De l’Évangile de Luc 17, 7-10
En ce temps-là, Jésus disait : « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même, vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir” »
“Viens vite prendre place à table” ? Lc 17,7
Qui peut espérer s’asseoir à la table de son maître ?
Le livre du Ciel Tome 8, 29 octobre 1907
L’amour vrai est santé et sainteté. Avec lui, on respire un air embaumé, celui de l’amour lui même. Mais c’est dans le sacrifice que l’amour est plus particulièrement ennobli, renforcé, confirmé et intensifié. L’amour est la flamme et le sacrifice le bois qui l’alimente. S’il y a plus de bois, les flammes sont plus hautes et le feu va en augmentant.
Qu’est-ce-que le sacrifice ? C’est se vider soi-même dans l’amour et dans l’être de la personne aimée. Plus on se sanctifie, plus on est consumé dans l’être de la personne aimée, perdant son propre être et acquérant tous
les traits et la noblesse de l’Être divin. Remarque qu’il en va ainsi dans le monde naturel, quoique très imparfaitement. Quel est celui qui acquiert un nom, la noblesse, l’héroïsme ? Est-ce le soldat qui se sacrifie,
s’implique dans la bataille et met sa vie en danger pour l’amour du roi, ou bien celui qui reste les mains sur les hanches ? Certainement le premier. Il en va de même pour le serviteur. Qui peut espérer s’asseoir à la table de son maître ? Est-ce le serviteur fidèle qui sait se sacrifier, investir sa vie, et qui est rempli d’amour pour son maître, ou est-ce le serviteur qui, tout en s’acquittant de sa tâche, évite de se sacrifier quand il le peut ? Certainement le premier. Il en va ainsi pour le fils avec son père, l’ami avec son ami, etc. L’amour ennobli et unit. Il est un. Le
sacrifice est le bois qui permet au feu de l’amour d’augmenter. L’obéissance, quant à elle, ordonne tout cela. »
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Écoutez : en vérité, je vous dis que personne ne doit se vanter de faire son devoir et exiger des faveurs spéciales pour ce qui est une obligation.
Judas a rappelé que vous m’avez tout donné ; et il m’a dit qu’en retour, j’ai le devoir de vous satisfaire pour ce que vous faites.
Mais rendez-vous un peu compte : il y a parmi vous des pêcheurs, des propriétaires terriens, plus d’un qui possède un atelier, et Simon le Zélote qui avait un serviteur. Eh bien, quand les employés de la barque, ou les journaliers qui vous aidaient à l’oliveraie, à la vigne ou dans les champs, ou encore les apprentis de l’atelier, ou simplement le fidèle domestique qui s’occupait de la maison ou de la table, avaient fini leur travail, vous mettiez-vous par hasard à les servir ?
Et n’en est-il pas ainsi dans toutes les maisons et toutes les affaires ? Quel homme, ayant un serviteur qui laboure ou qui fait paître, ou un ouvrier à l’atelier, lui dit quand il a fini le travail : “ Passe tout de suite à table ” ? Personne. Au contraire, soit qu’il revienne des champs, soit qu’il ait déposé ses outils, tout maître dit : “ Fais-moi à dîner, mets-toi en tenue et, avec des vêtements propres, sers-moi pendant que je mange et que je bois. Ton tour viendra ensuite. ” Et on ne peut pas dire que cela soit de la dureté de cœur. Car l’employé doit servir son maître, et ce dernier n’a aucune obligation envers lui sous prétexte qu’il a obéi aux ordres reçus le matin. En effet, si le maître a le devoir de se montrer humain à l’égard de son serviteur, celui-ci a aussi le devoir de ne pas être paresseux et dilapidateur, mais de coopérer au bien-être de celui qui l’habille et le nourrit. Supporteriez-vous que vos matelots, vos ouvriers agricoles ou autres sous-ordres, vous disent : “ A ton tour de me servir, puisque, moi, j’ai travaillé ” ? Je ne crois pas.
Il en va de même pour vous : quand vous regardez ce que vous avez accompli et ce que vous accomplirez pour moi — et, à l’avenir, ce que vous ferez pour poursuivre mon œuvre et continuer à servir votre Maître —, vous verrez que vous êtes toujours restés en-deçà de ce qu’il était juste de faire pour être au niveau de tout ce que vous avez reçu de Dieu. Vous devrez donc toujours dire : “ Nous sommes des serviteurs inutiles, puisque nous n’avons fait que notre devoir. ” Si vous raisonnez ainsi, vous ne sentirez plus de prétentions ni de mécontentements s’élever en vous, et vous agirez avec justice. » Tome 6, chapitre 422.