SAINT LOUIS ET ZÉLIE MARTIN – “LE BON DIEU M’A DONNÉ UN PÈRE ET UNE MÈRE PLUS DIGNE DU CIEL QUE DE LA TERRE” (STE THÉRÈSE DE LISIEUX)
De l’Evangile de Matthieu 10, 16-23
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Voici que moi, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et candides comme les colombes. Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues. Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens. Quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Amen, je vous le dis : vous n’aurez pas fini de passer dans toutes les villes d’Israël quand le Fils de l’homme viendra. »
Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. Mt 10, 22
Tu vois par conséquent la nécessité de persévérer de façon continuelle…
Le livre du Ciel Tome 30, 30 mai 1932
Tel était le dessein de la Création : former notre vie dans la créature, avoir en elle notre champ d’action divine, et c’est pourquoi nous aimons tant qu’elle fasse notre Volonté afin de mettre en sûreté notre vie en elle et non pas en nous (parce que nous n’avons besoin de personne et nous nous suffisons à nous-mêmes) mais en la créature. C’était le grand prodige que nous voulions et que nous voulons accomplir en vertu de notre Volonté : former notre vie dans la vie de la créature. Par conséquent, si nous ne le faisions pas, la Création resterait sans son dessein premier, un empêchement à notre amour, une continuelle amertume à regarder pour voir en elle une œuvre si grande et d’une telle magnificence non réalisée, et notre dessein manqué. Et s’il n’y avait pas en nous la certitude que notre Volonté pourrait avoir son règne dans la créature pour former notre vie en elle, notre amour brûlerait toute la Création et la réduirait à rien. Et si notre Volonté supporte tant de choses, c’est parce que nous voyons notre dessein réalisé au-delà du temps. Mais lorsque la créature fait sa volonté, elle fait des pas en arrière et s’éloigne de son Créateur, et Dieu fait des pas en arrière et forme entre les deux une distance infinie. Tu vois par conséquent la nécessité de persévérer de façon continuelle, de travailler dans ma Divine Volonté afin de réduire la distance créée par la volonté humaine entre Dieu et la créature ; et ne crois pas qu’il s’agisse d’une distance personnelle. Je suis en toute chose, en tous, au ciel et sur la terre. La distance que forme la volonté humaine sans ma Volonté est une distance de sainteté, de beauté, de bonté, de puissance, d’amour, qui sont des distances infinies que seul mon Vouloir à l’œuvre dans la
créature peut réunir, rejoindre, et rendre inséparables l’un de l’autre mon Vouloir et la créature.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Jésus explique l’épitre et l’évangile de la messe du jour.
Jésus dit :
«Je veux t’expliquer l’épître et l’évangile de la messe […]. “Celui qui tiendra jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé”, dit le passage évangélique. Et, dans l’épître, il est dit : “Ne perdez pas votre assurance, elle obtient une grande récompense. C’est d’endurance, en effet, que vous avez besoin pour accomplir la volonté de Dieu et obtenir ainsi la réalisation de la promesse. Car encore si peu, si peu de temps, et celui qui vient sera là, il ne tardera pas. Mon juste par la foi vivra, mais s’il fait défection, mon âme ne trouve plus de satisfaction en lui.”
Voici, ma fille. garde toujours en tête ces paroles lumineuses, en ton état d’accablement actuel comme en ceux à venir qui sont le fruit des manques de charité qui t’entourent. Ce sont ces mots qui ont fait la force des martyrs des tyrans, comme des martyrs de leurs proches ou de leurs supérieurs.
Il faut persévérer jusqu’à la fin, en dépit des railleries, des coups, des pressions ou des peines. Le prix attribué aux persévérants, c’est moi. Penses-y, Maria, c’est moi, ton Jésus ! En comparaison, que te sembleront, à ce moment-là, les épines qui te transpercent actuellement et te font tellement souffrir ? Une broutille, et même plus que cela: une joie. Tu les regarderas avec amour, tu les embrasseras avec reconnaissance, car c’est précisément grâce à elles que tu me posséderas plus fortement.
Toute souffrance surmontée sans fléchir accroît la fusion au ciel. Souviens-t’en. Là-haut, on voit tout sous un nouvel éclairage. Même ceux que tu arrives à aimer aujourd’hui uniquement par amour pour moi, car leur façon de faire inciterait ton humanité à ne pas les aimer, tu les aimeras là-haut de toi-même parce que tu verras en eux les moyens qui t’ont donné ce trésor infini que je suis.
La dernière prière des martyrs était pour leurs bourreaux, afin qu’ils parviennent à la Lumière. la dernière prière des saints était pour leurs oppresseurs, afin qu’ils parviennent à la Charité.
Tu ne sais pas, tu ne le sais pas, mais je te le dis. Bien des supérieurs de couvents, qu’une humanité – encore vive en eux malgré leur habit signifiant le renoncement à la chair – portait à l’orgueil et donc au manque de charité envers leurs inférieurs, sont parvenus au repentir et ainsi à une renaissance spirituelle à l’origine d’une nais-sance au ciel, précisément grâce aux prières d’un “saint” placé sous leur autorité. Ce dernier rachetait leurs duretés et leurs injustices par des actes d’amour surnaturel, en priant et souffrant pour la rédemption de ce cœur pourtant si peu bienveillant à son égard. Au ciel, maintenant, mes anges contemplent l’oppressé et l’oppresseur côte à côte ; d’ailleurs, ce n’est plus désormais l’oppresseur qui est le supérieur, c’est l’opprimé, et celui-ci, tel un père aimant, regarde avec joie celui qu’il a sauvé être entré dans la vie éternelle grâce à son amour véritable.
La lumière de ces âmes qui ont sauvé leurs persécuteurs est une lumière particulière : elle provient du rayon de mon côté ouvert, de mon cœur qui a prié sur la croix pour ceux qui me crucifiaient, car ceux qui prient pour leurs persécuteurs sont semblables à moi, qui ai prié pour mes bourreaux.
Fais donc preuve de confiance en moi, qui vois, ainsi que de patience à l’égard des autres et à l’égard de ce qui s’acharne contre toi. La récompense est telle, qu’elle mérite chaque sacrifice. Et elle ne tardera pas à venir.
Ne sois pas accablée. Laisse les autres être ce qu’ils veulent être. Tu es à moi, cela suffit. Au contraire, prie – c’est la plus grande des charités – pour que les autres deviennent ce que, moi, je veux qu’ils soient. Et sois toujours plus mienne. Va en paix, je te bénis.»
Les Cahiers de 1944, 20 janvier