De l’évangile de Luc 18, 9-14
“Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !”
La connaissance de soi est la plus grande grâce qu’une âme puisse recevoir.
Le livre du Ciel Tome 2, 2 juin 1899
« La plus grande grâce qu’une âme puisse recevoir, c’est la connaissance de soi. La connaissance de soi et la connaissance de Dieu vont de pair. Plus tu te connais toi-même, plus tu connais Dieu. Quand l’âme a appris à se connaître, elle réalise que, seule, elle ne peut rien faire de bien. En conséquence, son ombre (c’est-à-dire son être), se transforme en Dieu. Elle en vient à tout faire en Dieu. Elle est en Dieu et marche à ses côtés sans regarder, sans sonder, sans parler. C’est comme si elle était morte. De fait, étant consciente de la profondeur de son néant, elle n’ose rien faire par elle-même, mais elle suit aveuglément la trajectoire de Dieu. L’âme qui se connaît bien ressemble à ces personnes qui voyagent en bateau à vapeur. Sans faire un seul pas, elles entreprennent de longs voyages. Mais tout se fait grâce au bateau qui les porte. Il en est de même pour l’âme qui, en confiant sa vie à Dieu,
fait des envols sublimes sur les chemins de la perfection. Elle sait toutefois qu’elle les fait non par elle-même, mais par la grâce de Dieu. » Oh ! Comme le Seigneur favorise cette âme, l’enrichit et la comble de ses plus grandes grâces, sachant qu’elle ne s’attribue rien à elle-même, mais lui rend grâce et lui attribue tout ! Heureuse es-tu, ô âme qui te connais toi-même !
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Le pharisien, tout droit, presque insolent, comme s’il était le maître du lieu et comme si c’était lui qui daignait rendre hommage à un visiteur, disait : “Voici que je suis venu te vénérer dans la Maison qui est notre gloire. Je suis venu bien que je sente que Tu es en moi, car je suis juste. Je sais l’être. Cependant, bien que je sache que c’est par mon mérite que je suis tel, je te remercie, comme la loi le prescrit, de ce que je suis. Je ne suis pas rapace, injuste, adultère, pécheur comme ce publicain qui, en même temps que moi, a jeté dans le Trésor une poignée de piécettes. Moi, Tu l’as vu, j’ai donné tout ce que j’avais sur moi. Cet avare, au contraire, a fait deux parts et il t’a donné la plus petite, l’autre certainement il va la garder pour faire bombance et pour les femmes. Mais moi, je suis pur. Je ne me contamine pas, moi. Je suis pur et juste, je jeûne deux fois la semaine, je paie la dîme de tout ce que je possède. Oui, je suis pur, juste et béni car je suis saint. Gardes-en le souvenir, Seigneur”.
Le publicain, dans son coin éloigné, n’osait pas lever son regard vers les portes précieuses du Temple et, en se frappant la poitrine, il priait ainsi : “Seigneur, je ne suis pas digne de me tenir dans ce lieu. Mais Tu es juste et saint et Tu me le permets encore, car Tu sais que l’homme est pécheur et que s’il ne vient pas vers Toi, il devient un démon. Oh ! mon Seigneur ! Je voudrais t’honorer nuit et jour et je dois pendant tant d’heures être l’esclave de mon travail : dur travail qui m’humilie, parce qu’il est douleur pour mon prochain le plus malheureux, mais je dois obéir à mes supérieurs parce que c’est mon pain. Fais, ô mon Dieu, que je sache accommoder le devoir envers mes supérieurs, avec la charité envers mes pauvres frères, pour qu’en mon travail je ne trouve pas ma condamnation. Tout travail est saint s’il est fait avec charité. Garde ta charité toujours présente en mon cœur, pour que moi, le misérable que je suis, je sache avoir pitié de ceux qui me sont soumis, comme Tu as pitié de moi, grand pécheur.
J’aurais voulu t’honorer davantage, ô Seigneur, tu le sais. Mais j’ai pensé que prendre l’argent destiné au Temple pour soulager huit cœurs malheureux était une chose meilleure que de le verser au Trésor et puis faire verser des larmes de désolation à huit innocents malheureux. Pourtant, si je me suis trompé, fais-moi le comprendre, ô Seigneur, et je te donnerai jusqu’à la dernière piécette et je retournerai au pays à pied en mendiant mon pain. Fais-moi comprendre ta justice. Aie pitié de moi, ô Seigneur, car je suis un grand pécheur”. Voilà la parabole.
432> En vérité, en vérité je vous dis que le pharisien sortit du Temple avec un nouveau péché ajouté à ceux déjà faits avant de monter au Moriah, alors que le publicain en sortit justifié et la bénédiction de Dieu l’accompagna à sa maison et y demeura, car il avait été humble et miséricordieux et ses actions avaient été encore plus saintes que ses paroles, alors que le pharisien n’était bon qu’en paroles et extérieurement alors qu’en son intérieur, il était l’ouvrier de Satan et faisait ses œuvres par orgueil et dureté de cœur, et Dieu le haïssait pour ce motif.
Celui qui s’exalte sera toujours, tôt ou tard, humilié. Si ce n’est pas ici, ce sera dans l’autre vie. Celui qui s’humilie sera exalté particulièrement là-haut au Ciel où on voit les actions des hommes dans leur véritable vérité. Tome 7, chapitre 523