jeudi 14 avril 2022 - Missionnaires de la Divine Volonté

Jeudi Saint

De l’évangile de Jean 13, 1-15
Alors il se mit à laver les pieds de ses disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Jn 13,5

 

Les 24 h de la passion 4ᵉ heure.
Ô Jésus affligé, inonde-moi de ta Vie pour que je puisse réparer tant d’offenses. Je veux entrer dans les cachettes les plus intimes de ton Cœur, et réparer à l’aide de ton propre Cœur les offenses que tu reçois de ceux qui te sont les plus chers. Je veux, ô mon Jésus, te suivre en toutes choses, et avec toi aller chez toutes les âmes qui vont te recevoir dans l’Eucharistie, entrer dans leur cœur et, au moyen de tes Larmes mêlées à l’eau avec laquelle tu laves les pieds de tes apôtres, laver ces âmes, purifier leur cœur, afin que quand elles te recevront, tu trouves en elles ton
ravissement. Ô doux Jésus, pendant que tu laves les pieds de tes apôtres, je vois qu’une autre Souffrance affecte ton Cœur. Ces apôtres représentent tous les futurs fils de l’Église, et n’étant pas encore parfaits, ils représentent la série de tous les maux qui existeront dans l’Église. En l’un sont symbolisées les faiblesses ; en l’autre les duperies ; en celui-ci les hypocrisies ; en un autre l’amour démesuré pour les intérêts terrestres ; en saint Pierre le manquement aux résolutions et toutes les offenses des chefs ecclésiastiques ; en saint Jean (qui lui aussi s’endormit dans le Jardin, après avoir dormi sur ton Cœur, et qui s’est ensuite enfui) les fragilités de ceux qui te sont le plus fidèles ; en Judas les apostats et toute la série des graves offenses commises par eux. Tu t’arrêtes aux pieds de chaque apôtre et tu pleures, tu pries, tu répares chacune de ces offenses, tu obtiens par tes Prières force et aide pour tous. Mon Jésus, je m’unis à toi, je fais miennes tes Prières, tes Réparations. Je veux être toujours à tes
côtés pour partager tes Peines et mêler mes larmes aux tiennes. Et je te vois, ô mon Amour, aux pieds de Judas. J’entends ta Respiration haletante et je vois que non seulement tu pleures, mais que tu sanglotes. En lavant ses pieds, tu les baises, tu les serres sur ton Cœur et, suffoqué par tes Larmes, tu le regardes et lui dis dans ton Cœur : « Mon fils, de grâce, je te prie, par la voix de mes Larmes, ne va pas en enfer, donne-moi ton âme ; je te le demande prosterné à tes pieds ! Dis-moi ce que tu veux ! Qu’exiges-tu ? Je te donnerai tout, pourvu que tu ne te perdes
pas ! De grâce, épargne-moi cette douleur, à moi, ton Dieu ! » Et tu recommences à presser ses pieds sur ton Cœur. Voyant sa dureté, ton Cœur suffoque et tu es près de t’évanouir. Ô mon Cœur et ma Vie, permets-moi de te soutenir de mes bras ; je vois que tu utilises des stratagèmes amoureux avec les pécheurs obstinés. Je te prie de me permettre de parcourir avec toi toute la terre, pour donner à ces pécheurs tes Larmes pour les amollir, tes Baisers et tes Étreintes d’Amour pour les enchaîner à toi de sorte qu’ils ne puissent plus te fuir. Ainsi cela te dédommagera de la Douleur que tu souffres à cause de la perte de Judas.

 

Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Jésus se lève, fait lever Jean pour sortir plus facilement de sa place, va à un coffre et quitte son vêtement rouge pour le plier et le déposer sur le manteau déjà plié, se ceint la taille d’un grand essuie-mains, puis va à un autre bassin encore vide et propre. Il y verse de l’eau, le porte au milieu de la pièce près de la table, et le met sur un tabouret. Les apôtres le regardent étonnés.

“Vous ne me demandez pas ce que je fais ?”

“Nous ne savons pas. Je te dis que nous sommes déjà purifiés” répond Pierre.

“Et je te répète que cela n’a pas importance. Ma purification servira à celui qui est déjà pur à être plus pur.”

Il s’agenouille, délace les sandales de l’Iscariote et lui lave les pieds l’un après l’autre. Il est facile de le faire car les lits-sièges sont tournés de façon que les pieds sont vers l’extérieur. Judas est stupéfait et ne dit rien. Seulement quand Jésus, avant de chausser le pied gauche et de se lever, fait le geste de lui baiser le pied droit déjà chaussé, Judas retire vivement son pied et frappe avec la semelle la bouche divine. Il le fait sans le vouloir. Ce n’est pas un coup fort, mais il me donne tant de douleur. Jésus sourit et à l’apôtre qui Lui demande : “T’ai-je fait mal ? Je ne voulais pas… Pardon”, il dit : “Non, ami. Tu l’as fait sans malice et cela ne me fait pas mal.”

 

   504> Judas le regarde. Un regard troublé, fuyant…

Jésus passe à Thomas, puis à Philippe… il suit le côté étroit de la table et arrive à son cousin Jacques. Il le lave, et en se levant le baise au front. Il passe à André qui rougit de honte et fait des efforts pour ne pas pleurer, il le lave, le caresse comme un enfant. Puis c’est Jacques de Zébédée qui ne cesse de murmurer : “Oh ! Maître ! Maître ! Maître ! Tu t’anéantis, mon sublime Maître !” Jean a déjà délacé ses sandales et alors que Jésus se penche pour lui essuyer les pieds, il s’incline pour baiser ses cheveux. Mais Pierre !… Il n’est pas facile de le persuader de se prêter à ce rite !

