« Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. » Lc 9,62
Si, cependant, le pauvre regarde en arrière avec regret en pensant à ses guenilles et en se désolant parce qu’il n’a rien qui lui appartienne, est-ce qu’il n’offenserait pas la bonté et la magnanimité de ce seigneur ?
Le livre du Ciel Tome 13, 20 janvier 1922
Quand Je veux appeler une âme dans ma Volonté afin qu’Elle y fasse sa demeure, J’agis comme un seigneur, qui veut prendre dans son palais l’un de ses sujets les plus pauvres, en l’invitant à enlever ses vêtements de pauvre
et à revêtir des vêtements comme les Siens, à vivre avec lui, pour qu’ensuite il puisse l’informer de toutes Ses bonnes choses. Ainsi, ce seigneur parcourt toutes les rues de la ville. Et lorsqu’il trouve l’un des plus pauvres de ses sujets, sans domicile, sans lit, vêtu seulement de guenilles sales, il le prend et il l’amène dans son palais, dans un geste triomphal de sa charité. Il exige cependant qu’il enlève ses haillons, se nettoie et s’habille des plus beaux vêtements. Pour effacer le souvenir de sa pauvreté, il brûle ses guenilles parce que, étant extrêmement riche, il ne tolère rien de pauvre dans sa maison. Si, cependant, le pauvre regarde en arrière avec regret en pensant à ses guenilles et en se désolant parce qu’il n’a rien qui lui appartienne, est-ce qu’il n’offenserait pas la bonté et la magnanimité de ce seigneur ? « C’est ainsi que Je suis. Alors que ce seigneur parcourt la ville, Moi je voyage autour du monde entier et même à travers les générations. Quand Je trouve le plus petit et le plus misérable, Je le prends et Je le place dans la sphère éternelle de mon Vouloir et Je lui dis : « Travaille avec Moi dans ma Volonté. Ce qui est à Moi est à toi. Si tu as quelque chose qui t’appartienne, laisse-le. Parce que, dans la sainteté et dans les
immenses richesses de ma Volonté, ces choses ne sont rien d’autre que de misérables guenilles. Celui qui veut garder ses propres mérites appartient aux serviteurs et aux esclaves, pas aux fils. Ce qui appartient au Père appartient aux fils. Quels sont tous les mérites que tu pourrais acquérir en comparaison d’un seul acte dans ma
Volonté ? Tous les mérites ont leur petite valeur, leur poids et leur mesure. Mais qui pourrait évaluer un seul acte dans ma Volonté ? Personne, personne ! Dans ma Volonté, tu les trouveras tous et tu en seras propriétaire. N’es-tu pas contente ? Écoute, ma fille, Je veux que tu laisses tout de côté. Ta mission est très grande, et plus que des mots, c’est des actes que j’attends de toi. Je désire que tout de toi soit un acte continuel dans ma Volonté.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Finalement, ils arrivent près d’un fourré de ronces qui sert de limite à une propriété. Derrière, se trouve un champ de lin dont le vent fait onduler les hautes tiges qui commencent à sortir leurs fleurs bleu ciel.
« Arrêtons-nous ici. Si nous restons assis, personne ne nous verra, et nous repartirons à la tombée de la nuit … dit Pierre en essuyant sa sueur.
– Où ? » questionne Jude. « Nous avons les femmes.
– Nous irons n’importe où. Du reste, les prés sont pleins de foin coupé, ça servira de lit. Pour les femmes, nous ferons des tentes avec nos manteaux et nous veillerons.
