Vendredi Saint
De l’évangile de Jean 18,1-19,42
LA CONDAMNATION À MORT
Les 24 h de la passion du Christ : 9 h À 10 h
(…) « Ecce Homo !
Regardez-le, il n’a plus l’apparence d’un homme. Observez ses Plaies, on ne le reconnaît plus. S’il a fait du mal, il a déjà souffert assez, même trop. Moi, je regrette de l’avoir fait tant souffrir, laissons-le donc libre ! » À ces paroles, il se fait un silence profond au Ciel, sur terre et en enfer ! Puis, comme d’une seule voix, j’entends le cri de tous :
« Crucifie-le, crucifie-le ! Nous le voulons mort ! » Jésus, mon Amour, laisse-moi te soutenir, car je vois que tu vacilles sous tant d’accablement. Jésus, ma Vie, je vois que tu trembles. Ce cri de condamnation à mort pénètre ton Cœur. Et dans ces voix tu perçois la Voix de ton cher Père qui dit : « Mon Fils, je te veux mort, et mort, crucifié ! » Tu entends aussi ta Maman qui, malgré qu’elle en soit navrée, fait écho à ton cher Père en disant : « Fils, je te veux mort ! » Les anges, les saints, l’enfer, tous, d’une voix unanime, crient : « Crucifie-le, crucifie-le. » Si bien qu’il n’y a aucune âme qui vive qui ne te veuille mort. Et, à ma plus grande horreur, moi aussi je me sens contrainte par une force suprême à crier : « Crucifie-le ! » Mon Jésus, pardonne à la misérable pécheresse que je suis de te vouloir mort ! Je te prie de me faire mourir avec toi. Et toi, ô mon Jésus torturé, il semble que, ému par ma souffrance, tu me dises : « Mon enfant, serre-toi sur mon Cœur et prends part à mes Peines et à mes Réparations. Le moment
est solennel : ou bien c’est ma mort, ou bien c’est la mort de toutes les créatures. En ce moment, deux courants se déversent dans mon Cœur ; dans l’un il y a les âmes qui, si elles me veulent mort, c’est parce qu’elles veulent trouver en moi la Vie; et ainsi, comme j’accepte la mort à leur place, elles sont libérées de la condamnation éternelle et les portes du Ciel s’ouvrent à elles. Dans l’autre courant, il y a les âmes qui me veulent mort par
haine et pour la confirmation de leur condamnation ; mon Cœur en est lacéré et ressent la mort de chacune et les peines mêmes de l’enfer où elles se dirigent ! Ah ! Mon Cœur ne supporte pas ces Souffrances cruelles et me fait répéter : pourquoi tant de Sang versé en vain ? Pourquoi mes Peines seront-elles inutiles pour tant d’âmes ? Mon enfant, soutiens-moi, je n’en peux plus, prends part à mes Peines. Que ta vie soit une offrande continuelle pour sauver les âmes, pour adoucir mes tortures ! » (…)