De l’évangile de Jean 14, 6-14
Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi. Jn 14,11
je n’ai fait que me livrer à la Volonté du Père.
Le livre du Ciel Tome 12, 14 août 1917
Alors que j’étais dans mon état habituel, mon doux Jésus vint etme dit : «Ma fille, sur la terre, je n’ai fait que me livrer à la Volonté du Père. Ainsi, si je pensais, je pensais avec l’Esprit du Père ; si je parlais, je parlais avec la bouche du Père ; si je travaillais, je travaillais avec les mains du Père ; même ma respiration se faisait en lui. Tout ce que je faisais était selon qu’il le voulait, de telle sorte que je peux dire que toute ma vie se déroulait en lui. Complètement immergé dans sa Volonté, je ne faisais rien par moi même.
Ma seule pensée était sa Volonté. Je ne faisais pas attention à moi-même. Les offenses qu’on me faisait n’interrompaient pas ma course, mais je volais toujours vers mon Centre. Ma vie terrestre prit fin quand j’eus accompli la Volonté du Père en toute chose.
«Ainsi, ma fille, si tu t’abandonnes à ma Volonté, tu n’auras plus aucune autre pensée que les miennes. Même la privation de moi,qui te tourmente tant, trouvera le soutien et les baisers cachés de ma vie en toi. Dans tes battements de coeur, tu ressentiras les miens, enflammés et affligés. Si tu ne me vois pas, tu me sentiras ; mes bras t’embrasseront. Combien de fois ne ressens-tu pas mon mouvement et mon souffle rafraîchir ton coeur ? «Et quand, alors que tu ne me vois pas, tu veux savoir qui te tient de si près et souffle sur toi, je te souris, je te donne le baiser de ma Volonté et je me cache en toi pour te surprendre de nouveau et te faire avancer d’un autre pas dans ma Volonté. Ainsi, ne me chagrine
pas en t’affligeant, mais laisse-moi agir. Puisse l’envol de ma Volonté ne jamais cesser en toi ; autrement, tu obstrueras ma vie en toi. Si je ne rencontre aucun obstacle, je fais croître ma vie en toi et je la développe comme je veux.» Cela dit, par obéissance, je dois dire quelques mots sur la différence entre vivre résigné à la Divine Volonté et vivre dans la Divine Volonté.
Selon ma pauvre opinion, vivre résigné à la Divine Volonté, c’est se résigner en tout à la Volonté de Dieu, autant dans la prospérité que dans l’adversité, voyant en toute chose le règne de Dieu sur sa Création, suivant lequel pas même un cheveu ne peut tomber de notre tête sans la permission du Créateur.
L’âme se comporte comme un bon fils qui va où son père veut qu’il aille et qui souffre ce que son père veut qu’il souffre. Être riche ou pauvre lui est indifférent. Il est content de ne faire que ce que veut son père. S’il reçoit l’ordre d’aller quelque part pour s’occuper d’une affaire, il y va simplement parce que son père le veut. Cependant, ce faisant, il se rafraîchit, s’arrête pour se reposer, manger, échanger avec d’autres personnes, etc. Ainsi, il se sert beaucoup de sa propre volonté, sans oublier cependant qu’il va là
parce que c’est ainsi que son père le veut. En beaucoup de choses, il trouve l’occasion de faire sa propre volonté. Ainsi, il peut être des jours et des mois loin de son père sans que la volonté de son père lui soit spécifiée en toutes choses. Ainsi, pour celui qui ne vit que résigné à la Divine Volonté, il est presque impossible qu’il ne fasse pas intervenir sa propre volonté. Il est un bon fils, mais il ne partage pas en tout les pensées, les paroles et la vie de son Père céleste. Pendant qu’il va, revient et parle à d’autres personnes, son amour est intermittent. Sa volonté n’est pas en communication continuelle avec celle du Père et, ainsi, il entretient l’habitude de faire sa propre volonté. Néanmoins, je crois que c’est là le premier pas vers la sainteté. Pour parler maintenant de ce qu’est vivre dans la Divine Volonté, je voudrais que la main de mon Jésus guide la mienne. Seulement lui peut dire toute la beauté et la sainteté de la vie dans la Divine Volonté ! Pour ma part, je me sens incapable de le faire et je n’ai pas beaucoup de concepts à l’esprit. Il me manque les mots. Mon
Jésus, verse-toi dans mes paroles et je dirai ce que je pourrai.
