En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte. Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »
Le livre du Ciel Tome 20, 25 décembre 1926
Ma fille, veux-tu voir comment mon inséparable Maman m’a vu lorsque je suis sorti de son sein maternel ? Regarde-moi, et vois. Je le regardai et je vis un petit bébé d’une rare et ravissante beauté. De toute sa petite Humanité, de ses yeux, de ses mains et de ses pieds émanaient de resplendissants rayons de lumière qui non seulement l’enveloppaient, mais s’étendaient jusqu’à pouvoir toucher le cœur de chaque créature, comme pour leur donner le premier salut de sa venue sur la terre, le premier toc toc frappait à la porte de leur cœur pour qu’elles lui ouvrent et le laissent entrer. Ce coup était doux, mais pénétrant ; cependant, étant un coup de lumière, il ne faisait pas de bruit, tout en se faisant entendre avec force, plus que n’importe quel autre son. Aussi, ce soir-là, tous ont senti quelque chose d’inhabituel dans leur cœur, mais rares sont ceux qui lui en ont ouvert la porte pour le recevoir. Et le tendre petit Enfant, sentant qu’on ne lui rendait pas son salut et que personne ne lui ouvrait malgré ses appels répétés, les lèvres livides et tremblant de froid, se mit à pleurer ; il sanglotait, gémissait et soupirait. Mais alors que la lumière qui sortait de lui faisait tout cela avec les créatures et recevait les premiers rejets, dès qu’il sortit du sein de sa céleste Maman, il se lança dans ses bras maternels pour lui donner la première étreinte, le premier baiser. Et comme ses petits bras ne pouvaient l’étreindre entièrement, la lumière qui sortait de ses petites mains l’a entourée, de sorte que la Mère et le Fils étaient enveloppés de la même lumière. Oh Combien la Maman Reine a répondu à l’étreinte et au baiser de son Fils, et ils restaient si bien enlacés qu’ils semblaient fusionnés l’un dans l’autre. Par son amour, elle compensa pour le premier rejet des cœurs des créatures reçu par Jésus, et le cher et charmant petit Bébé a placé les premières grâces de sa naissance, sa première douleur, dans le Cœur de sa Maman, de sorte que ce qui était vu dans le Fils pouvait être vu dans sa Maman. Après quoi le gracieux petit Bébé est venu dans mes bras et en me serrant très fort, j’ai senti qu’il entrait en moi, et moi en lui. Puis, il me dit : Ma fille, je voulais t’embrasser comme j’ai embrassé ma chère Maman à ma naissance, pour que tu puisses recevoir le premier acte de ma naissance et ma première souffrance, mes premières larmes et mes premiers gémissements, et que tu puisses être prise de compassion pour mon douloureux état à ma naissance. Si je n’avais pas eu ma Maman en qui pouvoir placer tout le bien de ma naissance et diriger en elle la lumière de ma Divinité que moi, Verbe du Père, je contenais, je n’aurais trouvé personne en qui placer le trésor infini de ma naissance, ou vers qui diriger la lumière de ma Divinité qui émanait de ma petite Humanité.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
La lumière se dégage toujours plus du corps de Marie, absorbe celle de la lune, on dirait qu’elle attire en elle tout ce qui peut arriver du ciel. Désormais, c’est elle qui est la Dépositaire de la Lumière, celle qui doit donner cette Lumière au monde. Et cette radieuse, irrésistible, incommensurable, éternelle, divine Lumière qui va être donnée au monde, s’annonce avec une aube, une diane, un éveil de la lumière, un chœur d’atomes lumineux qui grandit, s’étale comme une marée qui monte, monte en immenses volutes d’encens, qui descend comme un torrent, qui se déploie comme un voile…
La voûte, couverte de fissures, de toiles d’araignées, de décombres en saillie qui semblent miraculeusement équilibrées, noire, fumeuse, repoussante, semble la voûte d’une salle royale. Chaque pierre est un bloc d’argent, chaque fissure une clarté opaline, chaque toile d’araignée un baldaquin broché d’argent et de diamants. Un gros lézard, engourdi entre deux blocs de pierre, semble un collier d’émeraude oublié là, par une reine; une grappe de chauve-souris engourdies émettent une précieuse clarté d’onyx. Le foin qui pend de la mangeoire la plus haute n’est plus de l’herbe : ce sont des fils et des fils d’argent pur qui tremblent dans l’air avec la grâce d’une chevelure flottante.
La mangeoire inférieure, en bois grossier, est devenue un bloc d’argent bruni. Les murs sont couverts d’un brocart où la blancheur de la soie disparaît sous une broderie de perles en relief. Et le sol… qu’est-ce maintenant le sol ? Un cristal illuminé par une lumière blanche. Les saillies semblent des roses lumineuses jetées sur le sol en signe d’hommage; et les trous, des coupes précieuses, d’où se dégagent des arômes et des parfums.
– La lumière ne cesse de croître. L’œil ne peut la supporter. En elle, comme absorbée par un voile de lumière incandescente, disparaît la Vierge… et en émerge la Mère. Oui, quand la lumière devient supportable pour mes yeux, je vois Marie avec son Fils nouveau-né dans ses bras. Un petit Bébé rose et grassouillet qui s’agite et se débat avec ses mains grosses comme un bouton de rose et des petits pieds qui iraient bien dans le cœur d’une rose; qui vagit d’une voix tremblotante exactement comme celle d’un petit agneau qui vient de naître, ouvrant la bouche, rouge comme une petite fraise de bois, montrant sa petite langue qui bat contre son palais couleur de rose; qui remue sa petite tête si blonde qu’on la croirait sans cheveux, une petite tête ronde que la Maman soutient dans le creux de l’une de ses mains pendant qu’elle regarde son Bébé et l’adore, pleurant et riant tout ensemble et qu’elle s’incline pour y déposer un baiser, non pas sur la tête innocente, mais sur le milieu de la poitrine sous lequel se trouve le petit cœur, qui bat, qui bat pour nous… là où un jour sera la blessure. Elle la panse d’avance, cette blessure, sa Maman, avec son pur baiser d’Immaculée.
Le bœuf éveillé par la clarté se dresse avec un grand bruit de sabots et il mugit. L’âne relève la tête et brait. C’est la lumière qui les réveille, mais j’aime penser qu’ils ont voulu saluer leur Créateur pour eux-mêmes et pour tous les animaux.
– Joseph aussi, qui priait, comme en extase, avec une intensité telle qu’il s’était isolé de tout ce qui l’entourait, se secoue. Entre ses doigts dont il se couvre le visage, il voit filtrer cette étrange lumière. Il découvre son visage, lève la tête, se tourne. Le bœuf, debout, lui cache Marie. Mais elle l’appelle :
« Joseph, viens. »
Joseph accourt et devant le spectacle s’arrête comme foudroyé de révérence, il va tomber à genoux là où il se trouve. Mais Marie insiste : « Viens, Joseph. » Elle appuie la main gauche sur le foin et tenant de la main droite l’Enfant qu’Elle serre sur son cœur, elle se lève et se dirige vers Joseph qui marche hésitant, pris entre le désir d’avancer et la peur d’être irrespectueux.
Au pied de la couche les deux époux se rencontrent et se regardent en pleurant de bonheur. « Viens » dit Marie « offrons Jésus au Père. » Tome 1, chapitre 29