De l’évangile de Matthieu 1, 1-16.18-23
Le livre du Ciel Tome 35, 25 octobre 1937
Ma fille, lorsque cette Sainte Vierge fut conçue, notre fête avec l’humanité a recommencé. En fait, dès le premier instant de sa Conception, elle hérita de notre Divine Volonté qui commença bientôt ses divins travaux dans sa belle âme. En chaque battement de cœur, pensée et souffle, notre Volonté forma par sa puissance créatrice des prodiges enchanteurs de sainteté, de beauté et de grâce au point que nous-mêmes, acteurs et spectateurs avec notre Divine Volonté, en demeurions ravis. Dans notre excès d’amour, nous avons dit : « Que la créature est belle lorsqu’elle est
avec notre Volonté ! Elle nous laisse former nos plus belles œuvres et elle donne vie à notre Vie en elle ! »
Notre amour était en fête parce que notre divine Héritière, Héritière de notre Volonté et de notre vie elle-même, était venue à la lumière de temps. Et depuis, en vertu de notre Volonté qui opère en elle, elle est toute à nous. En
la regardant, nous sentions notre souffle, notre cœur, notre amour toujours brûlant et nos mouvements. Notre beauté brillait à travers les mouvements de ses pupilles, de ses petites mains, et dans le doux enchantement de sa voix ravissante. Elle nous occupait tellement que pas un instant nous ne pouvions détourner d’elle notre regard. Elle nous appartenait, elle était totalement nôtre, et notre Volonté était déjà la sienne, de droit. Nous reconnaissions en cette sainte Créature notre divine Héritière, et en possédant notre Volonté,
elle possédait déjà toutes choses. La Sainte Vierge avait sa propre humanité en qui elle réunissait la famille humaine tout entière, comme des membres reliés au corps. En voyant en elle l’humanité tout entière, à sa Conception, par amour pour elle, nous avons donné le premier baiser de paix à toute l’humanité pour en faire
l’héritière de notre Divin Héritage, à l’exception de quelques créatures ingrates qui ne voudraient pas la recevoir. Tu vois à quel point il est certain que le Royaume de notre Volonté doit venir sur la terre : il y a déjà une
créature qui en a hérité et comme cette créature appartient à la race humaine, toutes les créatures ont acquis le droit de pouvoir le posséder. Cette céleste Souveraine, en témoignage de son amour, s’est donnée entre nos mains créatrices pour que tous puissent recevoir le Royaume. Ce témoignage, possédant la vie de notre Volonté, avait une valeur infinie et elle pouvait par conséquent s’engager elle-même pour tous. Quel doux et cher témoignage que cette sainte Créature entre nos mains ! En faisant couler sa vie et ses actes dans notre divin Vouloir, elle forma une divine monnaie capable de nous payer pour ceux qui devaient hériter de notre divin Fiat.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Marie dit :
(…) Mon Joseph a lui aussi connu sa Passion. Elle a débuté à Jérusalem quand il s’est rendu compte de mon état. Comme pour Jésus et pour moi, elle a duré plusieurs jours. Spirituellement, elle ne lui a pas été moins douloureuse. C’est uniquement en raison de la sainteté de mon époux qu’elle a été contenue sous une forme tellement digne et secrète qu’elle est restée peu connue au fil des siècles.
Ah, notre première Passion ! Qui pourrait en décrire l’intensité intime et silencieuse, ou ma souffrance de constater que le Ciel ne m’exauçait pas encore en révélant à Joseph le fond du mystère ?
Il m’avait suffi, pour le comprendre, de le voir aussi respectueux à mon égard que d’ordinaire. S’il avait su que je portais en moi le Verbe de Dieu, il aurait adoré ce Verbe en mon sein par les gestes de vénération dus à Dieu ; il n’aurait pas manqué de les faire, tout comme je n’aurais pas refusé de les recevoir, non pas pour moi, mais pour celui qui était en moi et que je portais de la même manière que l’Arche d’alliance portait les tables de la Loi et le vase de la manne.
Qui pourrait décrire mon combat contre le découragement qui tendait à me submerger pour me faire croire que j’avais espéré en vain dans le Seigneur ? Ah, quelle rage Satan a dû éprouver, je suppose ! Je sentais le doute me saisir aux épaules et allonger ses tentacules glacés pour emprisonner mon âme et l’empêcher de prier. Le doute est terriblement dangereux pour une âme ; il est même mortel, car c’est le premier agent de cette maladie mortelle nommée “ désespoir ” contre laquelle il faut réagir de toutes ses forces pour ne pas voir périr son âme et perdre Dieu.
Qui pourrait décrire dans sa pleine réalité la souffrance de Joseph, ses pensées, le trouble de ses affections ? Tel une petite barque prise dans une grande tempête, il était entraîné dans un tourbillon d’idées opposées, dans une foule de réflexions plus cruelles et plus pénibles les unes que les autres. En apparence, c’était un homme trahi par sa femme. Il voyait s’écrouler tout à la fois sa bonne renommée et l’estime du monde, il se voyait déjà montré du doigt et objet de la pitié du village à cause d’elle, il voyait l’amour et le respect qu’il me portait succomber à l’évidence des faits.
A ce point, sa sainteté resplendit encore plus que la mienne. J’en témoigne avec mon amour d’épouse, car je désire que vous aimiez mon Joseph, cet homme sage et prudent, patient et bon qui, loin d’être étranger au mystère de la Rédemption, lui est intimement lié : c’est en effet pour elle qu’il offrit sa souffrance et qu’il s’offrit lui-même, sauvant ainsi le Sauveur au prix de son propre sacrifice et par sa sainteté.
S’il avait été moins saint, il aurait agi de manière humaine : il m’aurait dénoncée comme adultère pour que je sois lapidée et que le fils de mon péché périsse avec moi. S’il avait été moins saint, Dieu ne lui aurait pas donné la lumière pour le guider dans cette épreuve. Mais Joseph était saint, et son âme pure vivait en Dieu. Sa charité était vive et ardente. Par sa charité, il vous sauva le Sauveur, aussi bien en ne m’accusant pas devant les anciens que lorsqu’il abandonna tout avec une prompte obéissance pour emmener Jésus en Egypte et le sauver.
Si ces trois jours de la passion de Joseph ont été courts, ils n’en furent pas moins d’une intensité terrible, tout comme pour moi ceux de cette première passion. Car je comprenais sa souffrance et ne pouvais la soulager d’aucune manière par obéissance au décret de Dieu qui m’avait dit : “ Tais-toi ! ”
A notre arrivée à Nazareth, lorsque je le vis partir sur une salutation laconique, courbé et comme vieilli en peu de temps, quand je ne le vis pas venir à moi le soir comme à l’accoutumée, je vous assure, mes enfants, que mon cœur éploré souffrait cruellement. Enfermée dans ma maison, seule dans cette maison où tout me rappelait l’Annonciation et l’Incarnation, où tout me ramenait au cœur le souvenir de Joseph uni à moi dans une virginité sans tache, il m’a fallu résister au découragement, aux insinuations de Satan et espérer, toujours espérer. Prier sans cesse. Pardonner encore et toujours à Joseph son soupçon, son bouleversement de juste indignation.
Mes enfants, il faut espérer, prier et pardonner pour obtenir de Dieu qu’il intervienne en notre faveur. Vous avez vous aussi à vivre votre passion. Vos fautes l’ont mérité. Je vous enseigne comment la surmonter et la changer en joie. Espérez sans mesure, priez sans perdre confiance, pardonnez pour être pardonnés. Mes enfants, le pardon de Dieu sera la paix à laquelle vous aspirez.