Dimanche 25 juillet 2021 - Missionnaires de la Divine Volonté
De l’évangile de Jean 6, 1-15
En ce temps-là, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade. Une grande foule le suivait. Saint Jean (6.1-2)

[…] Ma fille, quelle foule de malheureux. Ils ne sont rien d’autre que la grande foule de ceux qui sont sortis de l’héritage paternel, don de leur Père céleste.

Le Livre du Ciel Tome 25, 6 janvier 1929

Ma fille, quelle foule de malheureux. Ils ne sont rien d’autre que la grande foule de ceux qui sont sortis de l’héritage paternel, don de leur Père céleste. Pauvres enfants, sans héritage paternel. Ils n’ont pas leurs terres où vivre en sécurité ; ils n’ont pas suffisamment de nourriture pour s’alimenter eux-mêmes et sont forcés de vivre de rapines et de vols, et de nourriture sans substance. Par conséquent, il leur est presque difficile d’atteindre leur taille normale parce que leurs membres n’ont pas la force suffisante pour se développer ; ils étaient donc malingres, infirmes, affamés et sans jamais être rassasiés. Tout ce qu’ils prennent ne convient pas à leur croissance parce que ce ne sont pas des aliments appropriés et établis pour eux, et qui ne font pas non plus partie de leur héritage. Ma fille, l’héritage donné par mon Père céleste à cette foule de gens était ma Divine Volonté. C’est en elle qu’ils devaient trouver la nourriture pour grandir et atteindre la bonne taille, l’air balsamique qui devait les rendre sains et forts, imprimer sur leur visage la fraîcheur de l’enfant, la beauté du jeune âge et la dignité de l’homme adulte. Aucun bien ne manquait à cet héritage dont l’homme devait être le maître et avoir à sa disposition tous les biens qu’il désirait, dans son âme et dans son corps. Ainsi, en sortant de l’héritage de ma Divine Volonté, l’homme n’a plus trouvé ces choses à sa disposition, il n’était plus maître, mais serviteur, et forcé de vivre dans la pauvreté. Comment peut-il atteindre sa taille normale ? C’est pourquoi j’attends avec tant d’amour la foule de ceux qui doivent vivre dans notre héritage du divin Fiat. Elle formera pour nous la plus magnifique foule de gens de taille normale, pleins de beauté et de fraîcheur, nourris d’aliments nourrissants qui les rendront forts et bien développés ; et ils formeront toute la gloire de notre œuvre créatrice. Notre tristesse est grande en voyant cette foule, malheureuse et difforme ; et dans notre douleur nous redisons : « Ah ! notre œuvre n’est pas sortie de nos mains créatrices informe, sans beauté ni fraîcheur, mais c’était un délice de simplement la regarder ; plus encore, elle nous ravissait tant elle était belle. » Mais en disant cela, notre amour s’accroît et veut déborder ; et il veut mettre en route notre Divine Volonté pour régner parmi les créatures afin de restaurer, belle et gracieuse, notre œuvre, tout comme elle est sortie de nos mains créatrices.


Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :

« Maître, le soir approche, l’endroit est désert, éloigné des maisons et des villages, ombragé et humide. Il ne nous sera bientôt plus possible, ici, de nous voir ou de marcher. La lune se lève tard. Renvoie le peuple pour qu’il aille à Tarichée ou dans les villages du Jourdain acheter de la nourriture et chercher un logement.

– Il n’est pas nécessaire qu’ils s’en aillent. Donnez-leur à manger. Ils peuvent dormir ici comme ils ont dormi en m’attendant.

– Il ne nous reste que cinq pains et deux poissons, Maître, tu le sais.

– Apportez-les-moi.

– André, va chercher l’enfant. C’est lui qui garde la bourse. Il y a peu de temps, il était avec le fils du scribe et deux autres, occupé à jouer au roi et à se faire des couronnes de fleurs. »

273.2 André se hâte d’y aller, et Jean accompagné de Philippe se mettent à chercher Marziam dans la foule toujours en déplacement. Ils le trouvent presque en même temps, avec son sac de vivres en bandoulière, une longue branche de clématite enroulée autour de la tête et une ceinture de clématite d’où pend, en guise d’épée, une massette dont la garde est la massette proprement dite, et la lame sa tige. Avec lui, il y en a sept autres pareillement chamarrés, et ils font un cortège au fils du scribe, un enfant très grêle, plus fleuri que les autres qui tient le rôle de roi. Il a ce regard très sérieux de ceux qui ont beaucoup souffert.

« Viens, Marziam. Le Maître te demande ! »

L’enfant plante là ses amis et s’en va rapidement, sans même enlever ses… insignes floraux. Mais les autres le suivent et Jésus est vite entouré d’une couronne d’enfants parés de guirlandes. Il les caresse pendant que Philippe sort du sac un paquet avec du pain, au milieu duquel sont enveloppés deux gros poissons : deux kilos de poissons, guère plus. C’est insuffisant même pour les dix-sept personnes – ou plutôt dix-huit avec Manahen – de la troupe de Jésus.

