Après avoir lavé les pieds de ses disciples, Jésus parla ainsi : « Amen, amen, je vous le dis : un serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites. Ce n’est pas de vous tous que je parle. Moi, je sais quels sont ceux que j’ai choisis, mais il faut que s’accomplisse l’Écriture : Celui qui mange le pain avec moi m’a frappé du talon. Je vous dis ces choses dès maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez que moi, JE SUIS. Amen, amen, je vous le dis : si quelqu’un reçoit celui que j’envoie, il me reçoit moi-même ; et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé. »
Un serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie. Jn 13,16
Deux intenses rayons de lumière : l’un me montrait la grandeur de Dieu et l’autre, ma misère et mon néant.
Le livre du Ciel Tome 2, 2 juin 1899
Ce matin, mon très doux Jésus voulait que je touche mon néant de mes propres mains. Les premières paroles qu’il m’adressa furent : « Qui suis-je et qui es-tu ? » Cette double question fut accompagnée de deux intenses rayons de lumière : l’un me montrait la grandeur de Dieu et l’autre, ma misère et mon néant. J’ai réalisé
que je n’étais qu’une ombre, comme celles que forme le soleil en illuminant la terre ; ces ombres dépendent du soleil et, à mesure que le soleil se déplace, elles cessent d’exister, privées de sa splendeur. Il en va ainsi de mon ombre, c’est-à-dire de mon être : cette ombre dépend de Dieu qui, en un instant, peut la faire disparaître.
Que dire alors du fait que j’ai déformé cette ombre que le Seigneur m’avait confiée et qui ne m’appartenait même pas ? Cette pensée m’horrifiait, me paraissait nauséabonde, infecte et remplie de vers. Cependant, dans mon état horrible, je fus forcée de me tenir debout devant Dieu saint. Oh ! comme j’aurais aimé pouvoir
me cacher dans le plus profond des abîmes ! Ensuite, Jésus m’a dit : « La plus grande grâce qu’une âme puisse
recevoir, c’est la connaissance de soi. La connaissance de soi et la connaissance de Dieu vont de pair ; plus tu te connais toi-même, plus tu connais Dieu. Quand l’âme a appris à se connaître, elle réalise que, seule, elle ne peut rien faire de bien. En conséquence, son ombre (c’est-à-dire son être), se transforme en Dieu et elle en
vient à tout faire en Dieu ; elle est en Dieu et marche à ses côtés sans regarder, sans sonder, sans parler ; c’est comme si elle était morte. De fait, étant consciente de la profondeur de son néant, elle n’ose rien faire par elle-même, mais elle suit aveuglément la trajectoire de Dieu. « L’âme qui se connaît bien ressemble à ces personnes qui voyagent en bateau à vapeur. Sans faire un seul pas, elles entreprennent de longs voyages, mais tout se fait grâce au bateau qui les porte. Il en est de même pour l’âme qui, en confiant sa vie à Dieu, fait des envols sublimes sur les chemins de la perfection, sachant toutefois qu’elle les fait non par elle-même, mais par la grâce de
Dieu. » Oh ! comme le Seigneur favorise cette âme, l’enrichit et la comble de ses plus grandes grâces, sachant qu’elle ne s’attribue rien à elle-même mais lui rend grâce et lui attribue tout ! Heureuse es-tu, ô âme qui te connais toi-même !
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
L’agneau est presque consommé. Jésus, qui a très peu mangé et n’a bu qu’une gorgée de vin à chaque coupe, mais beaucoup d’eau, comme s’il était fiévreux, reprend la parole :
« Je veux que vous compreniez mon geste de tout à l’heure. Je vous ai dit que le premier est comme le dernier, et que je vous donnerai une nourriture qui n’est pas corporelle. C’est une nourriture d’humilité que je vous ai donnée, pour votre âme. Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, vous devez le faire l’un pour l’autre. Je vous ai donné l’exemple afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait.
En vérité je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son Maître, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a appelé. Cherchez à comprendre ces images ; bienheureux serez-vous si vous les mettez en pratique. Mais vous ne serez pas tous bienheureux. Je vous connais. Je sais qui j’ai choisi. Je ne parle pas de tous de la même manière, mais je dis ce qui est vrai. D’autre part, il faut que s’accomplisse ce qui est écrit à mon sujet : “ Celui qui a mangé le pain avec moi, a levé contre moi son talon. ” Je vous dis tout avant que cela n’arrive, afin que vous n’ayez pas de doutes sur moi. Quand tout sera accompli, vous croirez encore davantage que Je suis. Celui qui m’accueille, accueille Celui qui m’a envoyé : le Père Saint qui est dans les Cieux, et celui qui accueillera ceux que je lui aurai envoyés, m’accueillera moi-même. Car je suis avec le Père, et vous êtes avec moi… A présent, accomplissons le rite. Tome 9 – ch 600.13