SAMEDI SAINT
Le livre du Ciel Tome 15, 23 mars 1923
« Ma fille, je suis le Roi des douleurs. Étant à la fois homme et Dieu, Je devais tout centrer en moi afin d’avoir la primauté sur toute chose, même sur les souffrances. Les souffrances de ma Mère étaient les réverbérations des miennes. Et, ainsi, elle a participé à toutes mes souffrances. Ses souffrances étaient telles qu’elle se sentait mourir à chaque réverbération, mais l’Amour la soutenait et la gardait en vie. C’est ainsi qu’elle est la Reine des douleurs. » Pendant qu’Il disait cela, j’ai cru voir ma Mère céleste devant Jésus. Les souffrances et le Cœur transpercé de Jésus étaient réfléchis dans le Cœur de la Reine des douleurs. C’était comme des épées qui traversaient son Coeur. Ces épées étaient scellées par des Fiats de Lumière qui l’inondaient complètement de Lumière. Ces Fiats, d’une
lumière resplendissante, la couvraient d’une telle gloire que les mots ne peuvent le décrire. Jésus dit : « Ce ne furent pas les douleurs qui firent de ma Mère la Reine des douleurs et la firent briller d’une telle gloire, mais
mon Fiat omnipotent qui était joint à chacun de ses actes et chacune de ses douleurs. Mon Fiat était la vie de chacune de ses peines et l’acte premier formant les épées et leur donnant l’intensité nécessaire de souffrance. Il pouvait infuser dans son Cœur transpercé autant de souffrances qu’Il le voulait, ajoutant blessure sur blessure, peine sur peine, sans rencontrer la moindre résistance. Je me suis senti honoré de devenir la vie de chacun de ses battements de cœur. Mon Fiat lui donna une gloire complète et l’établit Reine légitime et véritable.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Les lamentations de la Vierge
« Jésus ! Jésus ! Où es-tu ? M’entends-tu encore ? Entends-tu ta pauvre Maman qui crie, en ce moment, ton nom saint et béni, après l’avoir gardé dans son cœur pendant tant d’heures ? Ton saint nom, qui a été mon amour, l’amour de mes lèvres qui goûtaient une saveur de miel en disant ton nom, de mes lèvres qui maintenant, au contraire, semblent en le disant boire l’amertume restée sur tes lèvres, l’amertume de l’atroce mixture… Ton nom, amour de mon cœur qui se gonflait de joie quand il le prononçait, comme il s’était dilaté pour transvaser son sang, t’accueillir et t’en revêtir quand tu es descendu du Ciel vers moi, si petit, si minuscule, que tu aurais pu tenir dans le calice de la menthe sauvage, toi qui es si grand, toi, le Puissant anéanti dans un germe d’homme pour le salut du monde. Ton nom, douleur de mon cœur, maintenant qu’il est arraché aux caresses de ta Maman pour te jeter dans les bras des bourreaux qui t’ont torturé jusqu’à te faire mourir !
J’ai le cœur brisé par ce nom que j’ai dû renfermer pendant tant d’heures et dont le cri augmentait à mesure que croissait ta douleur, jusqu’à l’abattre, comme s’il était foulé par le pied d’un géant. Oui, ma douleur est gigantesque, elle m’écrase, elle me broie et il n’est rien qui puisse la soulager. A qui dire ton nom ? Rien ne répond à mon cri. Même si je hurlais jusqu’à fendre la pierre qui ferme ton tombeau, tu ne l’entendrais pas, puisque tu es mort. Tu n’entends plus ta Maman !
Que de fois ne t’ai-je pas appelé, pendant ces trente-quatre ans, ô mon Fils ! Du moment où j’ai su que je devais être Mère, et que mon enfant s’appellerait “ Jésus ! ”. Tu n’étais pas encore né que moi, en caressant le sein où tu grandissais, je t’appelais doucement : “ Jésus ! ” et il me semblait que tu remuais pour me répondre : “ Maman ! ”
Je te donnais déjà une voix, je la rêvais déjà. Je l’entendais avant même qu’elle n’existe. Et quand je l’ai entendue, faible comme celle d’un agneau qui vient de naître, qui tremblait dans la nuit froide pendant laquelle tu es né, j’ai connu l’abîme de la joie… et je croyais avoir connu l’abîme de la douleur parce que c’étaient les pleurs de mon Enfant qui avait froid, qui était mal à l’aise, qui versait ses premières larmes de Rédempteur. Or je n’avais pas de feu ni de berceau, et je ne pouvais souffrir à ta place, Jésus. Je n’avais que mon sein comme feu et oreiller, et mon amour pour t’adorer, mon saint Fils.
Je croyais avoir connu l’abîme de la douleur… ce n’en était que l’aube. Maintenant, c’en est le midi. Ce n’en était que l’amorce, maintenant c’en est le fond. C’est l’abîme ce que je touche maintenant, après y être descendue au cours de ces trente-quatre années, bousculée par tant d’aléas et prostrée, aujourd’hui, sur le fond horrible de ta croix.
Quand tu étais petit, je te berçais en chantonnant : “ Jésus ! Jésus ! ” Quelle harmonie plus sainte et plus belle que ce nom qui fait sourire les anges au Ciel ? Pour moi, il était plus beau que le chant, si doux, des anges dans la nuit de ta naissance. J’y voyais le Ciel, c’était le Ciel entier que je contemplais à travers ce nom. Et maintenant, en te le disant, à toi qui es mort et qui ne m’entends pas, et ne me réponds pas, comme si tu n’avais jamais existé, je vois l’Enfer, tout l’Enfer. Voilà : je comprends maintenant ce que veut dire être damné. C’est ne plus pouvoir dire : “ Jésus ! ” Quelle horreur !
Combien de temps durera cet enfer pour ta Maman ? Tu as dit : “ En trois jours, je reconstruirai ce Temple. ” Je me répète cette parole toute la journée, pour ne pas tomber morte, pour être prête à te saluer à ton retour, et te servir encore… Mais comment pourrai-je te savoir mort, pendant trois jours ? Trois jours dans la mort, toi, toi, ma vie ? Tome 10 – ch 612.7
VEILLÉE PASCALE
De l’Évangile de Matthieu 28, 1-10
Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre. Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair, et son vêtement était blanc comme neige. Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, se mirent à trembler et devinrent comme morts. L’ange prit la parole et dit aux femmes : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. Puis, vite, allez dire à ses disciples : ‘Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez.’ Voilà ce que j’avais à vous dire. » Vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »
Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Mt 28, 5-6
Celle qui vit dans mon Vouloir peut dire comme l’Ange aux pieuses femmes lorsqu’elles sont venues au sépulcre : « Il est ressuscité. Il n’est plus ici. »