SAINT THOMAS
De l’Evangile de Jean 20, 24-29
L’un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Jn 20, 27
L’homme a atteint une telle obstination et un tel degré d’insanité que même des miracles ne le feraient pas bouger de son incrédulité.
Le livre du Ciel Tome 3, 11 novembre 1899
Alors que j’étais dans mon état habituel, je me trouvai subitement hors de mon corps et il me sembla que je circulais partout sur la terre. Oh ! Comme elle était inondée d’iniquités. C’était horrible à voir ! À un endroit, je trouvai un prêtre menant une vie sainte. À un autre, une vierge dont la vie était sainte et sans faute. Tous les trois avons échangé sur les nombreux châtiments que le Seigneur inflige et sur les nombreux autres qu’il s’apprête à infliger. Je leur dis : « Que faites-vous ? Êtes-vous ajustés à la Justice divine ? » Ils me répondirent : « Nous sommes conscients de toute la gravité de ces tristes temps et de ce que l’homme ne se rendra pas, même si un apôtre était suscité ou si le Seigneur envoyait un autre saint Vincent Ferrier qui, par des miracles et de grands signes, essayait de l’amener à la conversion. L’homme a atteint une telle obstination et un tel degré d’insanité que même des miracles ne le feraient pas bouger de son incrédulité. Ainsi, par stricte nécessité, pour le bien de l’homme, pour endiguer cette mer pourrie qui inonde la terre, et pour la gloire de notre Dieu si outragé, l’humanité est confrontée à la Justice. Nous ne pouvons que prier et nous offrir comme victimes pour que ces châtiments amènent la conversion des peuples. »
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Jean le voit quand il est déjà assis. Aucun autre ne s’était encore aperçu de l’apparition. Il bondit sur ses pieds, laissant tomber sur la table le plateau de petits fromages ronds et, prenant appui sur le bord de la table, il se penche un peu vers elle et de côté comme si un aimant l’attirait vers elle, et il pousse à voix basse un “Oh !” pourtant intense.
Les autres lèvent la tête de leurs assiettes au bruit de la chute du plat de petits fromages et au saut que fait Jean. Ils regardent avec étonnement son attitude extatique et suivent son regard. Ils tournent la tête ou pivotent sur eux-mêmes, selon leur position par rapport au Maitre, et ils voient Jésus. Ils se lèvent tous, émus et heureux, et courent vers lui. Accentuant son sourire, Jésus avance vers eux, en marchant désormais sur le sol comme tous les mortels.
Au début, Jésus ne fixait que Jean qui, je pense, a dû se sentir attiré par ce regard caressant. Désormais, il les dévisage tous et dit :
«Paix à vous.»
Tous sont groupés autour de lui, les uns à genoux à ses pieds, dont Pierre et Jean — Jean baise un pan de son vêtement et en recouvre son visage comme pour en être caressé —, les autres plus en arrière, debout, mais inclinés dans une attitude de respect.
307> Pour arriver plus vite, Pierre a fait un vrai bond au‑dessus de son siège, sans attendre que Matthieu sorte le premier et lui libère le passage. Il faut se rappeler que les sièges servaient à deux personnes à la fois.
629.4 Le seul qui reste un peu éloigné, l’air embarrassé, c’est Thomas. Il s’est agenouillé près de la table, mais n’ose avancer. Il semble même essayer de se cacher derrière le coin de la table.
Jésus, en donnant ses mains à baiser — les apôtres les recherchent avec une sainte et affectueuse convoitise — passe les yeux sur les tètes inclinées comme s’il cherchait le onzième. Bien entendu, il l’a vu dès le premier instant et, s’il agit ainsi, c’est pour laisser à Thomas le temps de s’enhardir et de s’approcher. En voyant que l’incrédule, honteux de son manque de foi, n’ose le faire, il l’appelle :
«Thomas, viens ici.»
Thomas lève la tête, confus, presque en larmes, mais il n’ose s’avancer. Il baisse de nouveau la tête. Jésus fait quelques pas dans sa direction et dit de nouveau :
«Viens ici, Thomas !»
La voix de Jésus est plus impérieuse que la première fois. L’air réticent, confus, Thomas se lève et s’approche de Jésus.
«Voilà donc celui qui ne croit pas s’il ne voit pas !» s’écrie Jésus, mais dans sa voix, il y a un sourire de pardon.
Thomas s’en aperçoit, il ose lever les yeux vers Jésus et se rend compte qu’il sourit vraiment. Alors il prend courage et se hâte davantage.
«Viens tout près. Regarde. Mets un doigt, s’il ne te suffit pas de regarder, dans les blessures de ton Maître.»
Jésus a présenté ses mains et a ouvert son vêtement sur la poitrine pour découvrir la large blessure du côté.
La lumière ne sort plus des blessures depuis que, sortant de son halo de lumière lunaire, il s’est mis à marcher comme un homme mortel, de sorte que les plaies apparaissent dans leur sanglante réalité : deux trous irréguliers — celui de gauche va jusqu’au pouce — qui transpercent un poignet et une paume à leur base, et une longue entaille, qui dans le côté supérieur forme légèrement un accent circonflexe, à son côté.
Thomas tremble, regarde et ne touche pas. Il remue les lèvres, mais n’arrive pas à parler clairement.
308> «Donne‑moi ta main, Thomas» dit Jésus avec beaucoup de douceur.
De sa main droite, il prend la main droite de l’apôtre et en saisit l’index. Il le fait entrer profondément dans la déchirure de sa main gauche, pour lui faire sentir que la paume est transpercée, puis il le guide vers son côté. Il va même jusqu’à saisir les quatre gros doigts de Thomas à leur base, au métacarpe, mais il ne se borne pas à les appuyer sur le bord de la déchirure de la poitrine, il les y fait entrer et les y maintient sans quitter Thomas des yeux.
Son regard se fait sévère et néanmoins doux, tandis qu’il reprend :
«Mets‑la ton doigt, enfonce tes doigts et même ta main, si tu veux, dans mon côté et ne sois pas incrédule, mais croyant.»
Ce sont les paroles qui accompagnent le geste que je viens de décrire.
Il semble que la proximité du cœur divin que Thomas touche presque, lui ait communiqué du courage, car il arrive enfin à parler distinctement. Tombant à genoux, les bras levés et avec des larmes abondantes de repentir, il s’écrie :
«Mon Seigneur et mon Dieu !» Tome 10, chapitre 629