De l’évangile de Matthieu 14, 1-12
il envoya décapiter Jean dans la prison. Mt 14,10
En ce séjour béni, la Croix et ceux qui avaient souffert le plus étaient particulièrement honorés.
Le livre du Ciel Tome 3, 3 mai 1900
Ce matin, je me suis trouvée hors de mon corps et j’ai vu les cieux parsemés de croix : des petites, des moyennes et des grandes. Les
plus grandes donnaient plus de lumière. C’était très beau de voir tant de croix, plus resplendissantes que le soleil, ornant le
firmament. Après cela, il me sembla que les cieux s’ouvrirent. On y voyait et entendait la fête qui avait été préparée par les bienheureux en l’honneur de la Croix. Ceux qui avaient souffert davantage étaient les plus célébrés en ce jour. On distinguait d’une façon spéciale les
martyrs ainsi que ceux qui avaient souffert secrètement (les âmes victimes). En ce séjour béni, la Croix et ceux qui avaient souffert
le plus étaient particulièrement honorés. Pendant que je voyais cela, une voix résonnait au plus haut des
cieux et disait : « Si le Seigneur n’envoyait pas de croix sur la terre, il serait comme le père qui n’a pas d’amour pour ses enfants et qui,
plutôt que de les vouloir honorés et riches, les veut déshonorés et pauvres. » Le reste de ce que j’ai vu de cette fête, je n’ai pas de mots pour l’exprimer. Je le sens en moi, mais je ne sais pas comment l’exprimer. Ainsi donc, je me tais.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Des voix d’hommes agités se font entendre dans le jardin. Ils demandent avec anxiété :
« Le Maître ! Le Maître ! Est-il ici ? »
La voix chantante de la maîtresse de maison leur répond :
« Il est dans la chambre du haut. Qui êtes-vous ? Des malades ?
– Non, des disciples de Jean et nous voulons voir Jésus de Nazareth. »
Jésus se présente à la fenêtre en disant :
« Que la paix soit avec vous… Oh ! C’est vous ? Venez ! Venez ! »
Ce sont les trois bergers Jean, Matthias et Siméon.
« Ah, Maître ! » disent-ils en levant la tête et en montrant un visage boulversé. Même la vue de Jésus ne les apaise pas.
Jésus sort de la pièce pour venir à leur rencontre sur la terrasse. Manahen le suit. Ils se rencontrent justement là où l’escalier débouche sur la terrasse ensoleillée.
Les trois hommes s’agenouillent en baisant le sol. Puis Jean dit, au nom de tous :
« C’est l’heure de nous recueillir, Seigneur, parce que nous sommes ton héritage.»
Des larmes coulent sur le visage du disciple et de ses compagnons. Jésus et Manahen poussent un seul cri :
« Jean ! ?
– Il a été tué… »
Ce mot tombe comme un gigantesque pavé qui couvre tous les fracas du monde. Et pourtant il a été prononcé très doucement. Mais il pétrifie celui qui le dit comme ceux qui l’entendent. On dirait que la terre, pour le recueillir et pour frémir d’horreur, suspend tout bruit tant il y a un moment de silence épais et de profonde immobilité chez les animaux, dans les frondaisons, dans l’air. Suspendu le roucoulement des colombes, coupée la flûte d’un merle, muet le chœur des passereaux ; une cigale qui stridule se tait à l’improviste comme si son organe s’était brisé tout d’un coup, pendant que tombe le vent qui caressait les pampres et les feuilles, avec un gémissement qui imite le frou-frou de la soie et le grincement des pieux.
Jésus devient d’une pâleur d’ivoire et ses yeux se dilatent en s’humectant de larmes. Il ouvre les bras en parlant, mais sa voix est profonde par l’effort qu’il fait pour la rendre assurée :
« Paix au martyr de la justice et à mon précurseur. »
Puis il croise les bras et se recueille ; il prie certainement, en s’unissant à l’Esprit de Dieu et à celui de Jean-Baptiste.