En ce temps-là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.
Il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Mc 10, 48
Ma fille, tu dois savoir que lorsque la créature prie continuellement pour obtenir un bien, elle acquiert la capacité de posséder ce bien…
Le livre du Ciel Tome 33, 15 juillet 1934
Ma fille, tu dois savoir que lorsque la créature prie continuellement pour obtenir un bien, elle acquiert la capacité de posséder ce bien et elle aura alors la vertu de le faire posséder par les autres. Prier, c’est comme débourser pour obtenir le bien que l’on veut. La prière forme le respect, l’appréciation, l’amour qui est nécessaire pour le posséder. La prière forme dans l’âme le vide où mettre le bien désiré. Autrement, si je voulais lui donner ce bien, elle n’aurait pas où le mettre.Tu ne peux donc pas me donner une plus grande gloire qu’en me demandant que ma Volonté soit connue et qu’elle règne. C’est la prière que je fais, le désir ardent de mon Cœur, et tu dois savoir que mon amour est si grand que je veux faire connaître ma Volonté. Incapable de contenir cet amour, il déborde sur toi et je te fais dire : « Que ton Fiat vienne, que ta Volonté soit connue. » Si bien que c’est moi et non pas toi qui prie en toi. C’est mon excès d’amour qui sent le besoin de s’unir avec la créature afin de ne pas être seul à prier pour ce bien, et afin de donner plus de valeur à cette prière, je mets en ton pouvoir mes œuvres, toute la Création, ma vie, mes larmes, mes souffrances, pour que cette prière ne soit pas seulement des mots, mais une prière confirmée par mes oeuvres, ma vie, mes souffrances et mes larmes. Oh ! qu’il est doux d’entendre ton refrain se faire l’écho de ma prière : « Que ton Fiat vienne, que ta Volonté soit connue. » Si tu ne faisais pas cela, tu étoufferais ma prière en toi et je resterais seul à prier avec amertume.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Jésus fait mine de partir, mais du carrefour désormais dépassé, près des ânes laissés là par les miraculés, deux autres cris lamentables s’élèvent avec la cadence caractéristique des Hébreux :
« Jésus, Seigneur ! Fils de David, aie pitié de moi ! »
La foule vocifère :
« Taisez-vous, laissez passer le Maître. La route est longue, et le soleil frappe de plus en plus fort. Il faut qu’il puisse arriver sur les collines avant la chaleur.»
Mais ils reprennent d’autant plus fort :
« Jésus, Seigneur, Fils de David, aie pitié de moi. »
Jésus s’arrête de nouveau :
« Allez chercher ceux qui crient, et amenez-les-moi. »
Des volontaires s’en vont. Ils rejoignent les deux aveugles, et leur disent :
« Venez. Il a pitié de vous. Levez-vous, car il veut vous exaucer. Il nous a envoyés vous appeler en son nom. »
Et ils cherchent à conduire les deux aveugles à travers la foule.
Mais, si l’un se laisse faire, l’autre, plus jeune et peut-être plus croyant, prévient le désir des volontaires et s’avance seul, avec son bâton qu’il pointe en avant, le sourire et l’attitude caractéristiques des aveugles sur leur visage levé pour chercher la lumière. On pourrait croire que son ange gardien le guide, tant sa marche est rapide et assurée. S’il n’avait pas les yeux blancs, il ne semblerait pas aveugle. Il arrive le premier devant Jésus, qui l’arrête :
« Que veux-tu que je fasse pour toi ?
– Que je voie, Maître ! Seigneur, fais que mes yeux et ceux de mon camarade s’ouvrent. »
L’autre aveugle étant arrivé, on le fait s’agenouiller à côté de son compagnon.
Jésus pose les mains sur leurs visages levés et dit :
« Qu’il soit fait comme vous le demandez. Allez ! Votre foi vous a sauvés ! »
Quand il retire ses mains, deux cris jaillissent de la bouche des aveugles :
« Je vois, Uriel !
– Je vois, Bartimée ! »
Puis, ensemble :
« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit celui qui l’a envoyé ! Gloire à Dieu ! Hosanna au Fils de David ! »
Et ils se jettent tous deux à terre, le visage au sol, pour baiser les pieds de Jésus. Ensuite, les deux miraculés se lèvent, et celui qui s’appelle Uriel annonce :
« Je vais me montrer à mes parents, puis je reviens te suivre, Seigneur. »
De son côté, Bartimée déclare :
« Moi, je ne te quitte pas. Je vais envoyer quelqu’un pour les prévenir. Ce sera toujours une joie pour eux. Mais me séparer de toi, non ! Tu m’as donné la vue, je te consacre ma vie. Aie pitié du désir du dernier de tes serviteurs.
– Viens et suis-moi. La bonne volonté rend égales toutes les conditions, et seul est grand celui qui sait le mieux servir le Seigneur. »
Alors Jésus reprend sa marche au milieu des louanges de la foule, auxquels Bartimée se joint, criant hosanna avec les autres, et disant :
« J’étais venu pour obtenir du pain, et j’ai trouvé le Seigneur. J’étais pauvre, maintenant je suis ministre du Roi saint. Gloire au Seigneur et à son Messie ! » Tome 9 – ch 580.10