À l’occasion d’une fête juive, Jésus monta à Jérusalem. Or, à Jérusalem, près de la porte des Brebis, il existe une piscine qu’on appelle en hébreu Bethzatha. Elle a cinq colonnades, sous lesquelles étaient couchés une foule de malades, aveugles, boiteux et impotents. Il y avait là un homme qui était malade depuis trente-huit ans. Jésus, le voyant couché là, et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps, lui dit : « Veux-tu être guéri ? » Le malade lui répondit : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. » Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche. » Et aussitôt l’homme fut guéri. Il prit son brancard : il marchait ! Or, ce jour-là était un jour de sabbat. Les Juifs dirent donc à cet homme que Jésus avait remis sur pied : « C’est le sabbat ! Il ne t’est pas permis de porter ton brancard. » Il leur répliqua : « Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit : “Prends ton brancard, et marche !” » Ils l’interrogèrent : « Quel est l’homme qui t’a dit : “Prends ton brancard, et marche” ? » Mais celui qui avait été rétabli ne savait pas qui c’était ; en effet, Jésus s’était éloigné, car il y avait foule à cet endroit. Plus tard, Jésus le retrouve dans le Temple et lui dit : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire. » L’homme partit annoncer aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. Et ceux-ci persécutaient Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat.
“Prends ton brancard, et marche !” Jn 5, 8
Je me comporte comme un père qui aime beaucoup son fils, alors que celui-ci est aveugle, difforme, paralysé, etc.
Le livre du Ciel Tome 14, 4 février 1922
Oh ! Comme Je ressens cruellement le poids de l’ingratitude des hommes ! » Se jetant alors dans mes bras, Jésus fondit en larmes. Je le serrai sur mon cœur pendant qu’Il suffoquait dans ses larmes ! Le voir ainsi pleurer me brisait le cœur ! J’aurais été prête à souffrir n’importe quelle peine pour l’empêcher de pleurer. je lui donnai ma compassion, j’embrassai ses blessures et je séchai ses larmes. Un peu réconforté, Il ajouta : « Sais-tu de quelle manière Je me comporte ? Je me comporte comme un père qui aime beaucoup son fils, alors que celui-ci est aveugle, difforme, paralysé, etc. Et que fait le père qui aime son fils à la folie ? Il se départit de ses propres yeux et de ses jambes, il s’arrache la peau et, se donnant tout entier à son fils, il lui dit : “Je suis plus heureux en étant aveugle, déformé et paralysé, si je sais que toi, mon fils, tu peux voir, marcher et être beau.” Oh ! Comme ce père est heureux de réaliser que son fils voit maintenant avec ses yeux, marche avec ses jambes et est vêtu de sa beauté ! Comme sa peine serait grande s’il réalisait que son fils, dans un acte de profonde ingratitude, se défaisait des yeux de son père, de ses jambes et de sa peau, préférant
redevenir la misérable créature qu’il était ? « Je suis comme ce père. Je me suis dépouillé de tout pour tout donner à l’homme. J’ai vu à tout. Mais, par son ingratitude, l’humanité m’inflige les peines les plus cruelles. »
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta
Jésus regarde tout autour et voit sur un grabat un paralytique qui pleure doucement. Il s’en approche, se penche et le caresse en lui demandant :
« Tu pleures ?
– Oui. Personne ne pense jamais à moi. Je reste ici, je reste ici, tous guérissent, moi, jamais. Cela fait trente-huit ans que je suis sur le dos. J’ai tout dépensé, les miens sont morts, et maintenant je suis à la charge d’un parent éloigné qui me porte ici le matin et me reprend le soir… Mais comme cela lui pèse de le faire ! Oh ! Je voudrais mourir !
– Ne te désole pas. Tu as eu tant de patience et de foi ! Dieu t’exaucera.
– Je l’espère… mais il me vient des moments de découragement. Toi, tu es bon, mais les autres… Celui qui est guéri pourrait, par reconnaissance pour Dieu, rester ici pour secourir ses pauvres frères…
– Ils devraient le faire, en effet. Mais n’aie pas de rancœur. Ils n’y pensent pas, ce n’est pas de la mauvaise volonté. C’est la joie de la guérison qui les rend égoïstes. Pardonne-leur…
– Tu es bon, toi. Tu n’agirais pas ainsi. Moi, j’essaie de me traîner avec les mains jusque-là, lorsque l’eau du bassin s’agite. Mais il y a toujours quelqu’un d’autre pour me passer devant et je ne puis rester près du bord, on me piétinerait. Et même si je restais là, qui m’aiderait à descendre ? Si je t’avais vu plus tôt, je te l’aurais demandé…
– Veux-tu vraiment guérir ? Alors, lève-toi, prends ton lit et marche ! »
Jésus s’est redressé pour donner cet ordre et il semble qu’en se relevant, il relève aussi le paralytique, qui se met debout, puis fait un, deux, trois pas, comme s’il n’y croyait pas, derrière Jésus qui s’éloigne. Et comme il marche vraiment, il pousse un cri qui fait se retourner tout le monde.
« Mais qui es-tu ? Au nom de Dieu, dis-le-moi ! L’ange du Seigneur, peut-être ?
– Je suis plus grand qu’un ange. Mon nom est Pitié. Va en paix. »
Tous s’attroupent. Ils veulent voir. Ils veulent parler. Ils veulent guérir. Mais les gardes du Temple accourent – je crois qu’ils surveillent aussi la piscine – et dispersent par des menaces cette assemblée bruyante.
Le paralytique prend son brancard – deux barres montées sur deux paires de petites roues et une toile usée clouée sur les barres – et il s’en va, tout heureux, en criant à Jésus :
« Je te retrouverai. Je n’oublierai pas ton nom ni ton visage. » Tome 3 – ch 225.3