[Maria Valtorta nous décrit cette épisode dans une de ces visions : ]
Voici alors la belle partie de la vision. La grille, la grille tout entière, brille comme si un feu vif s’était allumé derrière le rideau. La lampe qui, auparavant, semblait être une étoile rayonnante, disparaît maintenant dans la lumière qui augmente et devient peu à peu d’un blanc argenté intense, si intense que les yeux ne voient plus qu’elle. La grille disparaît sous l’effet de ce flamboiement. Dans cet éclat, Jésus apparaît, debout, revêtu de son vêtement blanc et de son manteau rouge, souriant, très beau.
Il appelle : « Marguerite ! » pour sortir la sœur de l’extase dans laquelle elle le regarde. Il l’appelle à trois reprises, de plus en plus doucement et avec un sourire d’une intensité croissante.
Il s’avance en marchant haut au-dessus du sol sur le tapis de lumière qui se trouve sous lui. « C’est moi, Jésus que tu aimes. N’aie pas peur. »
Marguerite-Marie , tout heureuse, le regarde et dit entre ses larmes :
« Qu’attends-tu de moi, Seigneur ? Pourquoi m’apparais-tu ?
– Je suis Jésus qui t’aime, Marguerite, et je veux que tu me fasses aimer.
– Comment cela m’est-il possible, Seigneur ?
– Regarde. Tu seras capable de tout, car ce que tu vas voir te donnera force et voix pour secouer le monde et l’amener à moi. Voici mon Cœur. Regarde. C’est le Cœur qui a tant aimé les hommes en désirant en être aimé. mais il n’est pas aimé. C’est dans cet amour que se trouverait le salut du genre humain. Marguerite, dis au monde que je veux que mon Cœur soit aimé. J’ai soif ! Donne-moi à boire. J’ai faim ! Donne-moi à manger.
Je souffre ! Console-moi. Cette mission fera ta joie et ta souffrance. Mais je te demande de ne pas la refuser. Viens. Viens à moi. Approche-toi de moi. Embrasse mon Cœur. Tu n’auras plus peur de rien… »
Marguerite-Marie, en extase, se lève et marche vers Jésus. La grande lumière fait paraître son visage encore plus pâle. Elle se prosterne aux pieds de Jésus.
Mais il la relève puis, tout en la soutenant de la main gauche, il écarte son vêtement sur son cœur et on dirait que, avec son vêtement, la chair s’ouvre elle aussi. Alors le Cœur divin apparaît, vivant ; il bat entre des torrents de lumière qui embrasent le pauvre chœur et rendent le corps humain de la disciple bien-aimée resplendissant comme un corps déjà spiritualisé.
Jésus l’incline vers lui puis, avec une violence amoureuse, il lui porte le visage à la hauteur de son Cœur et le serre contre lui ; il soutient Marguerite-Marie, en extase, qui sinon tomberait de joie et il la soutient encore quand il l’écarte de lui, avec douceur. Il la ramène alors au sol – car Marguerite-Marie a marché sur la traînée de lumière pour aller vers Jésus – et ne la lâche pas avant de la voir en sûreté à sa place. Il dit alors :
« Je reviendrai te dire mes volontés. Aime-moi toujours plus. Va en paix. »
La lumière l’absorbe comme un nuage puis s’atténue progressivement pour disparaître enfin. Désormais, seule la petite étoile jaune de la lampe luit dans l’obscurité du chœur.
Voilà ce que j’ai vu. Jésus me dit alors : « Tu as fait l’adoration du jeudi, vigile du premier vendredi. Que veux-tu de mieux ? » Il sourit et me quitte. Les Cahiers de 1944, 2 juin