LES 3 PASSIONS QUE JÉSUS A SOUFFERT, DANS LE LIVRE DU CIEL
« J’étais immergée en Jésus et je pensais à sa passion, spécialement à ce qu’il a souffert dans le Jardin. Il me dit : «Ma fille, ma première passion en fut une d’amour, car la première raison pour laquelle l’homme pèche, c’est son manque d’amour. Ce manque d’amour me fit souffrir plus que tout, il m’écrasa plus que si j’avais été totalement broyé. Il me donna autant de morts qu’il y a de créatures qui reçoivent la vie*. Une deuxième passion fut celle pour les péchés. Le péché fraude Dieu de la gloire qui lui est due. Aussi, pour réparer pour la gloire dont Dieu est privé à cause du péché, le Père me fit subir la passion pour les péchés : chaque péché me causa une passion particulière. Je souffris autant de passions qu’il s’est commis de péchés et qu’il s’en commettra jusqu’à la fin du monde. Ainsi, la gloire du Père fut restaurée*. Le péché engendre la faiblesse chez l’homme. Je voulus souffrir ma passion par les mains des Juifs — ma troisième passion — pour restaurer en l’homme sa force perdue.”
Livre du Ciel, vol 11, 22 janvier 1913
LA TRIPLE PASSION DE JÉSUS DANS LE LIVRE DU CIEL. (Vous pouvez télécharger ce texte en pdf)
Nous avons médité sur le mystère de la Rédemption, sur les 3 dimensions de la Passion de Jésus : la Passion historique qui nous est relatée dans les évangiles, la Passion de son Cœur comme il l’a révélé à Sainte Marguerite-Marie, et la Passion que la Divine Volonté a fait subir à l’Humanité de Jésus.
Maintenant nous allons voir quelque chose de différent. Il ne s’agit plus du vécu de Jésus, de ce qu’il a souffert mais de ce qu’il a fait pour Dieu et pour nous, de ce qu’il a restauré, de ce qu’il a réparé. Nous parlons de la triple passion de Jésus, telle qu’il l’a révélée à Luisa dans le Livre 11. Avant, nous devons comprendre qu’avec le péché l’homme s’est éloigné de Dieu et a rompu la relation avec la Volonté Divine[2].
- Par la rupture, l’homme s’éloigne totalement de l’Amour de Dieu, il se sépare de son Dieu et de l’amour qui l’unissait si intimement à Lui.
- Ensuite l’homme fait comme un second pas qui est la conséquence de la première séparation. Ne regardant plus Dieu, n’ayant plus ce regard d’amour sur Dieu, il va le voler. Il va l’usurper, en prenant pour lui tout ce que Dieu attendait de recevoir en retourde son enfant. On peut dire que c’est la naissance de la concupiscence. Tout ce que l’homme avait reçu de Dieu, il va le garder pour lui, en profiter pour faire le mal, comme nous le voyons dans la parabole du fils prodigue[3]. Il perd le contrôle de lui-même, en perdant la possibilité d’être uni à Dieu.
On a toujours l’idée que Jésus n’est venu que pour nous sauver, qu’Il est venu nous donner le pardon et la miséricorde de Dieu, en nous réconciliant avec Lui. Mais en fait le pardon de Dieu que nous recevons en Jésus n’est qu’une étape du plan de Dieu qui veut nous faire revenir au point d’origine. C’est « l’Appel des créatures à revenir à la place, au rang et au but pour lesquels elles ont été créées », comme l’enseigne Jésus dans le Livre du Ciel[4].
Le salut donc apparait comme la première étape du plan de Dieu, mais la finalité est de nous restaurer dans l’intégrité que nous avions au début de la création. Nous ne pouvions pas retrouver cet état de restauration sans recevoir d’abord le pardon et la grâce de Dieu[5]. Jésus vient donc pour nous donner le pardon de Dieu et payer aussi la dette. Jésus va se substituer à nous, et restituer, donner à Dieu, ce que nous lui devons.
Pour cela Jésus doit vivre une Passion, mais une triple Passion, il doit restituer trois choses : l’amour, la gloire et la faiblesse de l’homme. Lisons le texte :
« J’étais immergée en Jésus et je pensais à sa passion, spécialement à ce qu’il a souffert dans le Jardin. Il me dit : «Ma fille, ma première passion en fut une d’amour, car la première raison pour laquelle l’homme pèche, c’est son manque d’amour. Ce manque d’amour me fit souffrir plus que tout, il m’écrasa plus que si j’avais été totalement broyé. Il me donna autant de morts qu’il y a de créatures qui reçoivent la vie*. Une deuxième passion fut celle pour les péchés. Le péché fraude Dieu de la gloire qui lui est due. Aussi, pour réparer pour la gloire dont Dieu est privé à cause du péché, le Père me fit subir la passion pour les péchés : chaque péché me causa une passion particulière. Je souffris autant de passions qu’il s’est commis de péchés et qu’il s’en commettra jusqu’à la fin du monde. Ainsi, la gloire du Père fut restaurée*. Le péché engendre la faiblesse chez l’homme. Je voulus souffrir ma passion par les mains des Juifs — ma troisième passion — pour restaurer en l’homme sa force perdue.
