la paresse de l’homme avait laissé se multiplier épines et chardons. Maintenant que la charrue les avait emportées, elles paraissaient avoir disparu, mais elles étaient toujours là car seul le feu, cette destruction radicale des mauvaises plantes, les empêche de renaître. Le reste de la semence tomba sur les champs achetés récemment et qu’il avait laissés tels quels sans les défricher en profondeur ni les débarrasser de toutes les pierres éparses dans le sol, qui y formaient un pavage dur dans lequel les racines tendres ne pouvaient pénétrer. Après avoir tout semé, il rentra chez lui et dit : “ C’est bien ! Maintenant, je n’ai plus qu’à attendre la récolte. ”
Il se réjouissait parce que, au fil des jours et des mois, il voyait lever des épis de blé drus dans les champs proches de sa maison, et cela poussait… Quel soyeux tapis ! Et puis ces épis, quelle mer ! Les blés blondissaient et chantaient, en battant épi contre épi, un hosanna au soleil. L’homme disait : “ Tous les autres champs vont être comme ceux-ci ! Préparons les faux et les greniers. Que de pain ! Que d’or ! ” Et il se réjouissait… Il moissonna le blé des champs les plus proches, puis passa à ceux hérités de son père, mais laissés en friche. Et il en resta bouche bée. Le blé avait abondamment poussé car les champs étaient bons et la terre, amendée par son père, était grasse et fertile. Mais sa fertilité avait agi aussi sur les plantes épineuses, emportées par la charrue mais toujours vivaces. Elles avaient repoussé et formé un véritable plafond de ramilles hérissées de ronces au travers duquel seuls quelques rares épis avaient pu lever. Le reste était presque entièrement mort étouffé.
L’homme se dit : “ J’ai été négligent à cet endroit, mais ailleurs il n’y avait pas de ronces, cela ira mieux. ” Et il passa aux champs récemment acquis. Sa stupeur fit croître sa peine. Maigres et maintenant desséchées, les feuilles des épis gisaient comme du foin sec répandu partout. Du foin sec. “ Mais comment cela se fait-il ? comment ? ” gémissait l’homme. “ Et pourtant, il n’y a pas ici d’épines ! Et la semence était la même ! Pourtant, le blé avait poussé, dru et beau ! On le voit aux feuilles bien formées et nombreuses. Alors pourquoi tout est-il mort sans faire d’épis ? ” Et avec douleur il se mit à creuser le sol pour voir s’il y trouvait des nids de taupes ou autres fléaux. Or il n’y avait ni insectes ni rongeurs : mais que de pierres, que de pierres ! Un amas de caillasse. Les champs en étaient littéralement truffés et le peu de terre qui les recouvrait n’était qu’un trompe-l’œil. Ah ! S’il avait labouré le sol profondément quand il en était temps ! Ah, s’il avait creusé et testé le fond avant d’acquérir ces champs comme un bon terrain ! Ah, si du moins, après avoir fait l’erreur de les acheter au prix proposé sans s’assurer de leur qualité, il avait fait des efforts pour les améliorer ! Mais c’était désormais trop tard et ses regrets étaient inutiles.
Humilié, l’homme se releva et se rendit aux champs qu’il avait entrecoupés de petits chemins pour sa commodité… Et il déchira ses vêtements de douleur. Ici, il n’y avait rien, absolument rien… La terre foncée du champ était couverte d’une légère couche de poussière blanche… L’homme tomba sur le sol en gémissant : “ Mais pourquoi ici ? Il n’y a là ni épines ni pierres, car ce sont nos champs. Mon grand-père, mon père et moi-même, nous les avons toujours possédés et, pendant des dizaines d’années, nous les avons rendus fertiles. J’y ai ouvert les chemins, j’ai enlevé de la terre aux champs, mais cela ne peut les avoir rendus stériles à ce point… ” Il pleurait encore quand une réponse à ses plaintes douloureuses lui fut donnée par une bande de nombreux oiseaux qui s’abattaient des sentiers sur le champ, et du champ sur les sentiers, à la recherche de graines… Le champ, devenu un canevas de sentiers sur les bords desquels du grain était tombé, avait attiré une foule d’oiseaux qui avaient mangé d’abord le grain tombé sur les chemins, puis celui du champ jusqu’au dernier grain.
Ainsi l’ensemencement, le même pour tous les champs, avait donné là-bas cent pour un, ailleurs soixante ou trente, et ici rien. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. La semence, c’est la Parole : elle est la même pour tous. Les endroits où elle tombe sont vos cœurs. Que chacun en fasse l’application et comprenne. Que la paix soit avec vous. » Tome 3 – ch 179.5