273.3 On apporte ces vivres au Maître.

« C’est bien. Maintenant apportez-moi des paniers. Dix-sept, un pour chacun. Marziam distribuera la nourriture aux enfants… »

Jésus regarde fixement le scribe, qui est toujours resté à ses côtés, et il lui demande :

« Veux-tu, toi aussi, donner de la nourriture aux affamés ?

– Cela me plairait, mais j’en suis démuni moi aussi.

– Donne la mienne. Je te le permets.

– Mais… tu as l’intention de rassasier presque cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants, avec ces deux poissons et ces cinq pains ?

– Sans aucun doute. Ne sois pas incrédule. Celui qui croit verra s’accomplir le miracle.

– Ah ! Dans ce cas, je veux bien distribuer la nourriture, moi aussi !

– Alors, fais-toi donner un panier, toi aussi. »

Les apôtres reviennent avec des corbeilles et des paniers larges et peu profonds, ou bien profonds et étroits. Le scribe revient avec un panier plutôt petit. On se rend compte que sa foi – ou son manque de foi – lui a fait choisir celui-ci comme le plus grand.

« C’est bien. Mettez tout ici devant et faites asseoir les foules en ordre, en rangs réguliers, autant que possible. »

Pendant ce temps, Jésus élève les pains avec les poissons par-dessus, il les offre, prie et bénit. Le scribe ne le quitte pas un instant des yeux. Puis Jésus rompt les cinq pains en dix-huit parts et les deux poissons en dix-huit parts. Il met un morceau de poisson dans chaque panier – un bien petit morceau – et fait des bouchées avec les dix-huit morceaux de pain. Chaque morceau est divisé en plusieurs bouchées. Elles ne sont guère nombreuses : une vingtaine, pas plus. Chaque morceau est placé dans un panier après avoir été fragmenté, avec le poisson.

« Et maintenant prenez et donnez à satiété. Allez-y. 273.4 Va, Marziam, le donner à tes compagnons.

– Oh, comme c’est lourd ! » dit Marziam en soulevant son panier et en allant tout de suite vers ses petits amis. Il marche comme s’il portait un fardeau.

Les apôtres, les disciples, Manahen, le scribe le regardent partir sans savoir que penser… Puis ils prennent les paniers, et en secouant la tête, se disent l’un à l’autre :

« Ce gamin plaisante ! Ce n’est pas plus lourd qu’avant. »

Le scribe regarde aussi à l’intérieur et met la main pour tâter au fond du panier parce qu’il n’y a plus beaucoup de lumière, là, sous le couvert où Jésus se trouve, alors que plus loin, dans la clairière, il fait encore assez clair.

Mais malgré cette constatation, ils se dirigent vers les gens et commencent la distribution. Ils donnent, donnent, donnent… Et de temps à autre, ils se retournent, étonnés, de plus en plus loin, vers Jésus qui, les bras croisés, adossé à un arbre, sourit finement de leur stupeur.

La distribution est longue et abondante… Le seul à ne pas manifester d’étonnement, c’est Marziam qui rit, tout heureux de remplir de pain et de poisson les mains de tant de pauvres enfants. Il est aussi le premier à revenir vers Jésus, en disant :

« J’ai donné beaucoup, beaucoup, beaucoup !… parce que je sais ce qu’est la faim… »

Et il lève son visage, qui n’est plus émacié, mais que ce souvenir fait pâlir, en lui écarquillant les yeux… Mais Jésus lui fait une caresse, et un sourire lumineux revient sur ce visage d’enfant qui s’appuie en toute confiance contre Jésus, son Maître et Protecteur.

Peu à peu, les apôtres et les disciples reviennent, muets de stupeur. Le dernier est le scribe, qui ne dit rien. Mais il fait un geste qui vaut plus qu’un discours : il s’agenouille et baise la frange du vêtement de Jésus.

« Prenez votre part, et donnez m’en un peu. Mangeons la nourriture de Dieu. »

Ils mangent en effet du pain et du poisson, chacun selon son appétit…

273.5 Pendant ce temps, les gens, rassasiés, échangent leurs impressions. Même ceux qui sont autour de Jésus se risquent à parler en regardant Marziam qui, en finissant son poisson, plaisante avec les autres enfants.

« Maître, demande le scribe, pourquoi l’enfant a-t-il tout de suite senti le poids, et nous pas ? J’ai même fouillé à l’intérieur. Il n’y avait toujours que ces quelques bouchées de pain et cet unique morceau de poisson. J’ai commencé à en sentir le poids en m’avançant vers la foule, mais si ç’avait été le poids correspondant à la quantité que j’ai distribuée, il aurait fallu un couple de mulets pour le transport ; pas un panier, mais un char plein, chargé de nourriture. Au début, j’y allais avec parcimonie… puis je me suis mis à donner tant et plus et, pour ne pas être injuste, je suis revenu vers les premiers en faisant une nouvelle distribution parce que je leur avais donné peu de chose. Et pourtant, il y en a eu suffisamment.

