SAINT GRÉGOIRE LE GRAND (VERS 540-604) DOCTEUR DE L’ÉGLISE
De l’Évangile de Luc 4, 38-44
En ce temps-là, Jésus quitta la synagogue de Capharnaüm et entra dans la maison de Simon. Or, la belle-mère de Simon était oppressée par une forte fièvre, et on demanda à Jésus de faire quelque chose pour elle. Il se pencha sur elle, menaça la fièvre, et la fièvre la quitta. À l’instant même, la femme se leva et elle les servait. Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses infirmités les lui amenèrent. Et Jésus, imposant les mains à chacun d’eux, les guérissait. Et même des démons sortaient de beaucoup d’entre eux en criant : « C’est toi le Fils de Dieu ! » Mais Jésus les menaçait et leur interdisait de parler parce qu’ils savaient, eux, que le Christ, c’était lui. Quand il fit jour, Jésus sortit et s’en alla dans un endroit désert. Les foules le cherchaient ; elles arrivèrent jusqu’à lui, et elles le retenaient pour l’empêcher de les quitter. Mais il leur dit : « Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé. » Et il proclamait l’Évangile dans les synagogues du pays des Juifs.
« Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé. » Lc 4, 44
Quel peuple obéissant et ordonné que celui du Royaume de mon divin Fiat !
Le livre du Ciel Tome 29, 26 octobre 1931
Ma fille, la vie, la sainteté consiste en deux actes : Dieu donne sa Volonté et la créature la reçoit, après quoi la vie a été formée en elle par cet acte de la Divine Volonté qu’elle a reçu pour le redonner en acte de sa volonté afin de le recevoir à nouveau ; donner et recevoir, et recevoir et donner, tout est là. Dieu ne pourrait pas donner plus que l’acte continuel de sa Volonté à la créature ; la créature ne pourrait pas donner plus à Dieu, car tout ce qu’il est possible de recevoir pour la créature de sa Divine Volonté a été reçu par elle comme formation de vie divine. De cette manière, en donnant et en recevant, en recevant et en donnant, mon divin Fiat prend possession et forme son Royaume, et tout l’intérieur de la créature devient comme le peuple du Royaume de la Divine Volonté : l’intelligence, peuple fidèle qui se glorifie d’être dirigé par le commandant en chef du divin Fiat et la foule des pensées qui se pressent alentour et aspirent à connaître et à aimer toujours plus le grand Roi qui siège intronisé au centre de l’intelligence de la créature ; les désirs, les affections, les palpitations qui sortent du cœur augmentent le nombre des habitants de mon Royaume et, oh, comme ils se pressent autour de son trône ! Ils sont tous attentifs, prêts à recevoir les ordres divins et à les exécuter au prix même de leur vie. Quel peuple obéissant et ordonné que celui du Royaume de mon divin Fiat ! Il n’y a pas de disputes, pas de dissensions, uniquement cette foule de gens à l’intérieur de cette heureuse créature qui ne veut qu’une seule et même chose, et telle une armée bien entraînée, ils se placent dans la forteresse du Royaume de mon divin Vouloir. Ainsi, lorsque l’intérieur de la créature devient tout entier mon peuple, il sort de l’intérieur et augmente le peuple des paroles, le peuple des œuvres, le peuple des pas ; et l’on peut dire que chaque acte que forme ce peuple céleste contient la parole, l’ordre écrit en lettres d’or : « Volonté de Dieu. »
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Conduisez-moi auprès d’elle.
