« Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. » Saint Marc (5, 1-20)
« Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. […] ma Volonté maintient un équilibre parfait dans la Création. Elle maintient l’équilibre de l’Amour, de la Bonté, de la Miséricorde, du Courage, de la Puissance et même de la Justice. »
Le Livre du Ciel Tome 20, 27 décembre 1926
« Ma fille, chaque bien, pour être un bien, doit avoir son origine en Dieu. Par conséquent, l’amour, le fait lui-même de faire le bien, la souffrance, l’héroïsme des créatures qui se lancent tête première pour accomplir quelque chose, l’étude des sciences, sacrées et profanes – en somme, tout ce qui n’a pas son origine en Dieu, enfle la créature, la vide de la grâce. Et tous ces biens qui n’ont pas leur origine en Dieu ne commencent qu’avec une origine humaine et sont comme des œuvres balayées par un grand vent qui, avec sa puissance, réduit en un tas de poussières les cités, les villas, les somptueuses résidences. Combien de fois un vent puissant ne détruit-il pas les plus belles œuvres d’art et d’ingéniosité, se riant, avec sa furie, de ses œuvres si vantées et admirées ! Combien de fois le vent puissant de l’amour-propre, de la gloire personnelle, n’abat-il pas les plus belles œuvres, et je sens la nausée que me donne ce bien lui-même ! Il n’y a par conséquent pas de remède qui soit plus efficace, plus approprié et qui bloque la furie de ces vents dans l’âme, que la puissance de la lumière de ma Volonté et l’éclipse qu’elle forme. Chaque fois que cette puissance, cette éclipse formée par la divine lumière est présente, ces vents sont empêchés de souffler et la créature vit sous l’influence vitale d’une Divine Volonté, de telle sorte que le sceau du Fiat peut être vu en tous ses actes, petits et grands. Sa devise est donc : ‘Dieu le veut, je le veux. Si Dieu ne le veut pas, moi non plus.’ De plus, ma Volonté maintient un équilibre parfait dans la Création. Elle maintient l’équilibre de l’Amour, de la Bonté, de la Miséricorde, du Courage, de la Puissance et même de la Justice. Par conséquent, lorsque tu entends parler de châtiments et de troubles, ce n’est que l’effet de ma Volonté équilibrée qui, malgré son amour des créatures, n’est pas sujette au déséquilibre ; elle serait sinon défectueuse et faible si elle perdait son équilibre. Tout l’ordre et la sainteté de ma Volonté est en cela : son équilibre parfait – toujours le même, sans jamais changer. »
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
« Et pourtant nous les approchons sans dégoût. Alors qu’ici vous avez fait des grimaces pour passer près des animaux.
– Ils sont impurs…
– Le pécheur l’est beaucoup plus. Ces bêtes sont faites ainsi et ce n’est pas leur faute. L’homme, au contraire, est responsable d’être impur par suite du péché.
– Alors pourquoi ont-ils été classés comme impurs pour nous ? demande Philippe.
– J’y ai déjà fait allusion. A cette classification, il y a une raison surnaturelle et une raison naturelle. La première, c’est d’enseigner au peuple élu la manière de vivre en ayant présent à l’esprit son élection et la dignité de l’homme, même dans une action banale comme celle de manger. Le sauvage se nourrit de tout. Il lui suffit de s’emplir le ventre. Le païen, même s’il n’est pas sauvage, mange également de tout, sans penser que la suralimentation fomente les vices et les tendances qui avilissent l’homme. Les païens cherchent même à arriver à cette frénésie du plaisir qui pour eux est presque une religion. Les plus cultivés parmi vous sont au courant des fêtes obscènes en l’honneur de leurs dieux, qui dégénèrent en une orgie de luxure. Le fils du peuple de Dieu doit savoir se maîtriser et, par l’obéissance et la prudence, se perfectionner lui-même en pensant à son origine et à sa fin : Dieu et le Ciel. La raison naturelle, d’autre part, enjoint de ne pas exciter le sang par des nourritures qui amènent à des élans passionnels indignes de l’homme. L’amour, même charnel, ne lui est pas interdit, mais il doit toujours le tempérer par la fraîcheur de l’âme qui tend au Ciel. Ce doit donc être l’amour et non la sensualité qui unit l’homme à sa compagne en qui il voit sa semblable et non une femelle. Mais les pauvres bêtes ne sont coupables ni d’être des porcs, ni des effets que la chair de porc peut à la longue produire dans le sang. Moins encore les hommes qui sont préposés à leur garde. S’ils sont honnêtes, quelle différence y aura-t-il dans l’autre vie entre eux et le scribe penché sur ses livres mais qui, malheureusement, n’y apprend pas la bonté ? En vérité, je vous dis que nous verrons des gardiens de porcs parmi les justes et des scribes parmi les injustes. 186.5 Mais qu’est-ce que ce fracas ? »
Tout le monde s’écarte du flanc de la montagne parce que des pierres et de la terre roulent et rebondissent sur la pente ; étonnés, ils regardent autour d’eux.
