De l’évangile de Luc 2, 16-21
En ce temps-là, les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Lc 2,16
Les bergers, qui étaient de garde dans le voisinage, entendirent les voix angéliques et accoururent rendre visite au petit Roi divin.
La Reine du Ciel dans le royaume de la Volonté Divine, 22e jour.
Les anges illuminaient le ciel en chantant des airs mélodieux que tous pouvaient entendre : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Le céleste Bébé est né dans la grotte de Bethléem, il est emmailloté de langes. » Les bergers, qui étaient de garde dans le voisinage, entendirent les voix angéliques et accoururent rendre visite au petit Roi divin.
Chère fille, quand j’ai reçu mon Fils dans mes bras et lui ai donné mon premier baiser, j’ai ressenti le besoin d’amour de lui donner quelque chose qui m’était propre et, lui présentant ma poitrine, je lui donnai abondamment du lait formé en moi par le divin Fiat. Qui pourrait raconter ce que j’ai alors ressenti, ainsi que les mers de grâces, d’amour et de sainteté que mon Fils me donna en échange ?
Ensuite, je l’emmaillotai dans des langes pauvres, mais propres, et le déposai dans la crèche. C’était sa Volonté et je ne pouvais rien faire d’autre que d’obéir. Cependant, avant cela, je le partageai avec mon cher saint Joseph en le plaçant dans ses bras. Oh ! Comme il exulta ! Il le pressa sur son cœur et le charmant petit Bébé versa des torrents de grâces dans son âme.
Puis, après que Joseph et moi eussions aménagé un peu de foin dans la mangeoire, je détachai Jésus de mes bras maternels pour l’y coucher. Charmée par la beauté du divin Enfant, je restais à genoux près de lui presque tout le temps, déployant les mers d’amour que la Divine Volonté avait formées en moi pour l’aimer, l’adorer et le remercier.
Et que faisait le céleste Bébé dans la mangeoire ? Un acte continuel de la Volonté de notre Père Céleste, cette Volonté qui était aussi la sienne. Il soupirait et pleurait, appelant ainsi toutes les créatures en leur disant par ses larmes d’amour : « Venez tous, mes enfants. Par amour pour vous, je suis né dans la souffrance et dans les pleurs. Venez tous pour connaître les excès de mon amour. Donnez-moi un refuge dans vos cœurs. »
Et c’était un va-et-vient continuel des bergers qui venaient le visiter. À chacun, il donnait un doux regard et un sourire d’amour, souvent accompagnés de ses larmes. Maintenant, ma fille, un petit mot pour toi. Tu dois savoir que toute ma joie était d’avoir mon cher Fils Jésus sur mes genoux. Mais la Divine Volonté me fit comprendre que je devais le laisser dans la mangeoire à la disposition de tout le monde, afin que ceux qui le voulaient puissent le prendre dans leurs bras, le caresser et l’embrasser comme s’il était leur propre enfant.
Il était le petit Roi de chacun et, par conséquent, ils avaient le droit de lui faire une douce promesse d’amour. Quant à moi, pour accomplir la Volonté Suprême, je me privais de mes innocentes joies de Mère, commençant ainsi, dans le travail et le sacrifice, mon rôle de donner Jésus à tous.
Ma fille, la Divine Volonté veut tout, y compris le sacrifice des choses les plus saintes, selon les circonstances, même l’immense sacrifice d’être privé de Jésus. Cela est dans le but d’étendre davantage son Royaume et de multiplier sa vie. En fait, quand la créature est privée de Jésus et de son amour, son héroïsme est si grand qu’il produit une nouvelle vie de Jésus et lui procure une nouvelle demeure. Par conséquent, chère enfant, sois attentive. Sous aucun prétexte, ne refuse jamais rien à la Divine Volonté.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
« Allons voir avant de juger. Appelez aussi les autres qui dorment et prenez vos bâtons. Il y a peut-être une mauvaise bête ou des brigands… »
Ils rentrent, appellent les autres bergers, sortent avec des torches et des gourdins et rejoignent l’enfant.
