De l’évangile de Marc 12, 35-37
David lui-même l’appelle Seigneur; comment donc est-il son fils? Marc 12, 37
Je peux dire qu’il y entre la même nécessité que de faire savoir que j’étais le Fils de Dieu quand je suis venu sur terre.
Le livre du Ciel Tome 30, 20 mars 1932
Tu vois donc combien il est nécessaire que l’on sache que je peux donner le Royaume de ma Divine Volonté, et que je veux le donner. Je peux dire qu’il y entre la même nécessité que de faire savoir que j’étais le Fils de Dieu quand je suis venu sur terre. Et il est également vrai que beaucoup en sachant cela vont refaire ce qu’ils ont fait lorsque j’ai fait savoir qui j’étais, le Messie tant attendu : calomnies, contradictions, doutes, suspicions, comme cela a déjà commencé dès la publication qui faisait connaître ma Divine Volonté. Mais cela n’est rien, et le bien possède la force de blesser le mal, les créatures et l’enfer qui, se sentant blessés, se sont armés contre le bien et voudraient l’annihiler avec celle ou celui qui voudrait le faire connaître. Mais en dépit de tout ce qu’ils ont voulu faire la première fois, parce que ma Volonté voulait que naisse sa connaissance et son désir de régner, ils l’ont
comme étouffée et elle a cependant fait ses premiers pas, et ce que certains n’ont pas cru, d’autres l’ont cru. Le premier pas appellera le second, puis le troisième, et ainsi de suite, malgré le fait qu’il ne manquera pas de gens pour soulever des contradictions et des doutes ; mais il est absolument nécessaire que l’on connaisse ma Divine Volonté, qu’on sache que je peux la donner et que je veux la donner. Telles sont les conditions sans lesquelles Dieu ne peut pas donner ce qu’il veut donner, et sans quoi la créature ne peut pas le
recevoir. Par conséquent, prie et ne cesse pas de faire connaître ma Divine Volonté. Les temps, les circonstances et les personnes changent, ce ne sont pas toujours les mêmes. Ce que l’on ne peut pas obtenir aujourd’hui peut être obtenu demain, en dépit de la confusion de ceux qui ont étouffé un si grand bien. Mais ma Volonté triomphera et aura son Royaume sur la terre.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Jésus a observé le dialogue et, quand les pharisiens passent devant lui en groupe serré pour s’en aller, il les appelle :
« Ecoutez-moi : je veux vous poser une question. Que vous en semble : de qui le Christ est-il le fils ?
– Ce sera le fils de David » répondent-ils, en insistant sur le “ sera ”, pour bien lui faire comprendre qu’à leurs yeux il n’est pas le Christ.
« Comment donc David, inspiré par Dieu, peut-il l’appeler “ Seigneur ”, lorsqu’il dit : “ Le Seigneur a dit à mon Seigneur : ‘ Siège à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds ’” ? Si donc David appelle le Christ “ Seigneur ”, comment le Christ peut-il être son fils ? »
Ne sachant que répondre, ils s’éloignent en ruminant leur poison.
596.4 Jésus quitte le lieu tout envahi par le soleil, où il se tenait, pour aller plus loin, là où se trouvent les bouches du Trésor, près de la salle du gazophylacium. Ce côté, encore à l’ombre, est occupé par des rabbis qui pérorent avec de grands gestes devant leurs auditeurs hébreux, dont le nombre augmente à mesure que les heures passent et que l’affluence de la foule vers le Temple s’accroît.
Les rabbis s’efforcent de démolir par leurs discours les enseignements que le Christ a donnés les jours précédents ou le matin même. Plus ils voient augmenter la foule des fidèles, plus ils haussent la voix. En effet le lieu, bien que très vaste, fourmille de gens qui vont et viennent en tous sens…
[…]
596.6 C’est seulement aujourd’hui, et avec insistance, que je vois apparaître la vision suivante.
Au début, je ne vois que des cours et des portiques. Je les reconnais : ce sont des parties du Temple. Jésus est appuyé à une énorme colonne carrée qui soutient une arcade du portique. Il a l’air d’un empereur, tant il est solennel dans son vêtement rouge vif et son manteau, rouge aussi, mais plus foncé. Il me regarde fixement. Je me perds à le contempler, heureuse de sa présence après deux jours sans voir ni entendre.