« Là-bas ! Là-bas ! Deux hommes… complètement nus… qui viennent vers nous en gesticulant. Des fous…
– Ou des possédés » répond Jésus à Judas, le premier à avoir vu les deux possédés venir vers Jésus.
Ils doivent être sortis de quelque caverne dans la montagne. Ils crient. Le plus rapide à la course se précipite vers Jésus. On dirait un étrange et gros oiseau déplumé tant il est rapide, brassant l’air de ses bras comme si c’étaient des ailes. Il s’abat aux pieds de Jésus en s’écriant :
« Te voilà ici, Maître du monde ? Qu’ai-je à faire avec toi, Jésus, Fils du Dieu très haut ? l’heure de notre châtiment est-elle déjà arrivée ? Pourquoi es-tu venu nous tourmenter avant l’heure ? »
L’autre possédé, soit que sa langue soit liée, soit que le démon le paralyse, ne fait que se jeter à plat ventre par terre et pleurer ; une fois assis, il reste comme inerte, jouant avec des cailloux et avec ses pieds nus.
Le démon continue de parler par la bouche du premier, qui se tord par terre en un paroxysme de terreur. On dirait qu’il veut réagir et ne peut qu’adorer, attiré et repoussé en même temps par la puissance de Jésus. Il crie :
« Je t’en conjure, au nom de Dieu, cesse de me tourmenter. Laisse-moi partir !
– Oui, mais hors de cet homme. Esprit immonde, sors de ces hommes et dis ton nom.
– Légion est mon nom, car nous sommes nombreux. Nous les possédons depuis des années et par eux nous brisons cordes et chaînes, et il n’est pas de force d’homme qui puisse nous résister. A cause de nous, ils sont une terreur et nous nous servons d’eux pour que les gens te blasphèment. Nous nous vengeons sur eux de ton anathème. Nous abaissons l’homme plus bas que les animaux pour qu’on se moque de toi. Il n’est pas de loup, de chacal ou d’hyène, pas de vautour ni de vampire semblables à ceux que nous tenons. Mais ne nous chasse pas. L’enfer est trop horrible !
– Sortez ! Au nom de Jésus, sortez ! »
Jésus a une voix de tonnerre, et ses yeux dardent des éclairs.
« Au moins, laisse-moi entrer dans ce troupeau de porcs que tu as rencontré.
– Allez. »
Avec un hurlement bestial, les démons quittent les deux malheureux et, à travers un tourbillon de vent qui fait ondoyer les chênes comme des herbes, ils s’abattent sur les porcs très nombreux. Les animaux se mettent à courir comme des possédés à travers les chênes avec des cris vraiment démoniaques. Ils se heurtent, se blessent, se mordent, et finalement se précipitent dans le lac lorsque, arrivés à la cime de la haute falaise, ils n’ont plus pour refuge que l’eau qu’elle domine. Pendant que les gardiens, bouleversés et désolés, hurlent d’épouvante, les bêtes se précipitent par centaines en une succession de bruits sourds dans les eaux tranquilles qu’ils brisent en des tourbillons d’écume. Ils coulent, reviennent à la surface, se retournent, montrant leurs panses rondes ou leurs museaux pointus avec des yeux terrifiés, et finalement se noient.
Les bergers courent en criant vers la ville.
