ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE: Luc 1, 39-56
“Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur” Lc 1, 46-47
Cette Reine Vierge est un prodige continu.
Le livre du Ciel Tome 36, 15 août 1938
Ma bienheureuse fille, aujourd’hui, la fête de l’Assomption est la plus belle, la plus sublime et la plus grande fête dans laquelle nous sommes le plus glorifiés, aimés et honorés. Le ciel et la terre sont investis d’une joie inhabituelle jamais encore expérimentée. Les anges et les saints se sentent eux-mêmes investis par des mers de joies nouvelles et de bonheurs nouveaux, et ils chantent les louanges de la Reine souveraine avec des cantiques nouveaux qui l’emportent sur tout et donne de la joie à tous. C’est aujourd’hui la fête des fêtes. C’est l’unique et le nouveau qui n’a jamais été répété. Aujourd’hui, le jour de l’Assomption, la Divine Volonté opérant dans la Dame souveraine a été célébrée pour la première fois. Les merveilles sont ravissantes. En chacun de ses plus petits actes, même dans son souffle et dans son mouvement, on peut voir un si grand nombre de nos vies divines qui s’écoulent comme autant de rois dans ses actes, qui l’inondent mieux que de brillants soleils, qui l’entourent d’ornements et la rendent si belle qu’elle fait l’enchantement des célestes Régions. Cela te semble-t-il peu de chose que chacun de ses souffles, de ses mouvements, de ses travaux et de ses peines ait été rempli de tant de nos vies divines ? Le grand prodige de la vie opérante de ma Volonté dans la créature est exactement cela : former autant de nos vies divines que d’entrées de ma Volonté dans le mouvement et dans les actes de la créature. Et comme mon Fiat possède la vertu de bilocation et de répétition, et qu’il répète toujours sans jamais s’arrêter ce qu’il fait, la grande Dame sent ces vies divines se multiplier en elle, ce qui ne fait qu’étendre immensément ses mers d’amour, de beauté, de puissance et de sagesse infinie. Tu dois savoir que la multiplicité des actes qu’elle possède contient tant de nos vies divines qu’en entrant dans le ciel, elle peupla toute la céleste région qui ne put les contenir toutes, et qu’elles remplirent toute la Création. Il n’y a donc pas de lieu où ne s’écoulent ses mers d’amour et de puissance, et toutes nos vies dont elle est la propriétaire et la Reine.
Nous pouvons dire qu’elle nous domine, et que nous la dominons. Et en se déversant dans notre immensité, notre puissance et notre amour, elle a peuplé tous nos attributs de ses actes et de toutes nos vies divines qu’elle avait conquises. Ainsi, de partout, de l’intérieur et de l’extérieur de nous, de l’intérieur des choses créées et dans les lieux cachés les plus reculés, nous nous sentons aimés et glorifiés par cette céleste Créature et par toutes nos
vies divines que notre Fiat a formées en elle. Oh ! puissance de notre Vouloir, toi seul peux accomplir tant de prodiges au point de créer tant de nos vies divines dans celle qui te laisse dominer, pour nous faire aimer et glorifier comme nous le méritons et le voulons ! C’est pourquoi elle peut donner son Dieu à tous, car elle le possède. Plus encore, sans perdre aucune de nos vies divines, lorsqu’elle voit une créature disposée et qui veut recevoir notre vie, elle a la vertu de reproduire de l’intérieur de notre vie ce qu’elle possède : une autre de nos vies divines pour la donner à celle qui nous veut. Cette Reine Vierge est un prodige continu. Ce qu’elle a fait sur la terre, elle le continue au ciel. Parce que notre Volonté, quand elle opère autant dans la créature qu’elle le fait en nous, cet acte alors ne finit jamais. Et lorsque notre Volonté demeure dans la créature, elle peut se donner à tous. Le soleil arrête-t-il de donner sa lumière parce qu’il a tant donné aux générations humaines ? Pas du tout. Même s’il a tellement donné, il est toujours riche de sa lumière, sans perdre même une seule goutte de lumière. Ainsi, la gloire de cette Reine est insurpassable parce qu’elle a en sa possession notre Volonté opérante qui a la vertu de former dans la créature des actes éternels et infinis. Elle nous aime toujours et ne cesse jamais de
nous aimer avec nos vies qu’elle possède. Elle nous aime avec notre amour. Elle nous aime partout. Son amour remplit le ciel et la terre et court se décharger dans notre sein divin. Et nous l’aimons tellement que nous ne savons comment être sans l’aimer. Et alors qu’elle nous aime, elle aime toutes les créatures et nous fait aimer par toutes. Qui peut lui résister et ne pas lui donner ce qu’elle veut ? De plus, c’est notre Vouloir lui-même qui
demande ce qu’elle veut et qui, par ses liens éternels, nous lie partout ; et nous ne pouvons rien lui refuser.
Ainsi, la fête de l’Assomption est la plus belle parce que c’est la fête de ma Volonté opérante dans cette grande Dame, ce qui l’a rendue si riche et si belle que les cieux sont incapables de la contenir. Les anges eux-mêmes en restent muets et ne savent comment parler de ce que ma Volonté accomplit dans la créature.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
– Combien de jours se sont passés ? Il est difficile de l’établir sûrement. Si on en juge par les fleurs qui font une couronne autour du corps inanimé, on devrait dire qu’il est passé quelques heures. Mais si on en juge d’après le feuillage d’olivier sur lequel sont posées les fleurs fraîches, et dont les feuilles sont déjà fanées, et d’après les autres fleurs flétries, mises comme autant de reliques sur le couvercle du coffre, on doit conclure qu’il est passé déjà des journées.