« Là, là ! » murmure-t-il en souriant. « Au-dessus de l’arbre, regardez cette lumière qui arrive. On dirait qu’elle avance sur un rayon de lune. Là voilà qui s’approche ! Qu’elle est belle !
– Moi, je ne vois qu’une clarté un peu vive.
– Moi aussi, approuvent les autres.
– Non. Je vois quelque chose qui ressemble à un corps, dit l’un d’eux, en qui je reconnais le berger qui a donné du lait à Marie.
– C’est un… c’est un ange ! S’écrie l’enfant. Le voilà qui descend et qui s’approche… par terre ! A genoux devant l’ange de Dieu ! »
Un long “ oh ” plein de respect s’élève du groupe des bergers qui tombent face à terre. Plus ils sont âgés, plus ils paraissent frappés par l’apparition. Les plus jeunes sont à genoux, mais ils regardent l’ange, qui s’approche toujours plus près et s’arrête en l’air en déployant de grandes ailes d’une blancheur de perle dans la blancheur de la lune qui l’entoure, au-dessus du mur d’enceinte.
« N’ayez pas peur, je ne porte pas malheur. Je vous apporte la nouvelle d’une grande allégresse pour le peuple d’Israël et pour tous les peuples de la terre. »
La voix de l’ange ressemble à une harpe harmonieuse qui accompagne des chants de rossignols.
« Aujourd’hui, dans la cité de David est né le Sauveur. »
A ces mots, l’ange ouvre plus grand ses ailes et les agite comme sous un tressaillement de joie, et une pluie d’étincelles d’or et de pierres précieuses paraît s’en échapper, en un véritable arc-en-ciel qui forme un arc de triomphe sur le pauvre parc à bétail.
« … le Sauveur, qui est le Christ. »
L’ange resplendit d’une lumière encore plus vive. Ses deux ailes, maintenant immobiles et tendues vers le ciel comme deux voiles figées sur le saphir de la mer, ressemblent à deux flammes qui s’élèvent en brûlant ardemment.
« … le Christ, le Seigneur ! »
L’ange replie ses deux ailes resplendissantes et s’en couvre comme d’un manteau de diamant sur son habit de perle, il s’incline comme s’il adorait, les bras repliés sur son cœur ; son visage, penché sur sa poitrine, disparaît dans l’ombre du haut de ses ailes repliées. On ne voit plus qu’une forme lumineuse oblongue, immobile pendant la durée d’un “ Gloire à Dieu ”.
Mais voilà qu’il bouge : il rouvre ses ailes, lève son visage sur lequel la lumière se fond en un sourire paradisiaque, et dit :
« Vous le reconnaîtrez à ces signes : dans une pauvre étable, derrière Bethléem, vous trouverez un enfant enveloppé dans des langes dans une mangeoire pour animaux, car le Messie n’a pas trouvé de toit dans la cité de David. »
A ces mots, l’ange devient sérieux, même triste.
30.4 Soudain, une foule innombrable d’anges pareils à lui arrive des cieux, une échelle d’anges qui descendent en exultant d’allégresse ; leur éclat paradisiaque éclipse la lune. Ils viennent se réunir autour de l’ange annonciateur en agitant leurs ailes, en répandant des parfums, avec des musiques harmonieuses dans lesquelles les plus belles voix de la création se retrouvent, mais portées à la perfection de leur sonorité. Si la peinture représente l’effort de la matière pour devenir lumière, ici la mélodie est l’effort de la musique pour faire resplendir devant les hommes la beauté de Dieu : entendre cette mélodie revient à connaître le Paradis, où tout est harmonie de l’amour qui se dégage de Dieu pour réjouir les bienheureux et que ceux-ci lui retournent pour lui dire : « Nous t’aimons ! »
Le “ Gloire à Dieu ” angélique se répand en ondes de plus en plus étendues sur la campagne paisible, accompagnées de lumière. Les oiseaux y unissent leurs chants pour saluer cette lumière précoce et les brebis leurs bêlements pour ce soleil anticipé. (…)
Ils vont au hangar et en ressortent peu après, les uns avec de petites fiasques de lait, les autres avec des fromages ronds enveloppés dans des filets de sparte, d’autres encore portent des peaux de mouton tannées ou des paniers contenant un agneau bêlant.
