D’après les écrits de Luisa Piccarreta, âme victime et mystique en voie de béatification.
Tome 11, 1ᵉʳ novembre 1912
Étant très affligée à cause de la privation de mon adorable Jésus, je priais et réparais pour tous, et dans mon amertume extrême, j’ai tourné ma pensée sur moi-même et j’ai dit : « Aie pitié de moi, Jésus ; pardonne à cette âme ! Ton sang, tes peines, ne sont-ils pas miens aussi ? Ils ont peut-être moins de valeur pour moi ? » Tandis que je disais cela, mon aimable Jésus m’a dit depuis mon intérieur :
« Ah, ma fille, que fais-tu en pensant à toi ? Tu descends à présent, et de propriétaire, tu te réduis à la misérable condition de demander ! Pauvre fille ! En pensant à toi-même tu t’appauvris, car en demeurant dans ma Volonté tu es propriétaire, et par toi-même tu peux prendre ce que tu veux. S’il y a une chose à faire dans ma Volonté, c’est de prier et réparer pour les autres. »
Et moi : « Très doux Jésus, Tu aimes tellement que celui qui demeure dans ta Volonté ne pense pas à lui-même ; et Toi, penses-tu à Toi-même ? » (Quelle question stupide !)
Et Jésus : « Non, Je ne pense pas à Moi-même. Celui qui a besoin de quelque chose pense à lui-même. Moi, Je n’ai besoin de rien ; Je suis la sainteté même, le bonheur même, l’immensité même, la hauteur, la profondeur. Rien, rien ne me manque ; mon Être contient en Lui-même tous les biens possibles et imaginables. Si une pensée pouvait m’occuper, ce serait celle du genre humain : comme il est sorti de Moi, Je veux qu’il retourne en Moi. Et c’est dans une telle situation que Je mets les âmes qui veulent véritablement faire ma Volonté. Elles sont une seule chose avec Moi. Je les rends propriétaires de mes biens, parce que dans ma Volonté il n’y a pas d’esclavage ; ce qui est à Moi est à elles, et ce que Je veux Moi, elles le veulent. De sorte que, si quelqu’un ressent le besoin de quelque chose, cela signifie qu’il ne demeure pas vraiment dans ma Volonté, ou plutôt qu’il s’octroie des escapades pour lui, comme maintenant tu es en train de le faire, rien de moins. Ne te semble-t-il pas étrange que celle qui a formé une seule chose, un seul Vouloir avec Moi, me demande pitié, pardon, sang, peines, alors que Je l’ai constituée propriétaire ensemble avec Moi ? Je ne sais quelle pitié, quel pardon lui donner, alors que Je lui ai tout donné ; tout au plus, Je devrais avoir pitié, me pardonner à Moi-même quelque faute, ce qui ne peut jamais être. Par conséquent, Je te recommande de ne pas sortir de ma Volonté, et de continuer à ne pas penser à toi-même, mais aux autres, comme tu as fait jusqu’à présent ; autrement tu en viendrais à t’appauvrir et à sentir le besoin de tout.