De l’évangile de Marc 4, 35-41
Pourquoi êtes-vous si craintifs ?
Sa frayeur et son horreur furent si grandes qu’il devint un homme craintif.
Le livre du Ciel Tome 20, 10 novembre 1926
Ma fille, Adam a ressenti cette cruelle déchirure, mais il tomba malgré tout dans le labyrinthe de sa volonté qui ne lui laissa plus de paix, ni à lui ni à sa postérité. Toute la Création se retira de lui d’un seul souffle et le
bonheur, la paix, la force, la souveraineté tout disparu. Il se retrouva seul avec lui-même. Pauvre Adam, combien il lui en a coûté de se retirer de ma Volonté. Simplement du fait de se sentir isolé, sans être entouré du cortège de la Création tout entière, sa frayeur et son horreur furent si grandes qu’il devint un homme craintif. Il avait peur de tout même de ses propres œuvres et avec raison, car il est dit : ‘Celui qui n’est pas avec moi est contre moi. Comme il n’était plus relié aux choses, elles devaient en toute justice se mettre contre lui. Pauvre Adam, il mérite
bien notre compassion. Il n’avait aucun exemple de quelqu’un qui était tombé et du grand mal qui lui était arrivé, pour qu’il puisse prendre garde à ne pas tomber lui-même. Il n’avait aucune idée du mal. En fait, ma fille, le mal, le péché, la chute d’une créature a deux effets : à celle qui est mauvaise et veut tomber, elle sert d’exemple, d’encouragement et d’incitation à tomber dans l’abîme du mal ; pour celle qui est bonne et ne veut pas tomber, elle sert d’antidote, de dissuasif, d’aide et de défense afin de ne pas tomber. De fait, voir le grand mal, le malheur de quelqu’un d’autre, sert d’exemple pour ne pas tomber et ne pas suivre le même chemin afin de ne pas se retrouver soi-même dans le même malheur. Ainsi, le péché d’un autre nous permet d’être attentifs et sur nos gardes. Par conséquent, la chute d’Adam est pour toi d’un grand secours, une leçon et un appel, alors que lui n’avait pas cette leçon du mal parce qu’alors, le mal n’existait pas.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta:
Jésus dort à la poupe[3]. Il est vêtu de blanc comme à l’ordinaire. Il a la tête posée sur le bras gauche, et sous son bras et sa tête il a mis son manteau gris-bleu replié plusieurs fois. Il est assis, pas allongé, sur le fond de la barque et appuie sa tête sur la tablette qui se trouve à l’extrémité de la poupe. Je ne sais pas le nom que lui donnent les marins. Il dort tranquillement. Il est fatigué. Il est tranquille.
Pierre est au gouvernail, André s’occupe des voiles, Jean et deux autres dont je ne sais qui ils sont, remettent en ordre amarres et filets au fond de la barque, comme s’ils avaient l’intention de se préparer à pêcher, peut-être pendant la nuit. Je dirais que le jour décline car le soleil descend déjà à l’occident. Les disciples ont tous remonté leurs tuniques pour être plus libres dans leurs mouvements et pour aller d’un endroit à l’autre de la barque en passant par-dessus les rames, les sièges, les paniers et les filets sans être gênés par leurs vêtements. Ils ont tous enlevé leurs manteaux. 212> 185.3 – Je vois le ciel s’obscurcir et le soleil qui se cache derrière des nuages d’orage débouchés à l’improviste de derrière la pointe d’une colline. Le vent les pousse rapidement vers le lac. Le vent pour l’instant est en haut et le lac est encore tranquille. Seulement il prend une teinte plus sombre et se plisse en surface. Ce ne sont pas encore des vagues mais déjà l’eau commence à remuer. Pierre et André observent le ciel et le lac et se disposent à manœuvrer pour accoster. Mais le vent s’abat sur le lac, et en quelques minutes, tout bouillonne et écume. Les flots qui s’entrechoquent et heurtent le bateau, l’élèvent, l’abaissent, le retournent en tous sens, empêchent la manœuvre du gouvernail comme le vent gêne celle de la voile qu’il faut carguer. Jésus dort. Ni les pas, ni les voix excitées des disciples, ni non plus le sifflement du vent et le choc des vagues contre les flancs du bateau et la proue ne l’éveillent. Ses cheveux flottent au vent et il reçoit quelques embruns. Mais Lui dort. Jean va de la proue à la poupe et le couvre de son manteau qu’il a tiré de dessous une tablette. Il le couvre avec un délicat amour. La tempête devient de plus en plus brutale. Le lac est noir comme si on y avait versé de l’encre, strié par l’écume des vagues. La barque engloutit de l’eau et se trouve poussée au large par le vent. Les disciples suent à la manœuvre et pour écoper l’eau que les vagues projettent. Mais cela ne sert à rien. Eux maintenant pataugent dans l’eau qui leur arrive à mi-jambe et la barque ne cesse de s’alourdir. 