De l’Évangile de Matthieu 20, 17-28
En ce temps-là, Jésus, montant à Jérusalem, prit à part les Douze disciples et, en chemin, il leur dit : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreront aux nations païennes pour qu’elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera. » Alors la mère des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande. Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. » Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Ils lui disent : « Nous le pouvons. » Il leur dit : « Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. » Les dix autres, qui avaient entendu, s’indignèrent contre les deux frères. Jésus les appela et dit : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; Mt 20,26
Qui peut espérer s’asseoir à la table de son maître ? Est-ce le serviteur fidèle qui sait se sacrifier…
Le livre du Ciel Tome 8, 29 octobre 1907
L’amour vrai est santé et sainteté. Avec lui on respire un air embaumé, celui de l’amour lui-même. Mais c’est dans le sacrifice que l’amour est plus particulièrement ennobli, renforcé, confirmé et intensifié. L’amour est la flamme et le sacrifice le bois qui l’alimente. S’il y a plus de bois, les flammes sont plus hautes et le feu va en augmentant.
Quel est le sacrifice ? C’est se vider soi-même dans l’amour et dans l’être de la personne aimée. Plus on se sanctifie, plus on est consumé dans l’être de la personne aimée, perdant son propre être et acquérant tous les traits et la noblesse de l’Être divin. Remarque qu’il en va ainsi dans le monde naturel, quoique très imparfaitement. Quel est celui qui acquiert un nom, la noblesse, l’héroïsme ? Est-ce le soldat qui se sacrifie, s’implique dans la bataille et met sa vie en danger pour l’amour du roi, ou bien celui qui reste les mains sur les hanches ? Certainement le premier. Il en va de même pour le serviteur. Qui peut espérer s’asseoir à la table de son maître ? Est-ce le serviteur fidèle qui sait se sacrifier, investir sa vie, et qui est rempli d’amour pour son maître, ou est-ce le serviteur qui, tout en s’acquittant de sa tâche, évite de se sacrifier quand il le peut ? Certainement le premier. Il en va ainsi pour le fils avec son père, l’ami avec son ami, etc. L’amour ennoblit et unit. Il est un. Le sacrifice est le bois qui permet au feu de l’amour d’augmenter. L’obéissance, quant à elle, ordonne tout cela.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Jésus l’interroge, car il est visible qu’elle désire Lui demander quelque chose :
“Que veux-tu, femme ? Parle.”
“Accorde-moi une grâce, avant que tu t’en ailles, comme tu le dis.”
“Et laquelle ?”
“Celle d’ordonner que mes deux fils, qui pour Toi ont tout quitté, siègent l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, quand tu siégeras dans ta gloire dans ton Royaume.”
Jésus regarde la femme et puis il regarde les deux apôtres et leur dit :
“C’est vous qui avez suggéré cette pensée à votre mère [8] en interprétant très mal
mes promesses d’hier. Le centuple pour ce que vous avez quitté, vous ne l’aurez pas dans un royaume de la Terre. Vous aussi donc vous devenez avides et sots ? Mais ce n’est pas vous. C’est déjà le crépuscule empoisonné des ténèbres qui s’avance et l’air souillé de Jérusalem qui approche et vous corrompt et vous aveugle… Moi, je vous dis que vous ne savez pas ce que vous demandez ! Pouvez-vous peut-être boire la coupe que Moi je boirai ?”
“Nous le pouvons, Seigneur.”
“Comment pouvez-vous le dire si vous n’avez pas compris quelle sera l’amertume de ma coupe ? Ce ne sera pas seulement l’amertume que je vous ai décrite hier, mon amertume d’Homme de toutes les douleurs. Il y aura des tortures que même si je vous les décrivais vous ne seriez pas en condition de comprendre… Et pourtant, oui, puisque, bien qu’étant comme deux enfants qui ne connaissent pas la portée de ce qu’ils demandent, puisque vous êtes deux esprits justes et que vous m’aimez, certainement vous boirez à ma coupe. Cependant siéger à ma droite ou à ma gauche, il ne dépend pas de Moi de vous l’accorder. C’est une chose accordée à ceux auxquels mon Père l’a préparée.” Tome 9, chapitre 577.