“Toi, me laver les pieds ? N’y pense pas ! Tant que je suis en vie, je ne le permettrai pas. Je suis un ver, tu es Dieu. Chacun à sa place.”

“Ce que je fais, tu ne peux le comprendre maintenant, mais par la suite, tu le comprendras. Laisse-moi faire.”

“Tout ce que tu veux, Maître. Veux-tu me couper le cou ? Fais-le. Mais me laver les pieds, tu ne le feras pas.”

“Oh ! mon Simon ! Tu ne sais pas que si je ne te lave pas tu n’auras pas part à mon Royaume ? Simon, Simon ! Tu as besoin de cette eau pour ton âme et pour le tant de chemin que tu dois faire. Tu ne veux pas venir avec Moi ? Si je ne te lave pas, tu ne viens pas dans mon Royaume.”

“Oh ! mon Seigneur béni  Mais alors lave-moi tout entier ! Pieds, mains et tête !”

“Celui qui, comme vous, a pris un bain n’a besoin que de se laver les pieds, puisqu’il est entièrement pur. Les pieds… L’homme avec ses pieds va dans les ordures. Et ce serait encore peu car, je vous l’ai dit[23], ce n’est pas ce qui entre et sort avec la nourriture qui souille, et ce n’est pas ce qui va sur les pieds, en route, qui contamine l’homme. Mais c’est ce qui couve et mûrit dans son cœur et sort de là pour contaminer ses actions et ses membres. Et les pieds de l’homme à l’âme impure vont aux orgies, à la luxure, aux commerces illicites, aux crimes… Ce sont donc parmi les membres du corps, ceux qui ont une grande partie à purifier… avec les yeux, avec la bouche…

 

   
505> Oh ! homme ! homme ! Créature parfaite un jour, le premier ! Et ensuite tellement corrompu par le Séducteur ! Et il n’y avait pas de malice en toi, ô homme, et pas de péché !… Et maintenant ? Tu es tout entier malice et péché, et il n’y a pas de parties de toi qui ne pèche pas !”

Jésus lave les pieds à

Pierre, les baise, et Pierre pleure et il prend dans ses grosses mains les mains de Jésus, les passe sur ses yeux et les baise ensuite.

Simon aussi a quitté ses sandales et se laisse laver. Mais ensuite, quand Jésus va passer à Barthélemy, Simon s’agenouille et Lui baise les pieds en disant : “Purifie-moi de la lèpre du péché comme tu m’as purifié de la lèpre du corps, pour que je ne sois pas confondu à l’heure du jugement, mon Sauveur !”

“Ne crains pas, Simon. Tu viendras dans la Cité céleste blanc comme la neige.”

“Et moi, Seigneur ? À ton vieux Bartholmaï que dis-tu ? Tu m’as vu sous l’ombre du figuier et tu as lu dans mon cœur . Et maintenant que vois-tu, et où me vois-tu ? Rassure un pauvre vieux qui craint de ne pas avoir la force et le temps pour arriver à ce que tu veux qu’il soit.” Barthélemy est très ému.

“Toi aussi, ne crains pas. J’ai dit alors : “Voici un vrai Israélite en qui il n’y a pas de fraude”. Maintenant je dis: “Voilà un vrai chrétien, digne du Christ”. Où je te vois ? Sur un trône éternel, vêtu de pourpre. Je serai toujours avec toi.”

C’est le tour de Jude Thaddée. Celui-ci, quand il voit Jésus à ses pieds, ne sait pas se contenir, il penche la tête sur son bras appuyé à la table et il pleure.

“Ne pleure pas, doux frère. Tu es maintenant comme quelqu’un qui doit supporter qu’on lui enlève un nerf et il te paraît ne pas pouvoir le supporter. Mais ce sera une brève douleur. Puis… oh ! tu seras heureux parce que tu m’aimes. Tu t’appelles Jude, et tu es comme notre grand Juda

[24]: comme un géant. Tu es celui qui protège. Tes actions sont du lion et du lionceau qui rugit[25]. Tu découvriras les impies qui reculeront devant toi, et les gens iniques seront terrifiés. Moi, je sais. Sois courageux. Une éternelle union resserrera et rendra parfaite notre parenté dans le Ciel.”

 

 
506> Il le baise lui aussi sur le front comme l’autre cousin.

“Je suis pécheur, Maître. Pas à moi…”

“Tu étais pécheur, Matthieu. Maintenant tu es l’Apôtre. Tu es une de mes “voix”. Je te bénis. Ces pieds, que de chemin ils ont fait pour avancer toujours, vers Dieu… L’âme les excitait et ils ont quitté tout chemin qui n’était pas mon chemin. Avance. Sais-tu où finit le sentier ? Sur le sein du Père qui est le mien et le tien”

Jésus a fini. Il enlève la serviette, se lave les mains dans de l’eau propre, reprend son vêtement, retourne à sa place et dit alors qu’il s’assied à sa place : “Maintenant vous êtes purs, mais pas tous. Seulement ceux qui ont eu la volonté de l’être.”

Il fixe Judas de Kérioth qui fait semblant de ne pas entendre, occupé à expliquer à son compagnon Matthieu comment son père se décida à l’envoyer à Jérusalem, conversation inutile dont le seul but est de donner une contenance à Judas qui, malgré son audace, doit se sentir mal à l’aise.    Tome 9, chapitre 600.