De l’évangile de Luc 7, 36-50
…ses nombreux péchés sont pardonnés puisqu’elle a montré beaucoup d’amour. Lc 7, 47
Oh ! combien nous attendons le « Je t’aime » de la créature pour lui faire prendre sa place dans notre amour..
Le livre du Ciel Tome 30, 16 novembre 1931
Ma fille, aimer signifie posséder et vouloir faire sien la personne ou l’objet que l’on aime. Aimer veut dire se lier, par un lien d’amitié, de parenté ou de descendance, selon l’intensité plus ou moins grande de l’amour. De
sorte que si entre la créature et Dieu il n’y a pas de vide d’amour divin, si tous ses actes courent vers Dieu pour l’aimer, s’ils ont leur commencement et leur fin dans l’amour, si la créature voit tout ce qui appartient à l’Être
suprême comme sien, tout cela exprime l’amour de l’enfant pour son Père parce qu’alors la créature ne sort ni des divines propriétés ni de la résidence du Père céleste. Car l’amour constitue un droit dans la créature : droit des
descendants, droit de partage des biens, droit d’être aimée. Chacun de ses actes d’amour est une note vibrante qui palpite dans le coeur divin et lui dit : « Je t’aime » et « Aime-moi », et ce son ne s’arrête pas tant que la créature
ne sent pas la note de son Créateur qui répond en écho au son de son âme : « Je t’aime, ô enfant. » Oh ! combien nous attendons le « Je t’aime » de la créature pour lui faire prendre sa place dans notre amour et avoir le doux
plaisir de pouvoir lui dire « Je t’aime, ô enfant » et de lui donner le très grand droit de nous aimer et d’appartenir à notre famille. Un amour interrompu ne fait pas que nos choses soient les siennes ni qu’elle les défende ; il ne peut pas être appelé l’amour d’un enfant. C’est tout au plus un amour d’amitié, un amour de circonstance, un amour d’intérêt, un amour de nécessité qui ne constitue pas un droit, car seuls les enfants ont le droit de posséder les biens du Père, et le Père a le devoir sacro-saint, également avec les droits humains et divins, de faire posséder ses biens par ses enfants. Par conséquent, aime toujours afin que ma Volonté trouve dans tes actes l’amour, la rencontre, et ton baiser à ton Créateur.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Je vois se lever la riche tapisserie qui couvre l’embrasure de la porte et entrer une femme jeune, très belle, richement vêtue et soigneusement coiffée. La chevelure blonde très épaisse fait sur sa tête un véritable ornement de mèches artistement tressées. Elle semble porter un casque d’or tout en relief, tellement la chevelure est fournie et brillante. Elle a un vêtement dont je dirais qu’il est très excentrique et compliqué si je le compare à celui que j’ai toujours vu à la Vierge Marie. Des boucles sur les épaules, des bijoux pour retenir les froncis en haut de la poitrine, des chaînettes d’or pour dessiner la poitrine, une ceinture avec des boucles d’or et des pierres précieuses. Un vêtement provocant qui fait ressortir les lignes de son très beau corps. Sur la tête un voile si léger… qu’il ne voile rien. Ce n’est qu’une parure, c’est tout. Aux pieds de très riches sandales avec des boucles d’or, des sandales de cuir rouge avec des brides entrelacées aux chevilles. Tous, sauf Jésus, se retournent pour la regarder. Jean l’observe un instant, puis il se tourne vers Jésus. Les autres la fixent avec une visible et mauvaise gourmandise. Mais la femme ne les regarde pas du tout et ne se soucie pas du murmure qui s’est élevé à son entrée et des clins d’œil de tous les convives, excepté Jésus et le disciple. Jésus fait voir qu’il ne s’aperçoit de rien, il continue de parler en terminant la conversation qu’il avait engagée avec le maître de maison.
La femme se dirige vers Jésus et s’agenouille près des pieds du Maître. Elle pose par terre un petit vase en forme d’amphore très ventrue, enlève de sa tête son voile en détachant l’épingle précieuse qui le retenait fixé aux cheveux, elle enlève les bagues de ses doigts et pose le tout sur le lit-siège près des pieds de Jésus. 59> Elle prend ensuite dans ses mains les pieds de Jésus d’abord celui de droite, puis celui de gauche et en délace les sandales, les dépose sur le sol, puis elle Lui baise les pieds en sanglotant et y appuie son front, elle les caresse et ses larmes tombent comme une pluie qui brille à la lumière du lampadaire et qui arrose la peau de ces pieds adorables. 236.3 – Jésus tourne lentement la tête, à peine, et son regard bleu sombre se pose un instant sur la tête inclinée. Un regard qui absout. Puis il regarde de nouveau vers le milieu. Il la laisse libre dans son épanchement. Mais les autres, non. Ils plaisantent entre eux, font des clins d’œil, ricanent. Et le pharisien se met assis un moment pour mieux voir et son regard exprime désir, contrariété, ironie. C’est de sa part la convoitise pour la femme, ce sentiment est évident. Il est fâché d’autre part qu’elle soit entrée si librement, ce qui pourrait faire penser aux autres que la femme est… une habituée de la maison. C’est enfin un coup d’œil ironique à Jésus… Mais la femme ne fait attention à rien. Elle continue de verser des larmes abondantes, sans un cri. Seulement de grosses larmes et de rares sanglots. Ensuite elle dénoue ses cheveux en en retirant les épingles d’or qui tenaient en place sa coiffure compliquée et elle pose aussi ces épingles près des bagues et de la grosse épingle qui maintenait le voile. Les écheveaux d’or se déroulent sur les épaules. Elle les prend à deux mains, les ramène sur sa poitrine et les passe sur les pieds mouillés de Jésus, jusqu’à ce qu’ils soient secs. Puis elle plonge les doigts dans le petit vase et en retire une pommade légèrement jaune et très odorante. Un parfum qui tient du lys et de la tubéreuse se répand dans toute la salle. La femme y puise largement, elle étend, elle enduit, baise et caresse. Jésus, de temps en temps, la regarde avec une affectueuse pitié. Jean, qui s’est retourné, étonné en entendant les sanglots, ne peut détacher le regard du groupe de Jésus et de la femme. Il regarde alternativement l’un et l’autre. Le visage du pharisien est de plus en plus hargneux. 236.4 – J’entends ici les paroles connues de l’Évangile [2] et je les entends dites sur un ton et accompagnées d’un regard qui font baisser la tête au vieillard haineux. J’entends les paroles d’absolution adressées à la femme qui s’en va en laissant ses bijoux aux pieds de Jésus. Elle a enroulé son voile autour de sa tête en y enserrant le mieux possible sa chevelure défaite. Jésus, en lui disant : “Va en paix”, lui pose un instant la main sur sa tête inclinée, mais avec une extrême douceur. |
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