« Ma fille, ma Volonté est plus que la nourriture corporelle. Celle- ci donne de la force au corps, lui procure de la chaleur, met de la vie dans ses membres, augmente la quantité de son sang, ravive l’intelligence de la personne et l’incite à de nouveaux travaux et sacrifices. D’un autre côté, celui qui néglige de bien nourrir son corps ressent de la fatigue dans tous ses membres, manque de sang et de chaleur, a une intelligence qui a tendance à s’embrouiller, est porté à la mélancolie et à la paresse et à ne se sacrifier en rien. Pauvre individu, il manque de vie dans tout son être ! Cela est si vrai que quand une personne est atteinte d’une maladie mortelle, elle cesse de se nourrir et se dirige ainsi vers la mort.
«Tel qu’il a été établi par la Sagesse éternelle, l’âme a elle aussi besoin de nourriture et la Divine Volonté est pour elle une nourriture délicieuse. Cette nourriture la rend forte dans la recherche du bien et débordante d’amour pour son Dieu. Elle remplit l’âme de vivacité, la poussant à croître dans toutes les vertus, à entreprendre de nouvelles œuvres et à faire de grands sacrifices. Elle se reflète dans l’intelligence de la personne et l’amène à connaître son Créateur de mieux en mieux et à lui ressembler de plus en plus. Le sang divin abonde en cette âme, en y faisant croître la vie divine. « De plus, cette nourriture est disponible à chaque instant, à chaque respiration, jour et nuit, en toute chose, autant de fois qu’on le désire. Contrairement à ce qu’il en est pour la nourriture corporelle, on n’a pas à craindre que si on en prend trop, on puisse être incommodé. Tout au contraire, plus on en prend, plus on est fortifié et plus on croît dans la ressemblance avec son Créateur.
« Celui qui ne prend jamais de cette nourriture s’expose à mourir éternellement. Quant à celui qui en prend rarement, il est faible et inconstant dans le bien, froid en amour, pauvre en sang divin. La vie divine est anémique en lui, la lumière de son intelligence est faible au point qu’il ne sait à peu près rien de son Créateur et que, par conséquent, sa ressemblance avec lui est faible. Il manque de vitalité dans la recherche du bien : tantôt il manque de patience, tantôt de charité, tantôt de détachement de tout. Bref, privées de l’aliment de ma Volonté, les vertus sont comme étouffées en cette personne.
« Ah ! si on pouvait voir l’âme privée de cet aliment céleste, on pleurerait sur elle, tellement sont nombreuses les misères et les ordures dont elle est couverte ! On aurait raison de compatir avec une créature manquant de nourriture corporelle, puisque généralement, cela résulte du fait qu’elle manque d’argent pour s’en procurer, mais l’âme qui se prive de l’aliment de ma Volonté mérite condamnation, puisqu’elle rejette un aliment qui lui donne vie et qui lui est offert gratuitement. »
Un peu plus tard, comme j’avais entendu parler que des personnes subissaient des oppositions, des humiliations ou autres, mon doux Jésus me dit : « Ma fille, quand le corps contient du mauvais sang infectant le bon, il est nécessaire d’avoir recours à des ponctions, d’utiliser des sangsues ou de pratiquer des saignées, de manière à ce que le mauvais sang soit évacué ; autrement, il y aurait danger que la personne devienne paralysée pour le reste de sa vie. Pareillement, l’âme qui n’est pas continuellement alimentée par ma Volonté risque d’être infectée par toutes sortes de mauvaises tendances et il est nécessaire d’avoir recours à la médecine de l’humiliation pour faire sortir la mauvaise tendance de l’amour propre, aux morsures des sangsues pour faire sortir la mauvaise tendance de la vaine gloire, aux saignées pour être libéré des petits attachements envers certaines personnes faisant le bien. Autrement, ces mauvaises tendances pourraient s’incruster au point d’infecter tout le bien que fait la personne et de la paralyser pour le reste de sa vie.
« Les ponctions font toujours du bien. Elles sont les sentinelles du cœur qui maintiennent le sang pur et les intentions de l’âme dans le droit chemin. Si tous ne faisaient le bien que dans l’intention de se conformer à ma Volonté, les ponctions ne seraient pas nécessaires, parce que ma Volonté est la sauvegarde contre toutes les mauvaises tendances. Les ponctions jouent aussi le rôle de punitions pour ceux qui ne s’alimentent pas suffisamment de ma Volonté. »