– Moi aussi, j’ai senti que le panier s’alourdissait au fur et à mesure que j’avançais, et j’ai donné tout de suite abondamment, car j’ai compris que tu avais fait un miracle, dit Jean.

– Personnellement, au contraire, je me suis arrêté et me suis assis, pour renverser sur mon vêtement le fardeau et me rendre compte… Alors j’ai vu des pains en quantité, et j’y suis allé, raconte Manahen.

– Moi, je les ai même comptés pour ne pas faire piètre figure. Il y avait cinquante petits pains. Je me suis dit : “ Je vais les donner à cinquante personnes, puis je reviendrai. ” Et j’ai compté. Mais, arrivé à cinquante, le poids était toujours le même. J’ai regardé à l’intérieur : il y en avait encore autant. Je suis allé de l’avant et j’en ai donné par centaines. Mais cela ne diminuait jamais » relate Barthélemy.

Thomas dit:

« Moi, je le reconnais, je n’y croyais pas. J’ai pris dans mes mains les bouchées de pain et ce petit morceau de poisson et je les regardais en pensant : “ A quoi cela va servir ? Jésus a voulu plaisanter !… ” Et je les regardais, je les fixais, restant caché derrière un arbre, espérant et désespérant d’en voir le nombre augmenter. Mais rien ne changeait. J’allais revenir quand Matthieu est passé et m’a dit : “ Tu as vu comme ils sont beaux ? ” “ Quoi ? ” ai-je répondu. “ Mais les pains et les poissons !… ” “ Tu es fou ? Moi je vois toujours des petits morceaux de pain. ” “ Va les distribuer avec foi, et tu verras. ” J’ai jeté dans le panier ces quelques bouchées et j’y suis allé avec réticence… Et puis… pardonne-moi, Jésus, car je suis pécheur !

– Non, tu es un esprit du monde. Tu raisonnes comme les gens du monde.

– Moi aussi, Seigneur, dans ce cas » dit Judas. « Au point que j’ai pensé donner une pièce avec le pain en pensant : “ ils iront manger ailleurs. ” J’espérais t’aider à faire meilleure figure. Que suis-je donc, moi ? Comme Thomas ou davantage ?

– Bien plus que Thomas, tu es “ monde. ”

– Pourtant, j’ai pensé faire l’aumône pour être Ciel ! C’étaient mes deniers personnels…

– Aumône à toi-même et à ton orgueil, ainsi qu’aumône à Dieu. Ce dernier n’en a pas besoin et l’aumône à ton orgueil est une faute, pas un mérite. »

Judas baisse la tête et se tait.

« De mon côté, dit Simon le Zélote, je pensais que cette bouchée de poisson, ces bouchées de pain, il me fallait les fragmenter pour qu’elles suffisent. Mais je ne doutais pas qu’elles auraient suffi pour le nombre et la valeur nutritive. Une goutte d’eau, donnée par toi, peut être plus nourrissante qu’un banquet.

– Et vous, qu’en pensiez-vous ? demande Pierre aux cousins de Jésus.

– Nous nous rappelions Cana… et nous ne doutions pas, dit sérieusement Jude.

– Et toi, Jacques, mon frère, tu n’as pensé qu’à cela ?

– Non. J’ai pensé que c’était un sacrement. Comme tu m’en as parlé… Est-ce bien cela ou je me trompe ? »

Jésus sourit :

« Oui et non. A la vérité de la puissance d’une goutte d’eau, exprimée par Simon, il faut ajouter ta pensée pour une figure lointaine. Mais ce n’est pas encore un sacrement. »

273.6 Le scribe garde une croûte de pain entre les doigts.

« Qu’en fais-tu ?

– Un… souvenir.

– Je la garde moi aussi. Je la mettrai au cou de Marziam dans un sachet, dit Pierre.

– Moi, je la porterai à notre mère, dit Jean.

– Et nous ? Nous avons tout mangé… disent les autres, mortifiés.

– Levez-vous. Faites de nouveau le tour avec les paniers, recueillez les restes. Séparez les gens les plus pauvres d’avec les autres et amenez-les moi ici, avec les paniers. Et puis vous, mes disciples, allez tous vers les barques et prenez le large pour vous rendre à la plaine de Génésareth. Je vais congédier les gens après avoir fait une distribution aux plus pauvres, puis je vous rejoindrai. »

Les apôtres obéissent… et reviennent avec douze paniers pleins de restes, et suivis d’une trentaine de mendiants ou de personnes très misérables.

« C’est bien. Allez. »