À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? » Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi. Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. Quel est votre avis ? Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne va-t-il pas laisser les 99 autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ? Et, s’il arrive à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les 99 qui ne se sont pas égarées. Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. »
Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux.
Tu es comme un petit enfant sur les genoux de son père.
Le livre du Ciel Tome 7, 2 septembre 1906
« Ma fille, je t’ai toujours gardée assise sur mes genoux, tellement en sureté que je ne te permets même pas de penser à toi-même. Tu es comme un petit enfant sur les genoux de son père : tantôt il le caresse, tantôt il le baise. Si, sans prudence, le petit enfant se souille, le père le nettoie parce que l’enfant n’est pas conscient de sa conduite. « D’autre part, quand le petit enfant voit que son père est affligé, il le console et sèche ses larmes. S’il voit que son père est irrité, il le calme. En somme, le père est la vie du petit enfant et le petit enfant est la consolation et la vie du père. Pendant ce temps, les autres enfants, les plus vieux, doivent s’occuper de nettoyer la maison; ils doivent se laver et s’occuper des autres besognes. «Je fais ainsi avec toi. Je te traite comme mon petit enfant. Je te garde si intimement unie à moi que je ne te permets pas de te sentir toi-même. J’ai soin de tout ce qui est à toi. Je te lave si tu t’es souillée, te nourris si tu as faim. Je pourvois à tout, de sorte que tu ne sais même pas quels sont tes besoins. T’avoir intimement près de moi est une grâce que je te donne, de telle sorte que tu es libérée de beaucoup de défauts. En conséquence, tu dois uniquement penser à faire le travail que je t’assigne et ne te préoccuper de rien d’autre.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Un enfant de sept à huit ans court derrière Jésus en sautillant. Il le rejoint en dépassant le groupe plus qu’animé des apôtres. C’est un bel enfant aux cheveux châtain foncé, courts et tout bouclés. Dans son visage mat, brillent deux yeux noirs intelligents. Il appelle avec familiarité le Maître, comme s’il le connaissait bien.
« Jésus, dit-il, tu me laisses venir avec toi jusqu’à ta maison ?
– Est-ce que ta mère le sait ? demande Jésus en le regardant avec un doux sourire.
– Elle le sait.
– Vraiment ? »
Jésus, tout en souriant, le fixe d’un regard pénétrant.
« Oui, Jésus, vraiment.
– Alors, viens. »
L’enfant fait un saut de joie et saisit la main gauche que Jésus lui tend. C’est avec une amoureuse confiance que l’enfant glisse sa petite main brune dans la longue main de mon Jésus. Je voudrais bien en faire autant moi-même !
« Raconte-moi une belle parabole, Jésus » dit l’enfant en sautant aux côtés du Maître et en l’observant par en dessous avec un petit visage rayonnant.
Jésus aussi le regarde avec un sourire joyeux qui lui fait entrouvrir la bouche qu’ombragent des moustaches et une barbe blond-roux que le soleil fait briller comme de l’or. Ses yeux de saphir foncé rient de bonheur quand il les pose sur l’enfant.
« Qu’as-tu à faire d’une parabole ? Ce n’est pas un jeu.
– C’est plus beau qu’un jeu. Quand je vais dormir, j’y repense, puis j’en rêve et le lendemain je m’en souviens et je me la redis pour être gentil. Elle me rend plus sage.
– Tu t’en souviens ?
– Oui. Veux-tu que je te dise toutes celles que tu m’as racontées ?
– Tu es un bon garçon, Benjamin, meilleur que les hommes qui oublient. En récompense, je te dirai la parabole. »
L’enfant ne saute plus. Il marche, sérieux, attentif comme un adulte, et ne perd pas un mot, pas une inflexion de la voix de Jésus qu’il regarde avec attention, sans même regarder où il met ses pieds.
« Un berger qui était très bon apprit qu’il y avait dans un endroit de la création un grand nombre de brebis abandonnées par des bergers qui étaient mauvais. Elles étaient en danger sur d’affreux chemins, dans des herbages empoisonnés et elles s’approchaient de plus en plus de sombres ravins. Il alla dans ce pays et, déposant tout ce qu’il avait, il acheta ces brebis et ces agneaux.
Il voulait les amener dans son royaume, parce que ce berger était roi comme l’ont été aussi de nombreux rois en Israël. Dans son royaume, ce troupeau aurait trouvé des pâturages sains, de l’eau fraîche et pure, des chemins sûrs et des abris solides contre les voleurs et les loups féroces. C’est pourquoi ce berger rassembla ses brebis et ses agneaux pour leur dire : “ Je suis venu vous sauver, vous amener là où vous ne souffrirez plus, où vous ne connaîtrez plus ni pièges ni malheurs. Aimez-moi, suivez-moi, car je vous aime beaucoup et, pour vous posséder, j’ai fait toutes sortes de sacrifices. Mais si vous m’aimez, mon sacrifice ne me pèsera pas. Suivez-moi et partons. ” Et le berger en avant, les brebis à la suite, prirent le chemin qui mène au royaume de la joie.
A chaque instant, le berger se retournait pour voir si elles le suivaient, pour exhorter celles qui étaient fatiguées, encourager celles qui perdaient confiance, secourir les malades, caresser les agneaux. Comme il les aimait ! Il leur donnait son pain et son sel. Il commençait par goûter l’eau des sources pour voir si elle était saine et la bénissait pour la rendre sainte.
Mais les brebis – peux-tu croire cela, Benjamin ? – les brebis, après quelque temps, se lassèrent. Une d’abord, puis deux, puis dix, puis cent restèrent en arrière à brouter l’herbe jusqu’à se gaver au point de ne plus pouvoir bouger et elles se couchèrent, fatiguées et repues, dans la poussière et dans la boue. D’autres se penchèrent sur les précipices, malgré les paroles du berger : “ Ne le faites pas. ” Comme il se mettait là où il y avait un plus grand danger pour les empêcher d’y aller, certaines le bousculèrent de leurs têtes arrogantes et plus d’une fois essayèrent de le jeter dans le précipice. Ainsi beaucoup finirent dans les ravins et moururent misérablement. D’autres se battirent à coups de cornes et de têtes, et s’entretuèrent.
Seul un agnelet ne s’écarta jamais. Il courait en bêlant et, par ses bêlements, il disait au berger : “ Je t’aime. ” Il courait derrière le bon berger et quand ils arrivèrent à la porte de son royaume, il n’y avait qu’eux deux : le berger et l’agnelet fidèle. Alors le berger ne dit pas : “ Entre ”, mais : “ Viens ” ; il le prit sur sa poitrine, dans ses bras, et l’amena à l’intérieur en appelant tous ses sujets et en leur disant : “ Voici. Celui-ci m’aime. Je veux qu’il soit avec moi pour toujours. Quant à vous, aimez-le, car c’est celui que mon cœur préfère. ”
La parabole est finie, Benjamin. Maintenant peux-tu me dire qui est ce bon berger ? (…) Tome 5 – ch 352.6