—Je veux me servir de toi parce que tu n’es rien, je veux prouver ma puissance par ta faiblesse.
Cette dernière phrase, il me l’a répétée en d’autres circonstances par des mots qui reviennent toujours à cette idée:
—C’est justement parce que tu es incapable et faible que je me sers de toi, afin que mon action seule apparaisse.
Il mit en mon cœur le désir ardent et sincère du mépris, de l’humiliation, ces biens sans prix que le monde abhorre parce qu’il ne connaît pas leur valeur cachée…
De l’Évangile de Luc 5, 1-11
En ce temps-là, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. À cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.
« Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Lc 5, 11
Fais en sorte que ce soit ta mission d’enseigner la vraie vie de l’amour…
Le livre du Ciel Tome 9, 14 octobre 1911
Je veux t’aimer tellement, mais avec ton amour pour pouvoir te donner de l’amour pour tous. Avec de l’amour je vais mettre un baume sur toutes tes souffrances. Je vais te faire oublier tout ce qui est déplaisant. Je vais suppléer pour tout ce que les créatures devraient faire. N’est-ce pas vrai, Ô Jésus ? » Jésus me dit : « Ce que tu dis est exactement vrai, mais l’amour est également juste. Oh ! Combien est rare le nombre de ceux qui établissent leur vie totalement dans l’amour ! Je te recommande, ma fille, de faire connaître à tous ceux que tu peux, que tout consiste en l’amour, la nécessité de l’amour; et que tout ce qui n’est pas amour, même dans les choses saintes, au lieu de faire avancer les âmes, les font reculer. Fais en sorte que ce soit ta mission d’enseigner la vraie vie de l’amour dans laquelle se trouve tout ce qu’il y a de beau chez les créatures et dans laquelle réside tout ce qu’elles peuvent me donner de plus beau. » J’ai dit : « Comme ça demandera beaucoup pour leur faire comprendre cela ! Pour certaines âmes, il leur semble étrange que tout consiste en l’amour et qu’en aimant, l’amour assume le devoir de les rendre semblables à Toi qui est tout amour. Mais, néanmoins, je ferai ce que je peux. »
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Jésus dit à Simon :
« Appelle les deux autres. Nous allons sur le lac jeter le filet.
– Maître, j’ai les bras rompus d’avoir jeté et relevé le filet toute la nuit, et pour rien. Le poisson est tout au fond, qui sait où.
– Fais ce que je te dis, Pierre. Ecoute toujours celui qui t’aime.
– Je ferai ce que tu dis par respect pour ta parole. »
Il appelle à haute voix les employés, ainsi que Jacques et Jean.
« Nous sortons pêcher. C’est le Maître qui le veut. »
Et pendant qu’ils s’éloignent, il dit à Jésus :
« Pourtant, Maître, je t’assure que ce n’est pas l’heure favorable. A cette heure-ci, qui sait où les poissons se reposent !… »
Jésus assis à la proue sourit et se tait.
Ils font un arc de cercle sur le lac puis jettent le filet. Après quelques minutes d’attente, la barque est secouée étrangement, étant donné que, sous le soleil déjà haut sur l’horizon, le lac est lisse comme du verre fondu.
« Mais ce sont les poissons, Maître ! » dit Pierre, les yeux écarquillés.
Jésus sourit et se tait.
« Hissez ! Hissez ! » ordonne Pierre aux employés. Mais la barque penche du côté du filet. « Ohé ! Jacques ! Jean ! Vite ! Venez ! Avec les rames ! Vite ! »
Ils accourent et les efforts réunis des deux équipages parviennent à hisser le filet sans abîmer leur prise.
Les barques accostent. Elles sont vraiment l’une contre l’autre. Un panier, deux, cinq, dix. Ils sont tous remplis d’une prise stupéfiante et d’innombrables poissons frétillent encore dans le filet : c’est de l’argent et du bronze vivants qui s’agitent pour échapper à la mort. Il n’y a donc plus qu’une solution : renverser ce qui reste dans le filet au fond de la barque. On le fait et c’est alors tout un frémissement de vies qui agonisent. Les équipages ont les pieds dans cette surabondance jusqu’au-dessus de la cheville, et les barques s’enfoncent au-delà de la ligne de flottaison à cause de la charge excessive.
« A terre ! Virez ! Faites force de voiles ! Attention au fond ! Préparez les perches pour empêcher le heurt. Il y a trop de poids ! »
Tant que dure la manœuvre, Pierre ne réfléchit pas. Mais une fois débarqué, il ouvre les yeux et comprend. Il est tout effrayé.
« Maître Seigneur ! Eloigne-toi de moi ! Je suis un homme pécheur. Je ne suis
pas digne d’être auprès de toi ! »
Il est à genoux sur la grève humide.
Jésus le regarde et sourit.
« Lève-toi ! Suis-moi ! Je ne te lâche plus. Désormais tu seras pêcheur d’hommes ainsi que tes compagnons que voici. Ne craignez plus rien. Je vous appelle. Venez !
– Tout de suite, Seigneur. Vous autres, occupez-vous des barques, portez tout à Zébédée et à mon beau-frère. Partons, tous pour toi, Jésus ! Que l’Eternel soit béni pour ce choix. » Tome 1 – ch 65.2