«Ainsi, par ma passion de l’amour, l’amour fut restauré et replacé à son juste niveau; par ma passion pour les péchés, la gloire du Père fut restaurée et replacée à son niveau; par ma passion subie par les mains des Juifs, la force des créatures fut restaurée et replacée à son niveau. J’ai souffert tout cela dans le Jardin : des douleurs extrêmes, de multiples morts, des spasmes atroces. Tout cela dans la Volonté du Père.[6]»
Nous avons l’idée que Jésus est venu nous sauver seulement. Mais le plan de Dieu va bien au de-là :
- La Passion de l’amour. Il faut ici s’arrêter un peu. Que veut dire cette Passion de l’amour ? Si l’homme ne donne pas à Dieu de l’amour c’est parce qu’il ne peut pas recevoir cet Amour. Dieu est Amour[7] et Il est dans un acte continu de se donner, de s’épancher, de donner de l’amour. Dieu vit une souffrance inimaginable, puisqu’il est continuellement dans cet élan et ce désir de se donner et la créature au contraire n’a pas l’intention, ni la capacité, de pouvoir recevoir cet Amour. Son Amour reste comme opprimé et enfermé en Lui. Il doit souffrir cet Amour. Cet Amour réprimé, Jésus va le vivre et souffrir pour autant de refus et d’actes qu’ont commis les créatures en ne recevant pas cet Amour de Dieu. Pour chaque refus Jésus vivra une mort !
- La Passion pour les péchés. À partir du moment où l’homme usurpe, vole quelque chose à Dieu, il contracte une dette, il a une dette envers Dieu et mérite donc un châtiment. Ce châtiment va être sur Jésus[8]. Jésus doit tous nous sauver, il doit payer pour tous, donner le salut à tous, même à ceux qui vont le refuser. Il ne peut faillir dans son œuvre de Rédemption et ne peut aussi échouer dans la mission qui lui vient du Père.
Jésus va donc payer, par la Passion de l’Amour, la dette de l‘amour que nous devons à Dieu, et payer aussi la dette du vol des biens de Dieu : c’est la Passion des péchés qui est la conséquence de la première[9].
Mais Dieu seul connait la grandeur, l’immensité de la dette. Dieu seul connait le nombre de morts que devra souffrir Jésus. Ceci explique que seule la Divinité pouvait mettre en Jésus toutes les souffrances nécessaires qu’Il devra vivre dès son Incarnation dans le sein de la Vierge Marie. Le Verbe Éternel, le Verbe Incarné, a dû vivre 34 ans sur terre pour réparer[10]. Depuis sa conception, Jésus refaisait l’homme et payait cette dette de tous les hommes, de tous les temps au Père[11]. A cette œuvre de Jésus sont associés la Très Sainte Vierge Marie et ensuite Luisa et enfin chacun de nous dans la Divine Volonté. Dès que nous nous décidons à vivre dans la Divine volonté, nous donnons au Père, au nom de tous et pour tous, toutes les prières, souffrances et réparations de Jésus.
- La troisième Passion, infligée par les Juifs, est celle que la Divinité ne pouvait pas donner à Jésus, pour la simple raison qu’il n’y a pas en Dieu de haine, méchanceté, trahison, blasphème… Ici dans ce même texte[12] Jésus dit que les hommes l’on fait tomber dans le torrent du Cédron où se déversaient les égouts de Jérusalem. Ces égouts dans lesquels est tombé notre Jésus, c’est nous. Ces eaux nauséabondes et infectes sont l’humanité où la très Sainte Humanité de Jésus a été plongée. Par cette Passion, Jésus nous redonne la force et nous rétablit.
C’est très intéressant de voir que nous pouvons maintenant nous approprier dans la Divine Volonté la Passion de l’amour et du péché pour rendre au Père l’œuvre même de Jésus en y ajoutant notre « oui ». La Passion que lui ont infligée les hommes, nous pouvons la méditer, y puiser la force pour continuer sur le chemin de la vie en réparant comme Jésus. C’est pour cette raison qu’il a toujours été recommandé de beaucoup méditer la Passion du Christ.
Ce que l’on ne savait pas… (Jn 16, 12).