185.4 – Pierre perd son calme et sa patience. Il donne le gouvernail à son frère, et en titubant va vers Jésus qu’il secoue vigoureusement. Jésus s’éveille et lève la tête. “Sauve-nous, Maître, nous périssons !” Lui crie Pierre (il lui faut crier pour se faire entendre). Jésus regarde son disciple fixement, il regarde les autres et puis il regarde le lac : “As-tu foi que je puisse vous sauver ?” “Vite, Maître” crie Pierre, alors qu’une vraie montagne d’eau, partant du milieu du lac se dirige rapidement sur la pauvre barque. On dirait une trombe tant elle est élevée et effrayante. Les disciples qui la voient venir s’agenouillent et s’agrippent où et comme ils peuvent, persuadés que c’est la fin. 213> Jésus se lève, debout sur la tablette de la proue. Sa figure blanche se détache sur la tempête livide. Il étend les bras vers la lame et dit au vent : “Arrête et tais-toi” et à l’eau : “Calme-toi. Je le veux[4].” Alors l’énorme vague se dissout en écume qui retombe sans dégâts. Un dernier rugissement qui s’éteint en un murmure, comme était le sifflement du vent qui se change en un soupir. Et sur le lac pacifié revient la sérénité du ciel et l’espérance et la foi dans le cœur des disciples. La majesté de Jésus je ne puis la décrire. Il faut la voir pour la comprendre. Et je la goûte en mon intime, car elle m’est toujours présente et je revois comme était tranquille le sommeil de Jésus et comme était puissant son empire sur les vents et les flots. Jésus dit ensuite : « Je ne te commente pas l’Évangile dans le sens où tous le commentent. Je vais t’éclairer ce qui précède le passage de l’Évangile. Pourquoi est-ce que je dormais ? Est-ce que par hasard je ne savais pas que la bourrasque allait arriver ? Oui, Je le savais. J’étais seul à le savoir. Et alors, pourquoi est-ce que je dormais ? Les apôtres étaient des hommes, Maria. Animés de bonne volonté, mais encore seulement des “hommes”. L’homme se croit toujours capable de tout. Quand, ensuite, il est réellement capable dans une chose, il est plein de suffisance et d’attachement à son “savoir-faire”. Pierre, André, Jacques et Jean étaient de bons pêcheurs et pour ce motif ils se croyaient insurpassables dans la manœuvre des bateaux. Moi, pour eux, j’étais un grand “Rabbi” mais une nullité comme marin. C’est pourquoi ils me jugeaient incapable de les aider et, quand ils montaient dans la barque pour traverser la mer de Galilée, ils me priaient de rester assis parce que j’étais incapable d’autre chose. Leur affection aussi y était pour quelque chose, et ils ne voulaient pas m’imposer des fatigues matérielles. Mais l’attachement à leur “savoir-faire” dépassait encore l’affection. Je ne m’impose que dans des cas exceptionnels, Maria. Généralement je vous laisse libres et j’attends. Ce jour-là j’étais fatigué et on me priait de me reposer c’est-à-dire de les laisser faire, eux qui étaient si capables. Alors je me mis à dormir. 214> Dans mon sommeil se mêlait aussi cette constatation de ce que l’homme est “homme” et qu’il veut agir par lui-même sans se rendre compte que Dieu ne demande qu’à l’aider. En ces “sourds spirituels” en ces “aveugles spirituels” je voyais tous les sourds et aveugles spirituels qui pendant des siècles et des siècles iraient à leur ruine pour vouloir agir par eux-mêmes”, alors que je suis penché sur leurs besoins en attendant qu’ils m’appellent à l’aide. Quand Pierre cria : “Sauve-nous !” mon amertume tomba comme un caillou qu’on laisse aller. Je ne suis pas “homme”, je suis le Dieu-Homme. Je n’agis pas comme vous agissez. Vous, quand quelqu’un a repoussé votre conseil ou votre aide, et que vous le voyez dans l’embarras, même si vous n’êtes pas assez méchants pour vous en réjouir, vous l’êtes assez pour rester dédaigneux, indifférents, à le regarder sans vous émouvoir de son appel à l’aide. Par votre attitude, vous lui faites comprendre : “Quand j’ai voulu t’aider, tu n’as pas voulu ? Maintenant, débrouille-toi”. Mais Moi, je suis Jésus. Je suis le Sauveur. Et je sauve, Maria. Je sauve toujours dès qu’on m’appelle. Les malheurs servent à vous persuader de votre néant, de votre déraison, cause de tant d’erreurs, et de votre méchanceté, cause de tant de deuils et de douleurs, de vos fautes, cause de punitions que vous vous donnez à vous -mêmes, et de mon existence, de ma puissance, de ma bonté. Voilà ce que vous dit l’Évangile d’aujourd’hui. “Votre” Évangile de l’heure présente, pauvres fils. Appelez-moi. Jésus ne dort que parce qu’il est angoissé de vous voir sans amour pour Lui. Appelez-moi et je viendrai.” Tome 3, chapitre 185. |
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