Évangile (Mc 10, 2-16)
En ce temps-là, des pharisiens abordèrent Jésus et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. » Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. » Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
Commentaire du père Jean-Jacques:
« Tous deux deviendront une seule chair ».
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul ». Toute l’aventure humaine commence par cette « préoccupation divine » en faveur de la créature humaine. Dieu va chercher pour l’homme une compagnie, « une aide ».
Il créé d’abord les bêtes des champs mais ils ne sont pas modelés à sa ressemblance. L’homme va trouver sa pleine réalisation dans la femme car elle lui ressemble. La femme « ishsha » devient à l’égal de l’homme « Ish » et son aide la plus « intime ». La Bible nous dit encore que « homme et femme, il les créa (Gen, 1,27) » ; ainsi Dieu les réunit pour une même destinée et leur soumet la création. En nommant « les bêtes des champs », la créature prend autorité sur des vivants inférieurs. Dieu les lui confit comme une mission personnelle à « protéger la maison commune », notre terre (pape François). Ainsi, l’homme n’est pas seul dans cette création qu’il partage avec « la chair de sa chair », et Dieu unit l’homme et la femme en les détachant du milieu parental et leur donne la fécondité. « Une seule chair » comme un seul Dieu, et participant de la création divine et sanctifiant tout le créé à l’égal et à la ressemblance du Christ couronné de gloire et d’honneur (2e lecture), par sa mission de rédempteur.
« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ».
« A cause de la dureté de leur cœur ». Voilà que Dieu va laisser à sa créature la liberté d’adapter ces propositions divines. L’homme infidèle et adultère rejettera la loi divine ou cherchera à la rendre plus conforme à ses passions et ses désirs insatiables de plaisirs. Jésus revient sur le projet amoureux du créateur d’unir ces deux êtres comme : « une seule chair ». A la réception des consentements des nouveaux époux il est dit : « ce que Dieu à uni, que l’homme ne le sépare pas ». Cette volonté divine ne se comprend que par l’exemple du Christ et de sa passion. Il se révèle en effet comme l’époux amoureux toujours en quête de reconquérir celle qui l’a trompé. C’est la prédication constante du Sauveur qui vient nous élever jusqu’à Lui pour recevoir et partager l’amour divin et Trinitaire.
Dès ici-bas, sur cette terre, nous avons la promesse de son royaume et c’est là que sera notre réelle conversion. « C’est à la manière d’un enfant » que nous y entrons dit encore Jésus. Ni par force ni par de grands actes héroïques, mais « à la manière d’un enfant ». C’est donc l’unique passeport. « Le passe sanitaire » pour partager son royaume : – retrouver un cœur d’enfant et Jésus nous montre le chemin ; c’est sa vie divine en échange de notre vie humaine. P. Jean-Jacques Duten