En ce temps-là, comme Jésus et les disciples étaient réunis en Galilée, il leur dit : « Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, le troisième jour, il ressuscitera. » Et ils furent profondément attristés. Comme ils arrivaient à Capharnaüm, ceux qui perçoivent la redevance des deux drachmes pour le Temple vinrent trouver Pierre et lui dirent : « Votre maître paye bien les deux drachmes, n’est-ce pas ? » Il répondit : « Oui. » Quand Pierre entra dans la maison, Jésus prit la parole le premier : « Simon, quel est ton avis ? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils les taxes ou l’impôt ? De leurs fils, ou des autres personnes ? » Pierre lui répondit : « Des autres. » Et Jésus reprit : « Donc, les fils sont libres. Mais, pour ne pas scandaliser les gens, va donc jusqu’à la mer, jette l’hameçon, et saisis le premier poisson qui mordra ; ouvre-lui la bouche, et tu y trouveras une pièce de quatre drachmes. Prends-la, tu la donneras pour moi et pour toi. »
« Votre maître paye bien les deux drachmes, n’est-ce pas ? » Mt 17, 24
Le petit intérêt que la créature devait nous donner, son amour et sa gloire qu’elle devrait nous rendre parce que nous lui avons tant donné n’est même pas un revenu fixe…
Le livre du Ciel Tome 26, 28 avril 1929
Si la vertu continuellement vivifiante et nourrissante de ma Volonté n’est pas présente pour fermer toutes les portes et toutes les voies à tous les maux, la volonté humaine a une porte et des voies par où laisser entrer l’ennemi, le monde, l’estime de soi, les misères, les désagréments qui sont le ver de bois des vertus et de la sainteté ; et lorsque le ver est dans le bois, il n’y a plus assez de force pour demeurer ferme et persévérant dans le bien. Par conséquent, tout est en danger lorsque ma Divine Volonté ne règne pas. De plus, le mal du fait que notre Divine
Volonté ne règne pas parmi les créatures est si grand que tout est en continuelle oscillation. Notre Création elle-même, tous les biens de la Rédemption, sont intermittents parce que, ne trouvant pas le règne de notre Fiat dans la famille humaine, ils ne peuvent pas donner les mêmes biens. Qui plus est, nous avons souvent besoin de nous servir de la Création et de la Rédemption et de les armer contre l’homme parce que la volonté humaine s’oppose à la nôtre et nous, par justice, nous devons les frapper pour leur faire comprendre que, comme notre Volonté ne règne pas, les humains rejettent notre bien et nous forcent à les punir. La gloire que la créature nous rend par la Création et la Rédemption n’est pas fixe, mais change avec chaque acte de la volonté humaine. Par conséquent, le petit intérêt que la créature devait nous donner, son amour et sa gloire qu’elle devrait nous rendre parce que nous lui avons tant donné n’est même pas un revenu fixe, mais tout est intermittent, parce notre Volonté seule a la vertu de rendre inébranlables et continus ses propres actes et ceux des créatures en qui elle règne. Ainsi, jusqu’à ce que règne notre divin Fiat, tout est en danger ; la Création, la Rédemption, les Sacrements –tous sont en danger parce que la volonté humaine tantôt malmène, tantôt refuse de reconnaître celui qui l’a tant aimée, lui a fait tant de bien, et tantôt piétine nos bienfaits eux-mêmes. Par conséquent, jusqu’à ce que règne notre Divine Volonté qui répandra
l’ordre divin, sa fermeté, son harmonie et son jour éternel de paix et de lumière parmi les créatures, tout sera en danger pour l’homme et pour nous ; nos choses elles-mêmes resteront dans le cauchemar du danger et seront incapables de donner aux créatures l’abondance des biens qu’elles contiennent.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
La barque racle le fond et s’arrête. Ils en descendent pendant que l’autre barque accoste. Jésus, avec Judas, Thomas, Jude et Jacques, Philippe et Barthélemy, se dirige vers la maison…
Pierre débarque de l’autre avec Matthieu, les fils de Zébédée, Simon le Zélote et André. Mais alors que tous se mettent en marche, Pierre reste sur la rive à parler avec les passeurs qui les ont conduits et qu’il connaît peut-être, puis il les aide à repartir. Ensuite il remet son vêtement long et remonte la plage pour aller à la maison.
