j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue ! Lc 15,6
C’est pourquoi celle qui fait ma Volonté et vit en elle peut être appelée la retrouvée de la Création.
Le livre du Ciel Tome 33, 26 novembre 1933
Ma fille, la créature qui fait sa propre volonté, se met à part et travaille seule. Il n’y a personne pour l’aider,
personne pour lui donner force et lumière afin de faire le mieux possible ce qu’elle fait. Tout le monde la laisse à elle-même, isolée, sans défense. On peut l’appeler l’abandonnée, l’âme perdue dans la Création, qui souffre parce qu’elle veut faire sa propre volonté. Elle ressent le poids de la solitude dans laquelle elle s’est placée et l’absence de toute aide ; et, oh ! combien, je souffre de voir tant de créatures se séparer de moi. Afin de leur faire sentir ce que signifie agir sans ma Volonté, je me tiens aussi loin que possible, leur faisant ressentir tout le poids de la volonté humaine qui ne leur laisse pas de repos et devient leur plus cruel tyran. C’est tout le contraire pour la créature qui fait ma Volonté. Tous sont alors avec elle, le ciel, les saints, les anges, car pour l’honneur et le respect de ma Divine Volonté chacun est obligé d’aider cette créature et de la soutenir dans les actes où entre ma Volonté qui se met
elle-même en communication avec tous et leur commande de l’aider, de la défendre et d’en faire le cortège de leur compagnie. La grâce et une lumière chatoyante sourient déjà dans son âme, et ma Volonté lui administre ce qu’il y a de mieux et de plus beau dans son acte. Je suis moi-même à l’œuvre dans la créature qui fait ma Volonté que je fais couler dans ses actes pour en avoir l’honneur, l’amour et la gloire de mes actes, pour la créature qui a opéré dans ma Volonté. C’est pourquoi elle ressent cette connexion avec tous, la force, le soutien, la compagnie et la défense de tous. C’est pourquoi celle qui fait ma Volonté et vit en elle peut être appelée la retrouvée de la Création, la fille, la sœur, l’amie de tous. Elle est comme le soleil qui des hauteurs de sa sphère fait pleuvoir la lumière et s’étend pour enclore toute chose dans sa lumière, se donner à tous sans se refuser à personne ; et telle une sœur fidèle, sa lumière embrasse toutes choses et donne en gage de son amour envers toutes les choses créées ses effets bénéfiques, en se constituant elle-même vie de l’effet qu’elle donne.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
C’est ainsi que se comporte le bon Père qui est aux Cieux avec ses fils qui errent sur la terre. Son amour est la verge qui les rassemble, sa voix leur sert de guide, ses pâturages c’est sa Loi, son bercail le Ciel.
233.2 – Mais voilà qu’une brebis le quitte. Combien il l’aimait ! Elle était jeune, pure, candide comme une nuée légère dans un ciel d’avril. Le berger la regardait avec tant d’amour en pensant à tout le bien qu’il pouvait lui faire et à tout l’amour qu’il pourrait en recevoir. Et elle l’abandonne.
Le long du chemin qui borde le pâturage, un tentateur est passé. Il ne porte pas une casaque austère, mais un habit aux mille couleurs. Il ne porte pas la ceinture de peau avec la hache et le couteau suspendus, mais une ceinture d’or d’où pendent des sonnettes au son argentin, mélodieux comme la voix du rossignol, et des ampoules d’essences enivrantes… Il n’a pas le bourdon avec lequel le bon pasteur rassemble et défend les brebis, et si le bourdon ne suffit pas, il est prêt à les défendre avec sa hache ou son couteau et même au péril de sa vie.
44> Mais ce tentateur qui passe a dans les mains un encensoir tout brillant de pierres précieuses d’où s’élève une fumée qui est à la fois puanteur et parfum, qui étourdit comme éblouissent les facettes des bijoux, oh ! combien faux ! Il va en chantant et laisse tomber des poignées d’un sel qui brille sur le chemin obscur…
Quatre-vingt-dix-neuf brebis le regardent sans bouger.
