De l’Évangile de Marc 6, 34-44
En ce temps-là, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. Déjà l’heure était avancée ; s’étant approchés de lui, ses disciples disaient : « L’endroit est désert et déjà l’heure est tardive. Renvoie-les : qu’ils aillent dans les campagnes et les villages des environs s’acheter de quoi manger. » Il leur répondit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répliquent : « Irons-nous dépenser le salaire de deux cents journées pour acheter des pains et leur donner à manger ? » Jésus leur demande : « Combien de pains avez-vous ? Allez voir. » S’étant informés, ils lui disent : « Cinq, et deux poissons. » Il leur ordonna de les faire tous asseoir par groupes sur l’herbe verte. Ils se disposèrent par carrés de cent et de cinquante. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction et rompit les pains ; il les donnait aux disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre eux tous. Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. Et l’on ramassa les morceaux de pain qui restaient, de quoi remplir douze paniers, ainsi que les restes des poissons. Ceux qui avaient mangé les pains étaient au nombre de cinq mille hommes.
Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. Mc 6, 42
Rien ne nous unit et ne nous identifie plus avec la créature que la nourriture qui devient en elle sang, chaleur, force, croissance et vie.
Le livre du Ciel Tome 32, 19 mars 1933
Ma bienheureuse fille, notre suprême bonté ne se contenta pas d’aimer l’homme en mettant l’univers tout entier à sa disposition, mais afin d’épancher notre intense amour, nous avons produit nos divines qualités afin de nourrir son âme : puissance, sagesse, bonté, amour,
sainteté, force d’âme constituaient sa nourriture divine et céleste. Chaque fois qu’il venait vers nous, nous annoncions notre céleste table pour le nourrir et le rassasier. Rien ne nous unit et ne nous identifie plus avec la créature que la nourriture qui devient en elle sang, chaleur, force, croissance et vie. Notre Divinité voulant la nourrir de nos divines qualités se faisait chaleur, force, croissance et vie de la créature. Mais ce n’était pas assez. Digérée, cette nourriture ne faisait pas seulement grandir la créature toute belle et sainte avec les vertus de la nourriture qu’elle prenait, mais servait à faire grandir la vie divine qui ne s’adapte pas à la nourriture humaine, mais a besoin de cette nourriture divine pour grandir et former sa vie dans les profondeurs de l’intérieur de l’âme. Est-il possible de faire preuve d’un amour plus grand, d’une union plus intime et plus inséparable que d’offrir en nourriture notre Être
divin, nos immenses et infinies qualités, pour que la créature grandisse à notre ressemblance ? Et qu’elle puisse ensuite nous administrer cette nourriture dans son âme pour ne pas nous laisser jeûner et pouvoir dire : Dieu nourrit l’âme, et moi avec la nourriture qu’il me donne, je nourris sa vie et je la fais grandir en moi. L’amour est alors satisfait lorsqu’il peut dire : « Tu m’as aimé et je t’ai aimé ; ce que tu as fait pour moi, je l’ai fait aussi pour toi. » Et comme nous savons que la créature ne peut jamais parvenir jusqu’à nous, nous lui donnons de ce qui est nôtre et nous sommes ainsi égaux entre nous, heureux et satisfaits, la créature
et nous. Parce que l’amour vrai se sent heureux et satisfait lorsqu’il peut dire : « Ce qui est à toi est à moi. » Et ne crois pas qu’il en était ainsi seulement pour le premier homme. Ce que nous faisons une fois, nous le continuons toujours, nous sommes maintenant tout à la disposition des créatures. Chaque fois qu’elle s’unit à notre Volonté, qu’elle se perd dans la nôtre et la laisse dominer, c’est une visite qu’elle rend à notre Être suprême ; et nous, nous allons la renvoyer à jeun ? Ah ! non, non seulement nous la nourrissons, mais nous lui donnons de ce qui est à nous afin qu’elle ait suffisamment de nourriture pour grandir comme le veut notre Vouloir, et pour que rien ne lui manque pour continuer à faire grandir en elle notre vie.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
“Il n’est pas nécessaire qu’ils s’en aillent. Donnez-leur à manger. Ils peuvent dormir ici comme ils ont dormi en m’attendant.”
“Il ne nous reste que cinq pains et deux poissons, Maître, tu le sais.”
“Apportez-les-moi.”
“André, va chercher l’enfant. C’est lui qui garde la bourse. Il y a peu de temps il était avec le fils du scribe et deux autres, occupé à se faire des couronnes de fleurs en jouant au roi.”
273.2 – André y va vivement et aussi Jean et Philippe se mettent à chercher Marziam dans la foule toujours en déplacement. Ils le trouvent presque en même temps, avec son sac de vivres en bandoulière, un long sarment de clématite enroulé autour de la tête et une ceinture de clématite de laquelle pend, en guise d’épée, une massette dont la garde est la massette proprement dite, la lame sa tige. Avec lui, il y en a sept autres pareillement chamarrés, et ils font un cortège au fils du scribe, un enfant très grêle, avec l’œil très sérieux de qui a tant souffert qui, plus fleuri que les autres, tient le rôle de roi.