« J’apporte une brebis. Elle a eu un agneau il y a un mois. Son lait est bon. Il pourra leur être utile si la femme n’a pas de lait. On croirait une enfant, et elle est tellement pâle ! Elle a un teint de jasmin sous la lune » dit le berger au lait.
Puis il les guide.
30.6 Ils marchent à la lumière de la lune et des torches après avoir fermé le hangar et l’enclos. Ils suivent des sentiers champêtres, à travers des haies de ronces dénudées par l’hiver.
Ils font le tour de Bethléem et arrivent à l’étable, non pas par le même chemin que Marie, mais en sens inverse, de sorte qu’ils ne passent pas devant les étables plus belles, mais tombent directement sur celle-ci. Ils s’approchent de l’ouverture.
« Entre !
– Moi, je n’ose pas.
– Toi, entre.
– Non.
– Regarde, au moins…
– Toi, Lévi, tu as été le premier à voir l’ange, c’est le signe que tu es meilleur que nous, regarde. »
Dire qu’ils l’avaient d’abord traité de fou… maintenant, ça les arrange qu’il ose faire ce que eux n’osent pas.
Le gamin hésite, puis se décide. Il s’approche de l’ouverture, écarte un peu le manteau, regarde… et s’arrête, en extase.
« Qu’est-ce que tu vois, lui demandent-ils à voix basse, anxieux.
– Je vois une belle jeune femme et un homme penchés sur une mangeoire et j’entends…, j’entends un petit bébé pleurer, et la femme lui parler avec une voix… oh, quelle voix !
– Qu’est-ce qu’elle dit ?
– Elle dit : “ Jésus, mon tout-petit ! Jésus, l’amour de ta maman ! Ne pleure pas, mon petit enfant ! ” Et aussi : “ Ah, si je pouvais te dire : ‘ Prends ce lait, mon tout-petit ! ’ Mais je n’en ai pas encore ! ” Elle dit également : “ Tu as si froid, mon amour ! La paille te pique. Quelle souffrance pour ta maman de t’entendre pleurer comme ça sans pouvoir te consoler ! ” Et elle ajoute : “ Dors, mon âme. Cela me fend le cœur de t’entendre pleurer et te voir pleurer. ” Elle l’embrasse et doit sûrement réchauffer ses petits pieds de ses mains, parce qu’elle reste penchée, les bras plongés dans la mangeoire.
– Appelle ! Fais-toi entendre !
– Pas moi : toi, qui nous as guidés et qui la connais. »
Le berger ouvre la bouche, mais se borne à bredouiller.
30.7 Joseph se retourne et vient à la porte :
« Qui êtes-vous ?
– Des bergers. Nous vous apportons de la nourriture et de la laine. Nous venons adorer le Sauveur.
– Entrez. »
Ils entrent, et l’étable s’éclaire à la lueur de leurs torches. Les plus âgés poussent les enfants devant eux.
Marie se retourne et sourit :
« Venez », dit-elle. « Venez ! »
Elle les y invite de la main et par son sourire, prend celui qui a vu l’ange et l’attire à elle, tout contre la crèche. L’enfant regarde, tout heureux.
Les autres, invités eux aussi par Joseph, s’avancent avec leurs cadeaux et les déposent tous aux pieds de Marie en disant quelques mots émus. Ils regardent ensuite le petit Enfant, qui pleure doucement, et sourient d’émotion et de bonheur.