Mais le corps de Marie est tel qu’il était quand elle venait d’expirer. Il n’y a aucun signe de mort sur son visage, sur ses petites mains. Il n’y a dans la pièce aucune odeur désagréable. Au contraire il y flotte un parfum indéfinissable qui rappelle l’encens, les lys, les roses, le muguet, les plantes de montagne, mélangés.
Jean, qui sait depuis combien de jours il veille, s’est endormi, vaincu par la lassitude. Il est toujours assis sur le tabouret, le dos appuyé au mur, près de la porte ouverte qui donne sur la terrasse. La lumière de la lanterne, posée sur le sol, l’éclaire par en dessous et permet de voir son visage, fatigué, très pâle, sauf autour des yeux rougis par les pleurs.
L’aube doit maintenant être commencée car sa faible clarté permet de voir la terrasse et les oliviers qui entourent la maison. Cette clarté se fait toujours plus forte et, pénétrant par la porte, elle rend plus distincts les objets mêmes de la chambre, ceux qui, étant éloignés de la lampe, pouvaient à peine être entrevus.
650.2 – Tout d’un coup une grande lumière remplit la pièce, une lumière argentée, nuancée d’azur, presque phosphorique, et qui croît de plus en plus, qui fait disparaître celle de l’aube et de la lampe. C’est une lumière pareille à celle qui inonda la Grotte de Bethléem au moment de la Nativité divine. Puis, dans cette lumière paradisiaque, deviennent visibles des créatures angéliques, lumière encore plus splendide dans la lumière déjà si puissante apparue d’abord. Comme il était déjà arrivé quand les anges apparurent aux bergers, une danse d’étincelles de toutes couleurs se dégage de leurs ailes doucement mises en mouvement d’où il vient une sorte de murmure harmonieux, arpégé, très doux.
536> Les créatures angéliques forment une couronne autour du petit lit, se penchent sur lui, soulèvent le corps immobile et, en agitant plus fortement leurs ailes, ce qui augmente le son qui existait d’abord, par un vide qui s’est par prodige ouvert dans le toit, comme par prodige s’était ouvert le Tombeau de Jésus, elles s’en vont, emportant avec eux le corps de leur Reine, son corps très Saint, c’est vrai, mais pas encore glorifié et encore soumis aux lois de la matière, soumission à laquelle n’était plus soumis le Christ parce qu’il était déjà glorifié quand il ressuscita.
Le son produit par les ailes angéliques est maintenant puissant comme celui d’un orgue.
650.3 – Jean, qui tout en restant endormi s’était déjà remué deux ou trois fois sur son tabouret, comme s’il était troublé par la grande lumière et par le son des voix angéliques, est complètement réveillé par ce son puissant et par un fort courant d’air qui, descendant par le toit découvert et sortant par la porte ouverte, forme une sorte de tourbillon qui agite les couvertures du lit désormais vide et les vêtements de Jean, et qui éteint la lampe et ferme violemment la porte ouverte.
L’apôtre regarde autour de lui, encore à moitié endormi, pour se rendre compte de ce qui arrive. Il s’aperçoit que le lit est vide et que le toit est découvert. Il se rend compte qu’il est arrivé un prodige. Il court dehors sur la terrasse et, comme par un instinct spirituel, ou un appel céleste, il lève la tête, en protégeant ses yeux avec sa main pour regarder, sans avoir la vue gênée par le soleil qui se lève.
650.4 – Et il voit. Il voit le corps de Marie, encore privé de vie et qui est en tout pareil à celui d’une personne qui dort, qui monte de plus en plus haut, soutenu par une troupe angélique. Comme pour un dernier adieu, un pan du manteau et du voile s’agitent, peut-être par l’action du vent produit par l’assomption rapide et le mouvement des ailes angéliques. Des fleurs, celles que Jean avait disposées et renouvelées autour du corps de Marie, et certainement restées dans les plis des vêtements, pleuvent sur la terrasse et sur le domaine du Gethsémani, pendant que l’hosanna puissant de la troupe angélique se fait toujours plus lointain et donc plus léger.
Jean continue à fixer ce corps qui monte vers le Ciel et, certainement par un prodige qui lui est accordé par Dieu, pour le consoler et le récompenser de son amour pour sa Mère adoptive, il voit distinctement que Marie, enveloppée maintenant par les rayons du soleil qui s’est levé, sort de l’extase qui a séparé son âme de son corps, redevient vivante, se dresse debout, car maintenant elle aussi jouit des dons propres aux corps déjà glorifiés.
537> Jean regarde, regarde. Le miracle que Dieu lui accorde lui donne de pouvoir, contre toutes les lois naturelles, voir Marie qui maintenant qu’elle monte rapidement vers le Ciel est entourée, sans qu’on l’aide à monter, par les anges qui chantent des hosannas. Jean est ravi par cette vision de beauté qu’aucune plume d’homme, qu’aucune parole humaine, qu’aucune œuvre d’artiste ne pourra jamais décrire ou reproduire, car c’est d’une beauté indescriptible.
Jean, en restant toujours appuyé au muret de la terrasse, continue de fixer cette splendide et resplendissante forme de Dieu – car réellement on peut parler ainsi de Marie, formée d’une manière unique par Dieu, qui l’a voulue immaculée, pour qu’elle fût une forme pour le Verbe Incarné — qui monte toujours plus haut. Et c’est un dernier et suprême prodige que Dieu-Amour accorde à celui qui est son parfait aimant : celui de voir la rencontre de la Mère très Sainte avec son Fils très Saint qui, Lui aussi splendide et resplendissant, beau d’une beauté indescriptible, descend rapidement du Ciel, rejoint sa Mère et la serre sur son cœur et ensemble, plus brillants que deux astres, s’en vont là d’où Lui est venu.
650.5 – La vision de Jean est finie.