En ce temps-là, il arriva que Jésus, passant à travers villes et villages, proclamait et annonçait la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l’accompagnaient, ainsi que des femmes qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais : Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Kouza, intendant d’Hérode, Suzanne, et beaucoup d’autres, qui les servaient en prenant sur leurs ressources.
Les Douze l’accompagnaient, ainsi que des femmes qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais…Lc 8, 2
Ne me laisse jamais seul. La solitude est une des plus dures et des plus intimes souffrances de mon Cœur.
Le livre du Ciel Tome 36, 18 septembre 1938
Ma bienheureuse fille, courage ; n’aie pas peur. Viens dans ma Divine Volonté pour que sa lumière t’enlève de l’esprit le triste spectacle vers lequel le monde est en train de courir. Et en te parlant de mon Vouloir, apaisons les souffrances que nous connaissons malheureusement tous les deux. Écoute combien il est beau de vivre dans mon Vouloir. Ce que je fais, l’âme le fait elle aussi. Lorsqu’elle entend que je lui dis « Je t’aime », elle me répète immédiatement Je t’aime. Et moi, en entendant que je suis aimé, je la transforme tellement en moi que nous disons d’une seule voix : « Aimons-les tous, faisons du bien à tous, donnons la vie à tous. » Si je bénis, nous bénissons ensemble ; nous adorons et nous glorifions
ensemble ; nous courons ensemble au secours de tous. Et si les créatures m’offensent, nous souffrons ensemble. Et, oh ! combien je suis heureux de voir qu’une créature ne me laisse jamais seul ! Comme elle est belle la compagnie de celle qui veut ce que je veux et fait ce que je fais ! L’union fait naître le bonheur, l’héroïsme le bien, et la tolérance l’endurance. De plus, parce qu’elle est une créature humaine qui appartient à la famille humaine, laquelle ne fait que m’envoyer des clous, des épines et des souffrances, moi, en trouvant dans cette âme un endroit où me cacher et avoir la compagnie que je désire, sachant que cette âme serait malheureuse si je punissais les créatures comme elles le méritent, afin de ne pas lui déplaire, je me retiens de punir les âmes comme elles le méritent. Aussi, ne me laisse jamais seul. La solitude est une des plus dures et des plus intimes souffrances de mon Cœur.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Le trajet se fait rapidement sur ces ânes bien nourris. Dans le clair de lune, on a dépassé Cana.
« Si tu permets, je pars en avant. J’arrête le char. Les secousses la font tellement souffrir !
– Vas-y. »
Jonathas pousse son cheval au galop.
Après un assez long parcours au clair de lune, voilà que se dessine la forme sombre d’un grand char couvert, arrêté au bord du chemin. Jésus pique son âne qui part au petit galop. Le voilà près du char. Il descend.
« Le Messie ! » annonce Jonathas.
La vieille nourrice se précipite du char sur la route, et de la route dans la poussière.
« Oh ! Sauve-la ! Elle est en train de mourir.
– Me voici. »
Jésus monte sur le char où on a étendu un tas de coussins ; sur eux se trouve un corps frêle. Dans un coin, il y a une lanterne, des coupes, des amphores. A côté, une jeune servante pleure en essuyant la sueur froide de la mourante. Jonathas accourt avec une des lanternes du char.
Jésus se penche sur la femme qui se laisse aller ; elle est vraiment sur le point de mourir. Il n’y a pas de différence entre la blancheur de son vêtement de lin et la pâleur légèrement bleutée des mains et du visage émaciés. Seuls d’épais sourcils et de longs cils très noirs donnent quelque couleur à ce visage de neige. Elle n’a même plus ce rouge de mauvais augure des poitrinaires sur ses pommettes décolorées. On voit une ombre rose violette, ce sont ses lèvres entrouvertes à cause de sa respiration difficile.
Jésus s’agenouille à côté d’elle et l’observe. La nourrice lui prend la main et l’appelle. Mais l’âme, déjà sur le seuil de l’éternité, n’a plus aucune conscience.
Les disciples et les deux jeunes gens de Nazareth sont arrivés et se pressent contre le char.
Jésus met une main sur le front de la mourante qui ouvre un instant ses yeux embrumés et vagues, puis les referme.
« Elle a perdu conscience » gémit la nourrice.
Et elle pleure plus fort.
Jésus fait un geste :
« Mère, elle va entendre. Aie confiance. »
Puis il appelle :
« Jeanne ! Jeanne ! C’est moi ! C’est moi qui t’appelle. Je suis la Vie. Regarde-moi, Jeanne. »
Avec un regard plus vivant, la mourante ouvre ses grands yeux noirs et observe le visage penché sur elle. Elle a un mouvement de joie et sourit. Elle remue doucement les lèvres pour dire un mot qui, pourtant, n’arrive pas à se faire entendre.
« Oui, c’est moi. Tu es venue, et je suis venu te sauver. Peux-tu croire en moi ? »
La mourante fait un signe de la tête. Toute sa vitalité se rassemble dans ses yeux, qui disent tout ce que la parole ne peut exprimer autrement.
Jésus, tout en restant à genoux et la main gauche sur son front, se redresse et prend son attitude de miracle :
« Eh bien, je le veux. Sois guérie ! Lève-toi. »
Il retire sa main et se met debout.
Une fraction de minute après, Jeanne, femme de Kouza, sans aide d’aucune sorte, s’assied, pousse un cri et se jette aux pieds de Jésus, en criant d’une voix forte, heureuse :
« Oh ! T’aimer, ma Vie ! Pour toujours ! Je suis à toi ! Je suis à toi pour toujours ! Nourrice ! Jonathas ! Je suis guérie ! Ah ! Vite, courez le dire à Kouza. Qu’il vienne adorer le Seigneur ! Oh, bénis-moi, encore, encore, encore ! Oh, mon Sauveur ! »
Elle pleure et rit tout à la fois en baisant les vêtements et les mains de Jésus.
« Je te bénis, oui. Que veux-tu que je fasse d’autre pour toi ?
– Rien, Seigneur. Seulement que tu m’aimes et me permettes de t’aimer.
– Tu ne voudrais pas un bébé ?
– Oh, un bébé !… Mais fais ce que tu veux, Seigneur. Je t’abandonne tout : mon passé, mon présent, mon avenir. Je te dois tout et te remets tout. Toi, donne à ta servante ce que tu sais être le meilleur.
– La vie éternelle, alors. Sois heureuse. Dieu t’aime.
Je m’en vais. Je te bénis et je vous bénis.
– Non, Seigneur. Arrête-toi dans ma maison qui, maintenant, est réellement un rosier fleuri. Permets-moi d’y rentrer avec toi… Ah, que je suis heureuse ! (…) Tome 2 – ch 102.7