La centième, la plus jeune et la plus chère, fait un bond et disparaît derrière le tentateur. Le berger l’appelle, mais elle ne revient pas. Elle va, plus rapide que le vent, rejoindre celui qui est passé et, pour soutenir ses forces dans sa course, elle goûte ce sel qui pénètre au dedans et la brûle d’un délire étrange qui la pousse à chercher les eaux noires et vertes dans l’obscurité des forêts. Et, dans les forêts, à la suite du tentateur, elle s’enfonce, elle pénètre, monte et descend et elle tombe… une, deux, trois fois. Et une, deux, trois fois, elle sent autour de son cou l’embrassement visqueux des reptiles, et assoiffée, elle boit des eaux souillées, et affamée, elle mord des herbes qui brillent d’une bave dégoûtante.
233.3 – Que fait pendant ce temps le bon pasteur ? Il enferme en lieu sûr les quatre-vingt-dix-neuf brebis fidèles et puis se met en route et ne s’arrête pas jusqu’à ce qu’il trouve des traces de la brebis perdue. Puisqu’elle ne revient pas à lui, qui confie au vent ses appels, il va vers elle. Il la voit de loin, enivrée et enlacée par les reptiles, tellement ivre qu’elle ne sent pas nostalgie du visage qui l’aime, et elle se moque de lui. Et il la revoit, coupable d’être entrée comme une voleuse dans la demeure d’autrui, tellement coupable qu’elle n’ose plus le regarder… Et pourtant le pasteur ne se lasse pas… et il va. Il la cherche, la cherche, la suit, la harcèle. Il pleure sur les traces de l’égarée ; lambeaux de toison ; lambeaux d’âme ; traces de sang ; délits de toutes sorte ; ordures ; témoignages de sa luxure. Il va et la rejoint.
Ah ! je t’ai trouvée, mon aimée ! Je t’ai rejointe ! Que de chemin j’ai fait pour toi ! Pour te ramener au bercail. Ne courbe pas ton front souillé. Ton péché est enseveli dans mon cœur. Personne, excepté moi qui t’aime, ne le connaîtra. Je te défendrai contre les critiques d’autrui, je te couvrirai de ma personne pour te servir de bouclier contre les pierres des accusateurs. Viens. Tu es blessée ? Oh ! montre-moi tes blessures. Je les connais, mais je veux que tu me les montre, avec la confiance que tu avais quand tu étais pure et quand tu me regardais moi, ton pasteur et ton dieu, d’un œil innocent.
45> Les voilà. Elles ont toutes un nom. Oh ! comme elles sont profondes ! Qui te les a faites si profondes ces blessures au fond du cœur ? Le Tentateur, je le sais. C’est lui qui n’a ni bourdon ni hache mais qui blesse plus profondément avec sa morsure empoisonnée et, après lui, ce sont les faux bijoux de son encensoir, qui t’ont séduite par leur éclat… et qui étaient un soufre infernal qui se produisait à la lumière pour te brûler le cœur. Regarde combien de blessures, combien de toison déchirée, combien de sang, combien de ronces !
233.4 – Oh ! pauvre petite âme illusionnée ! Mais dis-moi : si je te pardonne, tu m’aimeras encore ? Mais dis-moi : si je te tends les bras, tu t’y jetteras ? Mais dis-moi : as-tu soif d’un amour bon ? Et alors : viens et reviens à la vie. Reviens dans les pâturages saints. Tu pleures. Tes larmes mêlées aux miennes lavent les traces de ton péché, et Moi, pour te nourrir, puisque tu es épuisée par le mal qui t’a brûlée, je m’ouvre la poitrine, je m’ouvre les veines et je te dis : “Nourris-toi, mais vis !” Tome 4, chapitre 233.