De l’Évangile de Luc 17, 1-6
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Il est inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute ; mais malheureux celui par qui cela arrive ! Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà. Prenez garde à vous-mêmes ! Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches, et, s’il se repent, pardonne-lui. Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras. » Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi. »
« Augmente en nous la foi ! » Lc 17,5
« La foi, c’est Dieu. »
Le livre du Ciel Tome 2, 28 février 1899
« La foi, c’est Dieu. » Ces mots émettaient une lumière si intense qu’il m’apparaît impossible de les expliquer ; cependant, je ferai de mon mieux. J’ai compris que la foi, c’est Dieu lui-même. Comme la nourriture matérielle donne vie au corps pour qu’il ne meure pas, la foi donne vie à l’âme. Sans la foi, l’âme est morte. La foi vivifie, sanctifie et spiritualise l’homme. Elle l’aide à garder les yeux fixés sur l’Être suprême, de sorte qu’il n’apprenne rien des choses d’ici-bas, si ce n’est à travers Dieu. Oh ! Le bonheur de l’âme qui vit dans la foi ! Son envol se fait toujours vers le ciel. Elle se voit toujours en Dieu.
Quand vient l’épreuve, sa foi l’élève vers Dieu et elle se dit : « Oh ! Je serai d’autant plus heureuse et riche au ciel ! » Les choses de la terre l’ennuient, elle les déteste et les piétine. L’âme remplie de foi ressemble à une personne riche à millions, possédant de vastes royaumes et à qui quelqu’un voudrait offrir un sou. Que dirait cette personne ? Ne serait-elle pas insultée ? Ne lancerait-elle pas ce sou au visage de la personne qui l’a ainsi interpellée ? Et si ce sou était recouvert de boue comme les choses de ce monde et qu’on voulait seulement le lui prêter ? Alors, la personne dirait : « Je possède d’immenses richesses et tu oses m’offrir ton misérable sou boueux. Et, de plus, pour un temps seulement ? » Elle refuserait l’offre immédiatement. Telle est l’attitude de l’âme de Foi en regard des biens de ce monde. Revenons maintenant à l’idée de la nourriture. Quand une personne absorbe de la nourriture, son corps est non seulement sustenté, mais la substance absorbée se transforme en son corps. Ainsi en est-il de l’âme qui vit dans la foi. En se nourrissant de Dieu, elle absorbe la substance de Dieu. Et, en conséquence, elle lui ressemble de plus en plus. Elle est transformée en lui. Puisque Dieu est Saint, l’âme qui vit dans la foi devient sainte. Puisque Dieu est Puissant, l’âme devient puissante. Puisque Dieu est Sage, Fort et Juste, l’âme devient sage, forte et juste. Il en va ainsi pour tous les attributs de Dieu. En somme, l’âme devient un petit Dieu. Oh ! Que cette âme est bienheureuse sur la terre et le sera encore plus au ciel !
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Jésus, qui les précède d’une dizaine de mètres, se retourne, tel une ombre blanche dans la nuit :
« Il n’y a pas de limite à l’amour et au pardon, non. Ni en Dieu, ni chez les vrais enfants de Dieu. Tant qu’il y a de la vie, il n’y a pas de limite. L’unique barrière à la venue du pardon et de l’amour, c’est la résistance impénitente du pécheur. Mais s’il se repent, il est toujours pardonné, même s’il venait à pécher non pas une, deux, trois fois par jour, mais davantage.
Vous aussi, vous péchez et vous voulez que Dieu vous pardonne. Vous allez lui dire : “ J’ai péché ! Remets-moi ma faute ”, et le pardon vous est doux, comme il est doux à Dieu de pardonner. Vous n’êtes pas des dieux, par conséquent moins grave est l’offense que vous fait l’un de vos semblables qu’elle ne l’est à Celui qui n’est semblable à aucun autre. Ne le pensez-vous pas ? Pourtant, Dieu pardonne. Vous aussi, faites de même. Prenez garde à vous ! Veillez à ce que votre intransigeance ne vous porte pas tort, en provoquant l’intransigeance de Dieu envers vous.
Je l’ai déjà dit, mais je le répète : soyez miséricordieux pour obtenir miséricorde. Personne n’est assez exempt de péché pour pouvoir se montrer inexorable envers le pécheur. Regardez les poids qui pèsent sur votre propre cœur avant de voir ceux d’autrui. Enlevez d’abord les vôtres de votre âme, puis tournez-vous vers ceux des autres pour leur montrer, non pas la rigueur qui condamne, mais l’amour qui instruit et aide à se délivrer du mal.
Pour pouvoir dire, sans que le pécheur vous impose silence : “ Tu as péché envers Dieu et envers ton prochain ”, il faut ne pas avoir péché ou du moins avoir réparé sa faute.
Pour pouvoir dire à l’homme mortifié d’avoir péché : “ Aie foi, Dieu pardonne à celui qui se repent ” comme serviteurs de ce Dieu qui pardonne aux repentis, vous devez faire preuve de miséricorde dans le pardon.
Alors vous pourrez dire : “ Vois-tu, pécheur repenti ? Moi, je pardonne tes fautes soixante-dix-sept fois sept fois parce que je suis le serviteur du Dieu qui pardonne un nombre incalculable de fois à celui qui se repent autant de fois de ses péchés. Imagine donc comme le Parfait te pardonne, si moi je sais pardonner, uniquement parce que je suis son serviteur. Aie foi ! ” Voilà ce que vous devez pouvoir dire, non pas en paroles mais en actes : en pardonnant.
Si votre frère commet quelque faute, reprenez-le avec amour, et s’il se repent, pardonnez-lui. S’il a péché sept fois dès le commencement du jour et s’il vous dit sept fois : “ Je me repens ”, pardonnez-lui autant de fois. Avez-vous compris ? Me promettez-vous de le faire ? Me promettez-vous d’en avoir compassion pendant qu’il est au loin ? De m’aider à le guérir en vous maîtrisant, par esprit de sacrifice, quand il se trompe ? Ne voulez-vous pas m’aider à le sauver ? C’est votre frère d’âme, qui vient d’un unique Père, un frère de race qui vient d’un unique peuple, un frère de mission puisqu’il est apôtre comme vous. C’est donc trois fois que vous devez l’aimer. Si vous aviez dans votre famille un frère qui afflige votre père et fait parler de lui, ne chercheriez-vous pas à le corriger pour que votre père ne souffre plus et que les gens ne parlent plus de votre famille ? Alors ? Ne faites-vous pas partie d’une plus grande et plus sainte famille, dont le Père est Dieu et dont je suis l’Aîné ? Pourquoi donc ne voulez-vous pas consoler le Père et moi-même et nous aider à rendre bon le pauvre frère qui, croyez-le, n’est pas heureux d’être ainsi… »
Jésus implore anxieusement en faveur de l’apôtre si plein de défauts… Et il achève :
« Je suis le grand Mendiant, et je vous demande l’obole la plus précieuse : les âmes. Moi, je vais à leur recherche, mais vous, vous devez m’aider… Rassasiez la faim de mon cœur qui cherche l’amour et ne le trouve qu’en trop peu de personnes. Car ceux qui ne tendent pas à la perfection sont pour moi autant de pains enlevés à ma faim spirituelle. Donnez des âmes à votre Maître affligé de ne pas être aimé et d’être incompris… » Tome 6 – ch 423.7