Arrête, arrête, je n’en peux plus. J’avais l’impression d’être dans un bain d’Amour qui pénétrait jusque dans la moëlle de mes os (…) Tantôt c’était Jésus qui me parlait d’Amour me disant combien il m’aimait, tantôt c’était moi. Jésus me murmura :
« Moi je suis l’Amour et si tu ressens de l’Amour c’est que Je suis avec toi».
A d’autres moments, lorsque je me lamentais, il me disait à l’oreille, à l’improviste :
« Luisa, tu es mon Paradis sur terre et ton amour me rend heureux».
Moi : « Jésus, mon amour, que dis-tu ? Tu te ris de moi ? Tu es déjà heureux par Toi-même, pourquoi dis-tu l’être grâce à moi ?»
Lui : « Ecoute-moi bien, ma fille, et tu comprendras ce que j’ai voulu dire. C’est mon cœur qui donne vie à toute chose ; toutes les créatures sont semblables à des cordes sortant de mon cœur à qui je donne la vie et, de ce fait, tout ce qu’elles font, mon cœur le ressent, jusqu’au moindre petit mouvement ; par conséquent, s’ils font le mal, s’ils ne m’aiment pas, ils me maltraitent et leurs cordes me renvoient des sons de chagrins, d’amertumes et de péchés ; ces sons lugubres me rendent malheureux puisque ces cordes là, ces vies sortent de MOI. Par contre, s’ils m’aiment et ne sont soucieux que de me contenter, alors leurs cordes m’apportent constamment du plaisir émettant des sons joyeux, doux qui s’harmonisent avec ma propre vie ; grâce à ces cordes je jouis et suis si heureux au point de jouir de mon propre paradis. Si tu comprends cela, tu ne diras plus que je me moque de toi».
Et voilà ma version de l’Amour et celle de Jésus ; les deux seront sûrement extravagantes et décousues entre elles, l’esprit n’étant pas toujours en cohésion avec la parole :
«Oh ! Mon Jésus, tu es l’Amour, tu n’es qu’Amour, et moi je veux, désire, soupire, supplie l’amour ; l’amour m’invite, il est toute ma vie, et dépose mon cœur au sein de mon Seigneur qui me grise et me délecte. Moi seule, et seule pour Toi ! Toi seul, et seul pour moi ! Maintenant que nous sommes seuls, parlons-nous d’Amour ? Allez ! Dis-moi à quel point tu m’aimes car ce n’est que dans ton cœur que l’on comprend ce qu’est l’Amour».
« Tu veux que Je te parle d’Amour ? Ressens, ma fille bien-aimée, ma vie d’Amour. Je t’aime en respirant, les battements de mon Cœur te disent mon Amour ; Je suis fou d’Amour pour toi ; en bougeant je t’apporte mon Amour qui t’inonde, t’entoure, te câline, te transperce, te fulmine, t’allaite, t’alimente en envoyant des flèches acérées dans ton cœur».
« Oh, arrête un instant mon Jésus, je sens que je vais m’évanouir ; prends-moi dans tes bras, renferme-moi dans ton Cœur, et permets- moi, dans ton Cœur, de donner libre cours à mon amour sinon je pourrais en mourir car Il me fait délirer, pour Lui je brûle, me réjouis, me languis, me consume ; l’Amour me tue en me faisant renaître plus belle.
Ma vie m’abandonne et je ne ressens que la vie de Jésus, mon Amour ; en Lui je me sens immense et aime tout le monde ; en me blessant et me mutilant Jésus m’embellit et m’enrichit encore davantage. Je ne saurais quoi dire de plus, oh ! Amour, Toi seul m’entends, me comprends, mon silence est encore plus éloquent car, dans ton Cœur, on se comprend mieux en se taisant qu’en parlant et c’est en aimant que l’on apprend à aimer.
Amour, Amour, à Toi de parler puisque étant Amour tu peux en parler».
« Mon amour entends-tu ? Toute la Création te parle d’amour : les étoiles qui brillent, le soleil te couvrant le matin de ses rayons dorés ; l’après-midi, lorsqu’il est très haut dans le ciel, envoyant dans ton cœur des flèches aimantes et le soir, en se couchant, te disant qu’il meurt pour toi. Par les éclairs et le tonnerre Je couvre ton cœur de mes baisers fougueux pendant que l’Amour se laisse emporter sur les ailes du vent.
Au murmure des eaux Je te tends les bras ; lorsque les feuilles bougent Je te serre sur mon cœur ; avec le parfum d’une fleur Je te distrais dans l’Amour. Toute la Création, bien que sans paroles, répète à ton Cœur : «Une vie d’Amour rien que pour toi».
C’est l’Amour que je requiers, que je désire, que je mendie au fond du cœur ; ce n’est que l’Amour qui m’épanouira».
« Mon bien, mon tout, amour inassouvi, pour que je t’aime, tu me donnes de l’amour, pour que je sois heureuse, tu me parles d’amour, et pour me voir satisfaite, change-moi en amour. L’amour m’habite, m’enlève, m’amène sur le trône de mon Créateur, il me montre la Sagesse incréée me conduisant vers l’amour éternel, et là je ferme ma demeure.
Ma vie, dans ton cœur, sera une vie d’amour : je t’aimerai pour tous, avec tous et en tous. Jésus, scelle-moi toute amoureuse dans ton Cœur, ouvre mes veines et fais couler l’amour au lieu de mon sang ; coupe ma respiration pour que je respire l’amour ; brûle mes os et mes chairs et tisse-moi toute d’amour. Que l’amour me transforme, me remodèle, m’apprenne à souffrir avec toi, qu’il me crucifie, me rendant, en tout, semblable à toi».