« Je peux dire que la Rédemption me coûta relativement peu : ma vie extérieure, les souffrances de ma Passion, mes exemples et mes mots auraient suffi et tout aurait pu se faire rapidement. Mais, pour réaliser le grand projet de la volonté humaine fondue dans la Volonté Divine, pour réparer toutes les mailles brisées par la volonté humaine, je devais faire intervenir tout mon intérieur, toute ma vie cachée, toutes mes souffrances intimes, lesquelles furent de loin plus nombreuses et intenses que mes souffrances extérieures et ne sont pas encore connues. Je n’ai pas fait qu’implorer pour la rémission des péchés, le salut et la protection de la vie humaine, comme je l’ai fait par ma Passion, mais il s’agissait du renouvellement de tout l’intérieur de l’homme. Je devais faire se lever le Soleil de l’Éternelle Volonté qui, rejoignant avec puissance tout l’intérieur de l’homme, même ses fibres les plus intimes, allait le conduire dans le sein de mon Père Céleste, le faire renaître dans son Éternelle Volonté. »
L’Œuvre de Jésus commence par le pardon mais devra être complète.[13]
« Oh ! Combien il fut plus facile pour moi d’implorer pour le salut de l’homme que de refaire son intérieur dans ma Divine Volonté ! Et si je n’avais pas fait cela, la Rédemption n’aurait pas été complète, n’aurait pas été un travail digne d’un Dieu. Je n’aurais ni renouvelé toutes les parties de l’homme, ni restauré en lui la sainteté qu’il avait perdue en brisant ses relations avec la Divine Volonté. Le projet est déjà réalisé, mais avant de le faire connaître, il est d’abord nécessaire que l’homme sache que, par ma Vie et ma Passion, il peut obtenir le pardon et le salut. Cela le dispose à apprendre par la suite comment j’ai imploré pour lui la chose la plus grande et la plus importante : le retour de sa volonté dans la mienne afin que sa noblesse soit retrouvée, que les ponts entre sa volonté et la mienne soient refaits et qu’il retrouve ainsi son état original[14]. »
Que cherche Jésus avec tout cela ? Nous mettre sur le chemin[15] de la finalité.
Il faut toujours penser que nous sommes des créatures. Si nous sommes des êtres créés nous n’avons pas de finalité si ce n’est en celui qui nous a créés. Si j’ai été créé c’est nécessairement pour quelque chose. C’est ce quelque chose qu’il nous faut trouver ! Dieu avait un plan pour chacun. Ce plan n’a pu se réaliser car l’homme sans Dieu, éloigné de Dieu, n’avait plus la capacité de comprendre le plan de Dieu. L’homme, comme disent les Pères de l’Eglise, est entré toujours plus dans l’oubli de Dieu. Avec le temps, l’homme s’est fabriqué d’autres dieux mais surtout il a combiné l’idée de Dieu avec des choses à lui. Des doctrines et des philosophies toutes humaines[16]. Aujourd’hui par exemple, nous avons tout un panorama de doctrines de tout genre, et même dans notre christianisme contemporain, il se trouve une quantité d’interprétation de la Passion du Christ. L’homme ne connait plus Dieu, ne sait même pas si il y a un Dieu.
Jésus vient nous rejoindre et nous ramener à la maison…
[1] Vol 11, 22 janvier 1913.
[2] Le plan de Dieu, la finalité de la création était que l’homme puisse s’unir, dans tous ses actes à Dieu pour les faire avec Lui. Nous pouvons comprendre la sentence du paradis. Dieu mit l’homme dans le jardin et lui dit que le jour où il mangerait du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, c’est-à-dire de la volonté humaine, il deviendrait passible de mort (Gn 1, 17). Dieu lui disait que le jour où il ferait un acte sans sa Volonté, séparé de sa Volonté il devrait mourir. Nous avons limité cela au péché mais il faut inclure tous les autres actes, tous les actes qui ont été faits par tous les hommes, séparés, sans connexion à la Divine Volonté. Pour tous ces actes, Jésus va devoir réparer comme nous l’avons vu.
[3] Lc 15, 11-32
[4] L’Adam innocent n’avait pas péché et n’avait donc pas besoin de salut. La finalité d’Adam n’était rien d’autre que de pouvoir recevoir Dieu de manière totale, complète, et lui rendre un amour divin dans tous ses actes.
[5] « Par son péché, Adam, en tant que premier homme, a perdu la sainteté et la justice originelles qu’il avait reçues de Dieu. » CEC 416
[6] Vol 11, 22 janvier 1913.
[7] 1 Jn 4, 8
[8] «Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison.» Is 53, 5
[9] L’homme ne jouissant plus de l’union à Dieu, va sentir le vide et le besoin de se remplir.
