Vendredi 27 septembre 2024 - Missionnaires de la Divine Volonté

SAINT VINCENT DE PAUL (1581-1660)

De l’Évangile de Luc 9, 18-22
En ce jour-là, Jésus était en prière à l’écart. Comme ses disciples étaient là, il les interrogea : « Au dire des foules, qui suis-je ? » Ils répondirent : « Jean le Baptiste ; mais pour d’autres, Élie ; et pour d’autres, un prophète d’autrefois qui serait ressuscité. » Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Pierre prit la parole et dit : « Le Christ, le Messie de Dieu. » Mais Jésus, avec autorité, leur défendit vivement de le dire à personne, et déclara : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. » 

 

« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Lc 9, 20
« Qui suis-Je et qui es-tu ? »

 

Le livre du Ciel Tome 2, 2 juin 1899
 Ce matin, mon très doux Jésus voulait que je touche mon néant de mes propres mains. Les premières paroles qu’il m’adressa furent : « Qui suis-Je et qui es-tu ? » Cette double question fut accompagnée de deux intenses rayons de lumière : l’un me montrait la grandeur de Dieu et l’autre, ma misère et mon néant. J’ai réalisé que je n’étais qu’une ombre, comme celles que forme le soleil en illuminant la terre ; Ces ombres dépendent du soleil. À mesure que le soleil se déplace, elles cessent d’exister, privées de sa splendeur. Il en va ainsi de mon ombre, c’est-à-dire de mon être : cette ombre dépend de Dieu qui, en un instant, peut la faire disparaître. Que dire alors du fait que j’ai déformé cette ombre que le Seigneur m’avait confiée et qui ne m’appartenait même pas ? Cette pensée m’horrifiait, me paraissait nauséabonde, infecte et remplie de vers. Cependant, dans mon état horrible, je fus forcée de me tenir debout devant Dieu saint. Oh ! Comme j’aurais aimé pouvoir me cacher dans le plus profond des abîmes ! Ensuite, Jésus m’a dit : « La plus grande grâce qu’une âme puisse recevoir, c’est la connaissance de soi. La connaissance de soi et la connaissance de Dieu vont de pair. Plus tu te connais toi-même, plus tu connais Dieu. Quand l’âme a appris à se connaître, elle réalise que, seule, elle ne peut rien faire de bien. En conséquence, son ombre (c’est-à-dire son être), se transforme en Dieu. Elle en vient à tout faire en Dieu. Elle est en Dieu et marche à ses côtés sans regarder, sans sonder, sans parler. C’est comme si elle était morte. De fait, étant consciente de la profondeur de son néant, elle n’ose rien faire par elle-même, mais elle suit aveuglément la trajectoire de Dieu.


Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
 Et vous, qui dites-vous que je suis ? Répondrez franchement, selon votre jugement, sans tenir compte de mes paroles ou de celles d’autrui. Si vous étiez obligés de me juger, qui diriez-vous que je suis ?
        – Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, s’écrie Pierre en s’agenouillant, les bras tendus vers le haut, vers Jésus qui le regarde avec un visage tout lumineux et qui se penche afin de le relever pour l’embrasser en disant :
        – Bienheureux es-tu, Simon, fils de Jonas ! Car ce n’est pas la chair ni le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est dans les Cieux. Dès le premier jour où tu es venu vers moi, tu t’es posé cette question, et parce que tu étais simple et honnête, tu as su comprendre et accepter la réponse qui te venait du Ciel. Tu n’avais pas vu de manifestation surnaturelle comme ton frère ou Jean et Jacques. Tu ne connaissais pas ma sainteté de fils, d’ouvrier, de citoyen comme Jude et Jacques, mes frères. Tu n’as pas profité d’un miracle et tu ne m’as pas vu en accomplir, et je ne t’ai pas donné de signe de ma puissance comme je l’ai fait et comme l’ont vu Philippe, Nathanaël, Simon le Cananéen, Thomas, Judas. Tu n’as pas été subjugué par ma volonté comme Matthieu le publicain. Et pourtant tu t’es écrié : “ Il est le Christ ! ” Dès le premier instant où tu m’as vu, tu as cru et jamais ta foi n’a été ébranlée. C’est pour cela que je t’ai appelé Céphas ; pour la même raison, c’est sur toi, Pierre, que j’édifierai mon Eglise et les puissances de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle. C’est à toi que je donnerai les clefs du Royaume des Cieux. Et tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les Cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les Cieux, ô homme fidèle et prudent dont j’ai pu éprouver le cœur. Et ici, dès cet instant, tu es le chef à qui l’obéissance et le respect sont dus comme à un autre moi-même. Et c’est tel que je le proclame devant vous tous. »
        Si Jésus avait écrasé Pierre sous une grêle de reproches, les pleurs de Pierre n’auraient pas été aussi forts. Il s’effondre, il éclate en sanglots, le visage sur la poitrine de Jésus. Des larmes qui n’auront leurs égales que dans celles, incoercibles, de sa douleur d’avoir renié Jésus. Maintenant ce sont des pleurs faits de mille sentiments humbles et bons. Un peu de l’ancien Simon – ce pêcheur de Bethsaïde qui, à la première annonce de son frère, avait dit en riant : « Le Messie t’apparaît !… Vraiment ! » sur un ton incrédule et en plaisantant –, un peu de l’ancien Simon s’effrite sous cette émotion pour laisser apparaître toujours plus nettement, sous la couche amincie de son humanité, Pierre, le pontife de l’Eglise du Christ.
        Quand il relève la tête, timide, confus, il ne sait faire qu’un geste pour dire tout, pour promettre tout, pour se donner tout entier à son nouveau ministère : celui de jeter ses bras courts et musclés au cou de Jésus et l’obliger à se pencher pour l’embrasser, en mêlant sa barbe et ses cheveux un peu hérissés et grisonnants, à la barbe et aux cheveux soyeux et dorés de Jésus. Puis il le regarde d’un regard plein d’adoration, affectueux, suppliant de ses yeux un peu bovins, luisants et rougis par les larmes qu’il a versées, en tenant dans ses mains calleuses, larges, épaisses, le visage ascétique du Maître penché sur le sien, comme si c’était un vase d’où coulait une liqueur vivifiante… et il boit, boit, boit douceur et grâce, sécurité et force, de ce visage, de ces yeux, de ce sourire…
        Ils se séparent enfin, reprenant leur route vers Césarée de Philippe, et Jésus dit à tous :
        « Pierre a dit la vérité. Beaucoup en ont l’intuition, vous, vous la connaissez. Mais pour l’instant, ne dites à personne qui est le Christ, dans la vérité complète qui vous est connue. Laissez Dieu parler dans les cœurs comme il parle dans le vôtre. En vérité, je vous dis que ceux qui ajoutent à mes affirmations et aux vôtres une foi parfaite et un parfait amour, arrivent à savoir le vrai sens des mots :“ Jésus, le Christ, le Verbe, le Fils de l’homme et de Dieu. ” » Tome 5 – ch 343.5