Ma fille, toutes les fois que l’âme pense à ma Passion, chaque fois qu’elle se souvient de ce que j’ai souffert ou qu’elle sent de la compassion pour moi, l’application de mes souffrances est renouvelée en elle ; mon Sang surgit pour l’inonder ; mes plaies la guérissent si elle est blessée ou l’embellissent si elle est en santé ; tous mes mérites l’enrichissent. L’effet que produit ma Passion est surprenant : c’est comme si l’âme déposait en banque tout ce qu’elle a accompli et souffert pour recevoir le double en retour. Ainsi, tout ce que j’ai réalisé et souffert rejaillit continuellement sur les hommes, comme le soleil offre constamment sa lumière et sa chaleur à la terre. Ma façon d’agir n’est pas sujette à l’épuisement.
« Tout ce qui est nécessaire, c’est que l’âme le désire. Aussi souvent que l’âme le désire, elle reçoit les fruits de ma Vie. Si elle se souvient de ma Passion vingt, cent, ou mille fois, autant de fois elle jouira de ses effets. Combien peu en font leur trésor ! En dépit de tous ces bienfaits, on voit tant d’âmes faibles, aveugles, sourdes, muettes et boiteuses : en somme, de dégoûtants cadavres vivants. Pourquoi ? On oublie ma Passion alors que mes souffrances, mes plaies et mon Sang offrent une force pour sur- monter la faiblesse, une lumière pour donner la vue aux aveugles, une langue pour délier les langues des muets et ouvrir les oreilles des sourds, une voie pour guider les faibles, la vie pour ressusciter les morts. Tous les remèdes dont l’humanité a tant besoin peuvent être trouvés dans ma Vie et ma Passion.
« Mais les créatures méprisent cette médecine et ne profitent pas de mes solutions. Aussi, malgré ma Rédemption, l’homme dépérit comme s’il était affecté d’une tuberculose incurable.