[10] Une dette divine ne peut être payée que par Dieu lui-même.
[11] Alors que j’étais dans mon état habituel et pendant à peu près trois jours, j’ai senti mon esprit absorbé en Dieu. Le bon Jésus m’entraîna plusieurs fois dans sa très sainte Humanité où je pouvais nager dans l’immense océan de sa Divinité. Oh ! Que de choses je pouvais voir ! Comme je voyais clairement tout ce que fit sa Divinité dans son Humanité ! Plusieurs fois, au milieu de mes surprises, Jésus me parla. Il m’a dit entre autres : «Vois-tu, ma fille, avec quels excès d’Amour j’ai aimé les créatures ? Ma Divinité était trop jalouse pour confier à une créature l’accomplissement de la Rédemption ; ainsi, je me suis infligé à moi-même la Passion. Aucune créature n’aurait été capable de mourir autant de fois qu’il y avait eu et allait y avoir de créatures à connaître la lumière de la Création, de même que pour chaque péché mortel commis par elles. Ma Divinité voulait une vie pour chaque vie de créature et pour chaque mort causée en elles par une faute mortelle. Qui aurait pu être assez puissant pour me donner autant de morts sinon ma Divinité ? Qui aurait pu avoir assez de force, d’amour et de constance pour me voir mourir autant de fois sinon ma Divinité ? Une créature se serait lassée et aurait abandonné.
[12] «Ainsi, par ma Passion de l’amour, l’amour fut restauré et replacé à son juste niveau ; par ma Passion pour les péchés, la gloire du Père fut restaurée et replacée à son niveau; par ma Passion subie par les mains des Juifs, la force des créatures fut restaurée et replacée à son niveau. J’ai souffert tout cela dans le Jardin : des douleurs extrêmes, de multiples morts, des spasmes atroces. Tout cela dans la Volonté du Père.»
Ensuite, je portai ma réflexion sur le moment où mon aimable Jésus fut projeté dans le torrent du Cédron. Il se montra dans un état pitoyable, tout détrempé de ces eaux nauséabondes. Il me dit : «Ma fille, en créant l’âme, je l’ai recouverte d’un manteau de lumière et de beauté, mais le péché lui ôte ce manteau pour le remplacer par un manteau de ténèbres et de laideur, ce qui la rend dégoûtante et nauséabonde. Pour enlever de l’âme ce triste manteau, j’ai permis aux Juifs de me jeter dans le torrent du Cédron, où je fus comme enveloppé à l’intérieur et à l’extérieur, puisque ces eaux putrides entrèrent même dans mes oreilles, mes narines et ma bouche. Les Juifs avaient le dégoût de me toucher. Ah ! Combien l’amour des créatures m’a coûté — au point de me rendre nauséabond, y compris pour moi-même !» Vol 11, 22 janvier 1913.
[13] Tu dois réaliser que, lorsque je suis venu sur la terre, ce fut pour révéler mes enseignements célestes, faire connaître mon Humanité, ma Patrie Céleste et la discipline que les créatures doivent observer pour atteindre le Ciel : en d’autres mots, l’Évangile.
« Toutefois, en ce qui concerne ma Volonté, j’ai dit très peu ou rien. Je l’ai presque passée sous silence, insistant plutôt sur le fait que ce qui importait le plus pour moi était la Volonté de mon Père. Concernant les mérites de ma Volonté, son élévation et sa grandeur, les grands bienfaits qu’une créature reçoit quand elle vit en elle, je n’ai presque rien dit parce qu’étant si immatures dans les choses du Ciel, les créatures n’auraient rien compris.
« Je leur ai uniquement enseigné comment prier le “que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel”, afin qu’elles soient disposées à connaître ma Volonté pour l’aimer et la réaliser et, ainsi, recevoir les bienfaits qu’elle comporte. Alors, ce que j’ai à accomplir dans les temps actuels, les enseignements que je dois offrir à tous au sujet de ma Volonté, je te les donne à toi. Les faire connaître est simplement achever les choses que je devais livrer pendant que j’étais dans ce monde, comme accomplissement du but de ma venue sur la terre. Ne souhaites-tu pas, dès lors, que je réalise le dessein pour lequel je suis venu dans le monde ? Conséquemment, laisse-moi tout. Je vais m’occuper et m’assurer de tout. Suis-moi et sois en paix ! » Vol 13, 2 juin 1921
[14] Vol 16, 13 août 1923.
[15] « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, personne ne va au Père sans passer par Moi » (Jn 14, 6)
[16] Bien sûr on parlera avec Tertullien de semences du Verbe dans les religions, comme des pierres d’attentes et à la fois des vestiges de cette « image et ressemblance » de Dieu en l’homme.