La vision se prolonge ainsi longtemps, et tant qu’elle dure ainsi, je n’écris pas, car je suis tout à ma joie. Mais maintenant que je vois la scène s’animer, je comprends qu’il y a autre chose, et j’écris.
L’endroit se remplit de gens qui vont et viennent dans tous les sens. Il y a là des prêtres et des fidèles, des hommes, des femmes et des enfants. Les uns passent, d’autres s’arrêtent, écoutent les docteurs ; d’autres encore, qui mènent des agneaux ou portent des colombes, partent dans d’autres directions, peut-être pour les sacrifier.
Jésus reste adossé à sa colonne, il observe sans mot dire. Par deux fois même, il a été interrogé par les apôtres et a fait signe que non, mais il n’a pas parlé. Il regarde avec beaucoup d’attention et, d’après son expression, il semble juger ceux qu’il examine. Son regard et tout son visage me rappellent l’aspect que je lui ai vu dans la vision du Paradis, quand il étudiait les âmes lors du jugement particulier. Maintenant, naturellement, c’est l’homme Jésus ; là-haut, c’était Jésus glorieux, donc encore plus imposant. Mais les changements d’expression de son visage, qui observe intensément, sont les mêmes. Il est sérieux, scrutateur, mais, s’il est parfois d’une sévérité à faire trembler le plus effronté, il peut aussi être si doux, d’une tristesse si souriante, que son regard paraît être une caresse.
596.7 Il semble ne rien entendre, mais il doit tout écouter. Je m’en rends compte quand, d’un groupe éloigné de quelques mètres et rassemblé autour d’un docteur, s’élève une voix nasillarde qui proclame : “ Ce commandement est plus important que tout autre : que tout ce qui est pour le Temple aille au Temple. Le Temple doit être placé plus haut que les parents et, si quelqu’un veut donner tous ses biens pour la gloire du Seigneur, il peut le faire et il en sera béni, car il n’y a pas de sang ni d’affection supérieure au Temple. ” Jésus tourne lentement la tête dans cette direction et regarde d’un air… dont je ne voudrais pas qu’il s’adresse à moi.
Il paraît tout observer en général. Mais un fait me détrompe : à un moment, un vieillard tremblant s’apprête à gravir les cinq marches d’une espèce de terrasse proche de Jésus qui semble mener à une autre cour plus intérieure ; il appuie son bâton, s’empêtre dans son vêtement, et est à deux doigts de tomber. Aussitôt, Jésus allonge le bras, le saisit et le soutient, et il ne le lâche que lorsqu’il le voit en sûreté. Le vieil homme lève son visage ridé, regarde son grand sauveur et murmure une parole de bénédiction ; Jésus lui sourit et caresse sa tête à moitié chauve. Puis il revient contre sa colonne et s’en écarte encore une fois pour relever un enfant qui glisse de la main de sa mère et tombe à plat ventre, juste à ses pieds, en pleurant, contre la première marche. Il le relève, le caresse, le console. La mère, confuse, remercie. Jésus lui sourit à elle aussi, et lui rend le petit.
Mais il ne sourit pas quand passe un pharisien bouffi d’orgueil, ni quand se présentent en groupe des scribes et d’autres dont je ne sais qui ils sont. Ce groupe salue avec de grands gestes et de profondes courbettes. Jésus les regarde si fixement qu’il semble les transpercer. Il salue, mais sans chaleur. Il a l’air sévère. Un prêtre aussi déambule : ce doit être un gros bonnet, car la foule s’écarte et le salue, et lui passe, fier comme Artaban. Jésus porte sur lui un long regard, un regard tel que l’homme, qui est pourtant pétri d’orgueil, baisse la tête. Il ne salue pas, mais il ne résiste pas au regard de Jésus.