186.6 Les apôtres, arrivés sur le lieu du désastre, reviennent en disant :
« Il n’y en a pas eu un seul de sauvé ! Tu leur as rendu un bien mauvais service ! »
Jésus répond calmement :
« Mieux vaut que périssent deux milliers de porcs qu’un seul homme. Donnez leur un vêtement. Ils ne peuvent rester comme ça. »
Simon le Zélote ouvre un sac et donne une de ses tuniques. Thomas donne la seconde. Les deux hommes sont encore un peu étourdis, comme s’ils sortaient d’un lourd sommeil plein de cauchemars.
« Donnez-leur à manger. Qu’ils recommencent à vivre en hommes. »
Pendant qu’ils mangent le pain et les olives qu’on leur a donnés et boivent à la gourde de Pierre, Jésus les observe.
Finalement, ils parlent :
« Qui es-tu ? interroge l’un.
– Jésus de Nazareth.
– Nous ne te connaissons pas, dit l’autre.
– Votre âme m’a connu. Levez-vous maintenant et rentrez chez vous.
– Nous avons beaucoup souffert, je crois, mais je ne me rappelle pas bien. Qui est celui-là ? demande celui que le démon faisait parler en désignant son compagnon.
– Je ne sais pas. Il était avec toi.
– Qui es-tu ? Et pourquoi es-tu ici ? » demande-t-il à son compagnon.
Celui qui était comme muet et qui est encore le plus inerte, répond :
« Je suis Démétrius. C’est Sidon, ici ?
– Sidon est au bord de la mer, homme. Ici, tu es de l’autre côté du lac de Galilée.
– Et pourquoi suis-je ici ? »
Personne ne peut donner de réponse.
186.7 Sur ces entrefaites, des gens arrivent, suivis des gardiens. Ils semblent apeurés et curieux. Quand ensuite ils voient les deux possédés habillés, leur stupeur augmente.
« Lui, c’est Marc fils de Josias ! Et celui-là, le fils du marchand païen !…
– Cet autre, c’est celui qui les a guéris et qui a fait périr nos porcs, car les démons qui étaient entrés en eux les ont rendus fous, disent les gardiens.
– Seigneur, tu es puissant, nous le reconnaissons. Mais tu nous as déjà fait trop de mal ! Un dommage de plusieurs talents. Va-t’en, nous t’en prions, que ta puissance ne fasse pas écrouler la montagne pour la plonger dans le lac. Va-t’en…
– Je m’en vais. Je ne m’impose à personne. »
Sans discuter, Jésus revient sur ses pas par le chemin qu’ils avaient parcouru. Le possédé qui parlait suit les apôtres. Derrière, à distance, plusieurs habitants de la ville surveillent s’il part réellement.
186.8 Ils reprennent le sentier escarpé et reviennent à l’embouchure du petit torrent, près des barques. Les habitants restent sur la berge à regarder. Le possédé délivré descend derrière Jésus.
Dans les barques, les employés sont épouvantés. Ils ont vu la pluie de porcs qui tombait dans le lac et regardent encore les corps qui surnagent en toujours plus grand nombre, toujours plus gonflés avec leurs panses arrondies à l’air et leurs courtes pattes raidies fixées comme quatre pieux sur une grosse vessie de lard.
« Mais qu’est-ce qui est arrivé ? demandent-ils.
– Nous allons vous le dire. Maintenant, détachez les amarres et partons… Où, Maître ? demande Pierre.
– Dans le golfe de Tarichée. »
L’homme qui les a suivis, maintenant qu’il les voit monter dans les barques, supplie :
« Prends-moi avec toi, Seigneur.
– Non, rentre chez toi. Ta famille a le droit de t’avoir avec elle. Parle-leur des grandes choses que le Seigneur a faites pour toi et rapporte-leur comment il a eu pitié de toi. Cette région a besoin de croire. Allume les flammes de la foi par reconnaissance pour ton Seigneur. Va. Adieu.
– Réconforte-moi au moins par ta bénédiction, afin que le démon ne me reprenne pas.
– Ne crains pas. Si tu ne le veux pas, il ne reviendra pas. Mais je te bénis. Va en paix. »
Les barques s’éloignent de la rive en direction est-ouest. Alors seulement, pendant qu’elles fendent les flots où flottent les cadavres épars des porcs, les habitants de la cité qui n’a pas voulu le Seigneur quittent la berge et s’en vont.