Pendant qu’il traverse la place du marché, deux hommes viennent à sa rencontre et l’arrêtent :
« Ecoute, Simon, fils de Jonas.
– J’écoute. Que voulez-vous ?
– Est-ce que ton Maître, du simple fait qu’il l’est, paie les deux drachmes dues au Temple ou non ?
– Bien sûr qu’il les paie ! Pourquoi ne le ferait-il pas ?
– Mais… parce qu’il se prétend le Fils de Dieu et…
– Et il l’est » réplique résolument Pierre déjà rouge d’indignation. Et il achève : « Pourtant, comme il est un fils de la Loi, et le meilleur fils de la Loi, il paie ses drachmes comme tout israélite…
– Il nous semble que non. On nous a dit qu’il ne le fait pas et nous lui conseillons de le faire.
– Hum ! » grommelle Pierre dont la patience est presque à bout. « Hum !… Mon Maître n’a pas besoin de vos conseils. Allez en paix, et dites à ceux qui vous envoient que les drachmes seront payées à la première occasion.
– Payées à la première occasion !… Pourquoi pas tout de suite ? Qui nous assure qu’il le fera, s’il est toujours çà et là, sans but ?
– Pas tout de suite parce que, pour le moment, il n’a pas le moindre sou. Vous pourriez le presser qu’il n’en sortirait pas la moindre pièce de monnaie. Nous sommes tous sans argent, parce que nous, qui ne sommes pas des pharisiens ni des scribes, ni des sadducéens, qui ne sommes pas riches, qui ne sommes pas des espions, qui ne sommes pas des vipères, nous avons coutume de donner aux pauvres ce que nous avons, au nom de sa doctrine. Avez-vous compris ? Et pour l’instant, nous avons tout donné et, si le Très-Haut ne s’en occupe pas, nous pouvons mourir de faim ou nous mettre à mendier au coin de la rue. Rapportez aussi cela à ceux qui disent de lui qu’il est un noceur. Adieu ! »
Sur ce, il les laisse en plan et s’en va en bougonnant, rouge de colère.
Il entre dans la maison et monte dans la pièce du haut où se trouve Jésus qui écoute un homme le prier de se rendre dans une maison sur la montagne derrière Magdala, où quelqu’un se meurt.
Jésus congédie l’homme en promettant d’y aller sans tarder et, après son départ, il s’adresse à Pierre qui est assis dans un coin, l’air pensif :
« Qu’en dis-tu, Simon ? Selon les règles, de qui les rois de la terre reçoivent-ils les tributs et l’impôt ? De leurs propres enfants ou des étrangers ? »
Pierre sursaute :
« Comment sais-tu, Seigneur, ce que je dois te dire ? »
Jésus sourit en ayant l’air de penser : “ Laisse tomber ”, puis il reprend :
« Réponds à ma question.
– Des étrangers, Seigneur.
– Donc les enfants en sont exempts, comme de fait cela est juste. Car un enfant est du sang et de la maison de son père et il ne doit payer à son père que le tribut de l’amour et de l’obéissance. Donc moi, en tant que Fils du Père, je ne devrais pas payer le tribut au Temple, qui est la maison du Père. Tu leur as bien répondu. Mais il y a une différence entre toi et eux : toi, tu crois que je suis le Fils de Dieu, et eux, comme ceux qui les ont envoyés, ne le croient pas. Aussi, pour ne pas les scandaliser, je vais payer le tribut, et tout de suite, pendant qu’ils sont encore sur la place pour le recevoir. Tome 5 – ch 351.2