Vivre dans la Divine Volonté signifie ne rien faire par soi-même parce que, dans la Divine Volonté, l’âme se sent incapable de quoi que ce soit par elle-même. Elle ne demande aucun ordre et n’en reçoit pas, parce qu’elle se sent incapable d’aller seule. Elle dit : «Si tu veux que je fasse quelque chose, faisons-le ensemble comme une seule personne ; si tu veux que j’aille quelque part, allons-y ensemble comme une seule personne.» Ainsi, l’âme fait tout ce que le Père fait. Si le Père pense, elle fait siennes ses pensées ; elle n’a aucune autre pensée que les siennes. Si le Père regarde, parle, travaille, marche, souffre ou aime, elle regarde ce que le Père regarde, répète les paroles du Père, travaille avec les mains du Père, marche avec les pieds du Père, souffre les mêmes souffrances que le Père et aime ce qu’aime le Père. Elle ne vit pas à l’extérieur mais à l’intérieur du Père et, ainsi, elle est une
parfaite réplique de lui, ce qui n’est pas le cas pour celui qui vit seulement résigné. Il est impossible de trouver cette âme sans le Père ou le Père sans cette âme. Et cela n’est pas qu’extérieur : tout son intérieur est entrelacé avec l’intérieur du Père, transformé en
lui. Oh ! le vol rapide de cette âme ! La Divine Volonté est immense. Elle circule partout, ordonne tout et donne vie à tout. L’âme qui s’immerge dans cette immensité, vole
vers tout, revigore tout et aime tout ; elle agit et aime comme Jésus, ce que ne peut faire l’âme qui est seulement résignée. Pour l’âme qui vit dans la Divine Volonté, il est impossible de faire quoi que ce soit par elle-même. Ses travaux humains, même saints, lui donnent la nausée parce que les choses de la Divine Volonté, même les plus petites, ont un aspect différent. Elle acquiert une noblesse divine, une splendeur divine et une sainteté divine, également une puissance divine et une beauté divine. Ces qualités divines se multiplient indéfiniment en elle et, en un instant, elle fait tout. Après avoir tout fait, elle dit : «Je n’ai rien fait, c’est Jésus qui a tout fait, et c’est là mon bonheur. Jésus m’a fait l’honneur de me
recevoir dans sa Volonté, ce qui me permet de faire ce qu’il a fait.» L’ennemi est incapable de troubler cette âme, qu’elle ait fait sont travail bien ou pauvrement, qu’elle ait fait peu ou beaucoup, parce que tout a été fait par Jésus et elle ensemble. Elle est paisible, non sujette à l’anxiété. Elle n’aime pas une personne en particulier mais elle les aime toutes, divinement. On peut dire qu’elle répète la vie de Jésus, qu’elle est sa voix, les battements de son Coeur, la mer de ses grâces. En cela seulement, je crois, consiste la vraie sainteté.
Pour qui vit dans la Divine Volonté, les vertus sont d’ordre divin. Dans le cas contraire, elles sont d’ordre humain, sujettes à l’estime de soi, à la vanité et aux passions. Oh ! combien d’âmes faisant de bonnes actions et recevant les sacrements pleurent parce que, n’étant pas investies de la Divine Volonté, elles ne produisent pas de fruits ! Oh ! si tous comprenaient ce qu’est la vraie sainteté, comme tout changerait !
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
600.25 – Je veux que, là où je serai, vous soyez vous aussi. Et vous savez où je vais, vous en connaissez le chemin.
– Seigneur, nous ne savons rien ! Tu ne nous dis pas où tu vas. Comment donc pouvons‑nous connaître le chemin à prendre pour venir vers toi et pour abréger l’attente ? demande Thomas.
– Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Vous me l’avez entendu dire et expliquer plusieurs fois et, en vérité, certains qui ignoraient jusqu’à l’existence d’un Dieu, ont progressé sur ce chemin — sur mon chemin — et ont déjà de l’avance sur vous. Oh ! où es‑tu, brebis perdue de Dieu que j’ai ramenée au bercail ? Où es‑tu, toi dont l’âme est ressuscitée ?
– De qui parles‑tu ? De Marie, sœur de Lazare ? Elle est à côté, avec ta Mère. Tu veux la voir ? Ou bien Jeanne ? Elle est sûrement dans son palais, mais si tu veux, nous allons l’appeler…
– Non. Non, je ne parle pas d’elles… Je pense à celle qui ne sera dévoilée qu’au Ciel… et à Photinaï[4]… Elles m’ont trouvé et n’ont plus quitté mon chemin. À l’une, j’ai indiqué le Père comme vrai Dieu et l’Esprit comme lévite dans cette adoration individuelle. À l’autre, qui ignorait même qu’elle avait une âme, j’ai dit : “Mon nom est Sauveur. Je sauve celui qui a la volonté d’être sauvé. Je suis celui qui vais à la recherche des égarés pour leur donner la vie, la vérité et la pureté. Qui me cherche me trouve.” Et toutes deux ont trouvé Dieu… Je vous bénis, Éves faibles devenues plus fortes que Judith… Je viens, je viens là où vous êtes … Vous me consolez… Soyez bénies !
518> 600.26 – Seigneur, montre‑nous le Père, et nous serons semblables à elles, demande Philippe.
– Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ? Qui me voit, voit le Père. Comment peux‑tu dire : “Montre‑nous le Père” ? Tu n’arrives pas à croire que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi‑même ; mais c’est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit toutes mes œuvres. Vous ne croyez pas que je suis dans le Père et lui en moi ? Que dois‑je dire pour vous faire croire ? Si vous ne croyez pas à mes paroles, croyez au moins à cause des œuvres.
Oui, vraiment, je vous l’affirme : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père. Tout ce que vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous me demandez quelque chose en invoquant mon nom, je le ferai. Mon nom est connu, pour ce qu’il est réellement, de moi seul, du Père qui m’a engendré et de l’Esprit qui procède de notre amour. Et par ce nom tout est possible. Qui pense à mon nom avec amour m’aime, et obtient.