– Rabbi… Rabbi… je ne sais si elle voudra te voir. Elle ne veut voir personne. Je n’ose pas lui dire : “ Je vais t’amener le Rabbi. ” »
Jésus sourit sans perdre son calme. Il se tourne vers Pierre : « C’est à toi d’agir, Simon. Tu es un homme et le plus âgé des gendres, m’as-tu dit. Va. »
Pierre fait une grimace significative et obéit. Il traverse la cuisine, entre dans une pièce et, à travers la porte fermée derrière lui, je l’entends parler avec une femme. Il sort la tête et une main et dit :
« Viens, Maître, fais vite » et il ajoute plus bas, à peine intelligiblement : « Avant qu’elle ne change d’idée. »
Jésus traverse rapidement la cuisine et ouvre toute grande la porte. Debout sur le seuil, il dit sa douce et solennelle salutation :
« Que la paix soit avec toi. »
Il entre, bien qu’on n’ait pas répondu, et se dirige vers une couche basse sur laquelle est étendue une petite femme, toute grise, amaigrie, essoufflée par la forte fièvre qui rougit son visage enflammé.
Jésus se penche sur le lit, sourit à la petite vieille :
« Tu as mal ?
– Je meurs !
– Non, tu ne vas pas mourir. Peux-tu croire que je peux te guérir ?
– Et pourquoi le ferais-tu ? Tu ne me connais pas.
– Grâce à Simon, qui m’en a prié… et aussi pour toi, pour donner à ton âme le temps de voir et d’aimer la Lumière.
– Simon ? Il ferait mieux de… Comment donc Simon a-t-il pensé à moi ?
– C’est qu’il est meilleur que tu ne le crois. Je le connais, et je sais. Je le connais et je suis heureux de l’exaucer.
– Tu me guéris, alors ? Je ne mourrai plus ?
– Non, femme, pour l’instant tu ne mourras pas. Peux-tu croire en moi ?
– Je crois, je crois. Il me suffit de ne pas mourir ! »
Jésus sourit encore. Il la prend par la main. La main rugueuse, aux veines gonflées disparaît dans la main juvénile de Jésus, qui se redresse et prend l’attitude qu’il a habituellement pour accomplir un miracle. Il crie :
« Sois guérie ! Je le veux ! Lève-toi ! »
Et il lâche la main de la femme. Elle retombe sans que la petite vieille se plaigne, alors qu’auparavant, quand Jésus la lui avait prise, bien que ce fût avec une grande délicatesse, le mouvement avait arraché une plainte à la malade.
Un bref temps de silence. Puis la femme s’écrie à haute voix :
« Oh ! Dieu de nos pères ! Mais je n’ai plus rien ! Mais je suis guérie ! Venez, venez ! »
Les belles-filles accourent.
« Regardez donc, dit la femme, je bouge et ne sens plus de douleur ! Et je n’ai plus de fièvre ! Regardez comme je suis fraîche ! Mon cœur ne me donne plus l’impression d’être le marteau du forgeron. Ah ! Je ne meurs plus ! »
Pas un seul mot pour le Seigneur.
Mais Jésus ne s’en formalise pas. Il dit à la plus âgée des belles-filles :
« Habillez-la pour qu’elle se lève. Elle le peut. »
Et il s’écarte pour sortir.
Confus, Simon se tourne vers sa belle-mère :
« Le Maître t’a guérie. Tu ne lui dis rien ?
– Bien sûr que si ! Je n’y pensais pas. Merci, que puis-je faire pour te remercier ?
– Etre bonne, très bonne, car l’Eternel a été bon avec toi. Et, si cela ne t’ennuie pas, permets-moi de me reposer aujourd’hui chez toi. J’ai parcouru pendant la semaine tous les environs et je suis arrivé à l’aube, ce matin. Je suis fatigué.
– Certainement, certainement ! Reste donc si cela t’arrange. »
Mais il y a peu d’enthousiasme dans ses mots.
Jésus va s’asseoir dans le jardin en compagnie de Pierre, André, Jacques et Jean.
« Maître !…
– Mon Pierre ?
– Je suis confus. »
Jésus fait un geste, comme pour dire : « Laisse donc ! » Puis il dit :
« Ce n’est ni la première ni la dernière fois qu’on ne me remercie pas tout de suite. Mais je ne cherche pas la reconnaissance. Il me suffit de donner aux âmes le moyen de se sauver. Je fais mon devoir. A elles de faire le leur. Tome 1 – ch 60.3