“Viens, Marziam. Le Maître te demande !”
Marziam plante là ses amis et s’en va rapidement, sans même enlever ses… ornements floraux, mais les autres le suivent aussi et Jésus est vite entouré d’une couronne d’enfants enguirlandés. Il les caresse pendant que Philippe sort du sac un paquet avec du pain, au milieu duquel sont enveloppés deux gros poissons : deux kilos de poissons, un peu plus. Insuffisants même pour les dix-sept, ou plutôt les dix-huit avec Manahen, de la troupe de Jésus.
273.3 – On apporte ces vivres au Maître.
“C’est bien. Maintenant apportez-moi des paniers. Dix-sept, un pour chacun. Marziam donnera la nourriture aux enfants …”
Jésus regarde fixement le scribe qui est toujours resté près de Lui et lui demande :
“Veux-tu donner, toi aussi, la nourriture aux affamés ?”
“Cela me plairait, mais moi aussi j’en suis démuni.”
“Donne la mienne. Je te le permets.”
“Mais… tu as l’intention de rassasier presque cinq mille hommes, et en plus les femmes et les enfants, avec ces deux poissons et ces cinq pains ?”
358> “Sans aucun doute. Ne sois pas incrédule. Celui qui croit, verra s’accomplir le miracle.”
“Oh ! alors, je veux bien distribuer la nourriture, moi aussi !”
“Alors, fais-toi donner un panier, toi aussi.”
Les apôtres reviennent avec des paniers et des corbeilles larges et peu profonds, ou bien profonds et étroits. Et le scribe revient avec un panier plutôt petit. On se rend compte que sa foi ou son manque de foi lui a fait l’a fait choisir comme le plus grand possible.
“C’est bien. Mettez tout ici devant et faites asseoir les foules en ordre, en rangs réguliers, autant que possible.”
Et pendant cette opération, Jésus élève les pains avec les poissons par-dessus, les offre, prie et bénit. Le scribe ne le quitte pas un instant des yeux. Puis, Jésus rompt les cinq pains en dix-huit parts et de même les deux poissons en dix-huit parts. Il met un morceau de poisson, un bien petit morceau, dans chaque panier et fait des bouchées avec les dix-huit morceaux de pain. Chaque morceau en plusieurs bouchées. Elles sont nombreuses relativement : une vingtaine, pas plus. Chaque morceau est placé dans un panier, après avoir été fragmenté, avec le poisson.
273.4 – “Et maintenant prenez et donnez à satiété. Allez. Va, Marziam, le donner à tes compagnons.”
“Oh ! comme c’est lourd !” dit Marziam en soulevant son panier et en allant tout de suite vers ses petits amis. Il marche comme s’il portait un fardeau.
Les apôtres, les disciples, Manahen, le scribe le regardent partir ne sachant que penser… Puis ils prennent les paniers, et en secouant la tête, se disent l’un à l’autre :
“Le gamin plaisante ! Ce n’est pas plus lourd qu’avant.”
Le scribe regarde aussi à l’intérieur et met la main pour tâter au fond du panier parce qu’il n’y a plus beaucoup de lumière, là, sous le couvert où Jésus se trouve, alors que plus loin, dans la clairière, il fait encore assez clair. Mais pourtant, malgré la constatation, ils vont vers les gens et commencent la distribution. Ils donnent, ils donnent, ils donnent. Et de temps à autre, ils se retournent, étonnés, de plus en plus loin, vers Jésus qui, les bras croisés, adossé à un arbre, sourit finement de leur stupeur.
359> La distribution est longue et abondante… Le seul qui ne manifeste pas d’étonnement c’est Marziam qui rit, heureux de remplir de pain et de poisson les mains de tant de pauvres enfants. Il est aussi le premier à revenir vers Jésus, en disant :
“J’ai tant donné, tant, tant !… car je sais ce que c’est que la faim …”
Et il lève son visage qui n’est plus émacié qu’en un souvenir maintenant disparu cependant il pâlit, en écarquillant les yeux… Mais Jésus le caresse et le sourire revient, lumineux, sur ce visage enfantin qui, confiant, s’appuie contre Jésus, son Maître et Protecteur.
Tout doucement les apôtres et les disciples reviennent, rendus muets par la stupeur. Le dernier, le scribe qui ne dit rien. Mais il fait un geste qui est plus qu’un discours : il s’agenouille et baise la frange du vêtement de Jésus.
“Prenez votre part, et donnez m’en un peu. Mangeons la nourriture de Dieu.”
Ils mangent en effet du pain et du poisson, chacun selon son appétit… Tome 4, chapitre 173.