Gn 2, 7-9 ; 3, 1-7a ; Ps 50 ; Ro 5, 12-19 ;
Mt 4, 1-11 :
En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Mais Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu . » Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu . » Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. » Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.
Commentaire du Père Jean-Jacques :
« En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable ».
L’Évangile nous introduit dans le Carême à-travers l’expérience
de la « tentation au désert ». Nous sommes conduits avec Jésus à partager cette même expérience. Notre désert, durant ces quarante jours sera de découvrir nos besoins et nos tentations pour en sortir libres et transformés. Le démon intervient d’abord, alors qu’il est dit que : « Jésus eut faim ». Il l’attaque de trois manières. Profitant de ce besoin naturel, il suggère une satisfaction facile, puis un signe prodigieux en idolâtrant Dieu, et la promesse d’une domination totale.
« Si tu es le Fils de Dieu… »
Par deux-fois, Satan interpela le Messie par ces mots.
De la même manière, il nous suggère d’exploiter, à notre profit, ce que nous sommes, et de chercher d’abord nos intérêts. Sa stratégie bien qu’apparemment variée se présente toujours ainsi. Il met en avant un besoin quel qu’il soit : (affectif, matériel ou psychologique), et vient séduire notre intelligence en déguisant le mal par un bien.
Jésus nous adresse une stratégie simple pour lutter contre l’adversaire.
Il ne dialogue pas avec lui. (Quand on commence à laisser la pensée nous envahir, nous n’avons plus la force de sortir du guêpier). Ensuite Il le renvoie à la Parole de Dieu comme la seule lumière qui montre le vrai chemin. Et enfin il recentre toute la vie de la foi à la seule adoration au Dieu créateur.
Seule la prière nourrie dans le silence du cœur et de l’Écriture, viendra à bout de nos luttes internes. Jésus n’explique pas le mal et ses stratagèmes destructeurs, mais Il en montre les failles. Il a décidé de les vivre en nous pour nous affranchir de toutes dépendances négatives et guérir nos cœurs.
Prenons le temps de nous regarder intérieurement : ce qui nous agite et nous perturbe, présentons-le sous son regard bienveillant.
Le Carême sera cette transition quotidienne, (ce passage) du moi à Lui », où je pourrai lui donner sa vraie place dans ma vie et me laisser aimer selon sa volonté.
Père Jean-Jacques Duten