– Oui. Il suffit de ne pas être vus et de descendre à l’aube vers le Jourdain. Tu avais raison, Maître, de ne pas vouloir prendre la route de Samarie. Pour nous qui sommes pauvres, mieux vaut les voleurs que les Samaritains !… déclare Barthélemy, encore hors d’haleine (…)
« Maître, si, à cause de la perfection de ton amour, tu ne veux pas recourir au châtiment, veux-tu que nous le fassions ? Veux-tu que nous disions au feu du ciel de descendre et de consumer ces pécheurs ? Tu nous as appris que nous pouvions tout ce que nous demandions avec foi et… »
Jésus qui marchait un peu penché, comme s’il était fatigué, se redresse brusquement et les foudroie de ses yeux qui étincellent à la lumière de la lune. Les deux frères reculent en silence, effrayés devant ce regard. Sans cesser de les fixer, Jésus leur dit :
« Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes. Le Fils de l’homme n’est pas venu perdre les âmes, mais les sauver. Vous ne vous rappelez pas ce que je vous ai dit dans la parabole du bon grain et de l’ivraie : “ Pour l’instant, laissez le bon grain et l’ivraie croître ensemble car, à vouloir les séparer maintenant, vous risqueriez d’arracher le bon grain avec l’ivraie. Laissez-les donc pousser ensemble jusqu’à la moisson. Alors je dirai aux moissonneurs : ramassez l’ivraie et liez-la en bottes pour la brûler, puis rentrez le bon grain dans mon grenier. ” »
Jésus a déjà modéré son indignation envers les deux apôtres qui, à cause d’une colère suscitée par leur amour pour lui, demandaient de punir les habitants de Tersa, et qui se tiennent maintenant tête basse devant lui. Il les prend par le coude, l’un à droite, l’autre à gauche, et se remet en route en les conduisant ainsi et en parlant à tous qui s’étaient groupés autour de lui quand il s’est arrêté.
« En vérité, je vous dis que le temps de la moisson est proche, ma première moisson, et pour beaucoup, il n’y en aura pas de seconde. Mais — louons-en le Très-Haut — certaines personnes qui, pendant mon temps, n’ont pas su devenir épi de bon grain, renaîtront avec une âme nouvelle après la purification du sacrifice pascal. Jusqu’à ce jour, je ne m’acharnerai contre personne… Après viendra la justice…
– Après la Pâque ? demande Pierre.
– Non. Après le temps. Je ne parle pas des hommes d’aujourd’hui. Je considère les siècles futurs. L’homme ne cesse de se renouveler comme les moissons dans les champs, et les récoltes se suivent. Et moi, je laisserai ce qu’il faut pour que ceux qui viendront puissent devenir du bon grain. S’ils s’y refusent, à la fin du monde, mes anges sépareront l’ivraie du bon grain. Alors viendra le Jour éternel de Dieu seul. Pour l’instant, dans le monde, c’est le jour de Dieu et de Satan. Le Premier semant le bien, le second jetant parmi les semences de Dieu son ivraie de damnation, ses scandales, ses iniquités, ses semences d’iniquité. Car il y aura toujours des gens pour exciter contre Dieu, comme ici, avec ceux-ci qui, en vérité, sont moins coupables que ceux qui les poussent au mal.
– Maître, chaque année nous nous purifions à la Pâque des Azymes, mais nous restons toujours les mêmes. Est-ce que ce sera différent, cette année ? demande Matthieu.
– Très différent.
– Pourquoi ? Explique-nous.
– Demain… Demain, ou lorsque nous serons en route, et que Judas sera parmi nous.
– Oh oui ! Tu nous le révéleras et nous nous rendrons meilleurs… En attendant, pardonne-nous, Jésus, implore Jean.
– C’est à juste titre que je vous ai surnommés “ les fils du tonnerre ”. Mais le tonnerre ne fait pas de mal. La foudre, elle, peut tuer. Néanmoins, le tonnerre annonce souvent la foudre. C’est ce qui arrive à l’homme qui n’extirpe pas de son âme tout désordre contre l’amour. Aujourd’hui, il demande à pouvoir punir. Demain, il punira sans demander. Après-demain, ce sera sans la moindre raison. Il est facile de descendre… C’est pourquoi je vous conseille de vous dépouiller de toute forme de dureté de cœur envers votre prochain. Imitez-moi, et vous serez sûrs de ne pas vous tromper. M’avez-vous jamais vu me venger de quelqu’un qui m’afflige ? Tome 9 – ch 575.2