De l’évangile de Matthieu 23, 1-12
Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent; mais n’agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas.…Mt 23,3
Non seulement elles me refusent leur cœur, mais elles me volent l’affection des autres.
Le livre du Ciel Tome 12, 30 décembre 1917
J’étais dans mon état habituel et mon toujours aimable Jésus se montra très affligé. Il se plaina de ceux qui lui volent l’affection des créatures en prenant sa place dans les âmes. Je lui dis: «Mon Amour, ce vice est il laid au point de tant t’affliger?» Il me répondit: «Ma fille, cela est plus que laid, c’est terrible! C’est le renversement de l’ordre prévu par le Créateur. La créature se place au dessus du Créateur. Cela équivaut à dire: “Je suis aussi bon que Dieu.” Que dirais tu de quelqu’un qui volerait un million de dollars à un autre en le plongeant dans la
pauvreté et le malheur?» Je lui répondis: «Il devrait remettre l’argent volé ou bien être condamné.» Jésus reprit: «Cependant, quand on me vole l’affection des créatures, c’est plus que de me voler des millions.
L’argent est matériel et bas alors que l’affection des créatures est spirituelle et grande. L’argent peut être restitué, mais l’affection des créatures ne le peut jamais! C’est un vol irrémédiable. Même si le feu du
purgatoire purifie ce vol, il ne pourra jamais remplir le vide d’une seule affection qui m’a été volée. Cela n’est aucunement pris en considération. Au contraire, il y a des gens qui vendent leur affection. Ils sont contents
de trouver quelqu’un pour l’acheter. Ils me volent sans aucun scrupule. Il ont des scrupules s’ils volent une autre créature. Mais me voler moi même ne leur cause aucun scrupule. Ah! ma fille, j’ai tout donné aux créatures en leur disant: “Prenez tout ce que vous voulez, mais laissez moi seulement votre cœur.” Non seulement elles me refusent leur cœur, mais elles me volent l’affection des autres. De plus, cela ne vient pas seulement des personnes séculières, mais aussi d’âmes pieuses, d’âmes consacrées. Quel mal on me fait par une certaine direction
spirituelle à l’eau de rose, par certaines condescendances, par tant de sentimentalité, par l’usage de séductions! Au lieu de faire le bien aux âmes, on les plonge dans un labyrinthe. Quand je suis contraint d’entrer
sous la forme sacramentelle dans ces cœurs complaisants, j’aimerais fuir, voyant que leur affection n’est pas pour moi, que leur cœur n’est pas mien. Et cela, de la part de qui? De ceux qui devraient conduire les
âmes vers moi! Plutôt, ils ont pris ma place. Je ressens une telle nausée que je n’arrive pas à m’accommoder de rester dans leur cœur. Même si je suis contraint de le faire jusqu’à ce que les accidents de l’hostie soient
consumés. Quel massacre d’âmes! Ce sont les vraies blessures de mon Église!
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Jésus, qui avait commencé à parler d’une voix douce, a haussé peu à peu le ton et, à la fin de son développement, elle est puissante comme une sonnerie de trompettes.
Juifs et païens sont attentifs. Si les premiers applaudissent Jésus lorsqu’il rappelle les devoirs envers la patrie et qu’il nomme ouvertement par leurs noms les étrangers qui les ont assujettis et fait souffrir, les seconds admirent l’éloquence du discours et se félicitent d’assister à cet exposé digne d’un grand orateur.
Jésus reprend, en baissant de nouveau la voix :
« Je tenais par ces mots à vous rappeler la raison d’être des scribes et des pharisiens. Je vous ai expliqué comment et pourquoi ils se sont assis sur le siège de Moïse, comment et pourquoi ils tiennent des propos qui ne sont pas vains. Faites donc ce qu’ils disent, mais n’imitez pas leurs actes. Car ils demandent que l’on agisse d’une façon qu’eux-mêmes ne mettent pas en pratique. Certes, ils enseignent les lois d’humanité du Pentateuque, mais ils chargent les autres de fardeaux énormes, impossibles à porter, inhumains, alors que, s’agissant d’eux-mêmes, ils ne lèvent pas le petit doigt pour porter ces fardeaux, pas même pour les toucher.
Leur règle de vie, c’est d’être remarqués et applaudis pour leurs œuvres, qu’ils accomplissent de manière à ce qu’on les voie, pour en être loués. Et ils contreviennent à la loi de l’amour, car ils aiment à se définir comme des êtres à part, ils méprisent ceux qui ne sont pas de leur secte, et ils exigent de leurs disciples le titre de maîtres et un culte qu’eux-mêmes ne rendent pas à Dieu. En ce qui concerne la sagesse et la puissance, ils se prennent pour des dieux. Ils veulent avoir la première place dans le cœur de leurs disciples, au-dessus des parents. Ils prétendent que leur doctrine surpasse celle de Dieu, et ils exigent qu’on la pratique à la lettre, même si elle altère la vraie Loi ; leur doctrine est pourtant inférieure à cette dernière plus que ne l’est cette montagne comparée à la hauteur du grand Hermon qui domine toute la Palestine. Certains d’entre eux sont hérétiques : il en est qui croient, comme les païens, à la réincarnation et à la fatalité ; d’autres nient ce que les premiers admettent et, de fait sinon effectivement, ils refusent ce que Dieu leur a demandé de croire, quand il s’est défini comme le Dieu unique à qui rendre un culte, et quand il a dit que le père et la mère viennent immédiatement après Dieu et, comme tels, ont le droit d’être obéis plus qu’un maître qui n’est pas divin.