“ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l’ont mis.” Jn 20,13
Leçon à Luisa au sujet de la souffrance d’être privée de Jésus
Le livre du Ciel Tome 16, 29 mai 1924
« Maintenant, ma fille, une petite leçon pour toi. Ta vie peut être appelée une souffrance continuelle de me perdre et une joie continuelle de me retrouver. Mais, entre la souffrance de me perdre et la joie de me retrouver, combien de surprises ne t’ai-je pas données ? Combien de choses ne t’ai-je pas dites ? Ce fut le douloureux martyre de me perdre qui t’a disposée à entendre mes leçons sublimes sur ma Volonté. En fait, combien de fois il te sembla que tu m’avais perdu et, pendant que tu étais plongée dans ta cruelle douleur, je t’arrivais avec une de mes plus belles leçons sur ma Volonté et te faisais revivre la joie de me retrouver pour te disposer de nouveau à la douleur aiguë de mon absence ?
« Je peux te dire que la souffrance d’être sans moi a donné naissance en toi à la connaissance de ma Volonté ainsi qu’à la
connaissance de ses effets, de sa valeur et de ses fondements. C’était nécessaire que je procède de cette façon avec toi, c’est-à-dire que je vienne très souvent et te laisse ensuite en proie à la douleur d’être sans moi. Puisque j’ai choisi de te faire connaître d’une manière toute spéciale plusieurs choses au sujet
de ma Volonté, je devais te laisser en proie à une souffrance divine continuelle, parce que ma Volonté est divine et que c’est seulement sur des souffrances divines qu’elle peut établir son trône et étendre son domaine. En assumant l’attitude d’un enseignant, je te communiquais la connaissance de ma Volonté autant que cela
était possible pour une créature. « Beaucoup seront émerveillés en entendant parler des visites continuelles que je t’ai faites — et que je n’ai pas faites aux
autres— et de tes souffrances continuelles à cause de mon absence. Si tu ne m’avais pas vu de si nombreuses fois, tu ne m’aurais pas connu et aimé autant, parce que chacune de mes visites amène une nouvelle connaissance de moi et un nouvel amour, et que plus une âme me connaît et m’aime, plus sa souffrance augmente. En venant,
je provoquais ta souffrance plus intensément parce que je voulais que ma Volonté ne manque pas en toi du noble cortège de la souffrance qui affermit l’âme, et aussi afin d’établir en toi ma demeure permanente et de te donner des leçons nouvelles et continuelles sur ma Volonté. Donc, je te le répète, laisse-moi
faire et aie confiance en moi. »
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
619.10 Marie se retourne pour suivre leur regard, et elle voit un homme très beau. J’ignore comment elle peut ne pas l’identifier tout de suite.
Cet homme la regarde avec pitié et lui demande :
« Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? »
Il est vrai que c’est un Jésus assombri par sa pitié pour une créature que trop d’émotions ont épuisée et qu’une joie imprévue pourrait faire mourir, mais je me demande vraiment pourquoi elle ne le reconnaît pas.
Alors Marie dit au milieu de ses sanglots :
« Ils m’ont pris le Seigneur Jésus ! J’étais venue l’embaumer en attendant sa résurrection… J’ai rassemblé tout mon courage, mon espérance et ma foi, autour de mon amour… et maintenant je ne le trouve plus… J’ai même mis mon amour comme un garde-fou autour de ma foi, de mon espérance et de mon courage, pour les défendre des hommes… Mais tout est inutile ! Les hommes ont enlevé mon Amour, et avec lui ils m’ont tout enlevé… Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et j’irai le chercher… Je ne le dirai à personne… Ce sera un secret entre toi et moi. Regarde : je suis la fille de Théophile, la sœur de Lazare, mais je reste à genoux devant toi, à te supplier comme une esclave. Veux-tu que je t’achète son corps ? Je le ferai. Combien veux-tu ? Je suis riche. Je peux te donner son poids en or et en bijoux. Mais rends-le-moi. Je ne te dénoncerai pas. Veux-tu me frapper ? Fais-le, jusqu’au sang si tu veux. Si tu as de la haine pour lui, fais-la-moi payer. Mais rends-le-moi. Oh ! ne m’appauvris pas de cette misère ! Pitié pour une pauvre femme !… Tu le refuses pour moi ? Fais-le pour sa Mère, alors. Dis-moi où est mon Seigneur Jésus. Je suis forte. Je le prendrai dans mes bras et je le porterai comme un enfant dans un lieu sûr. Tu le vois, depuis trois jours nous sommes frappés par la colère de Dieu à cause de ce qu’on a fait au Fils de Dieu… N’ajoute pas la profanation au crime…
– Marie ! »
Jésus rayonne, en l’appelant. Il se dévoile dans sa splendeur triomphante.
« Rabbouni ! »
Le cri de Marie est vraiment “ le grand cri ” qui ferme le cycle de la mort. Avec le premier, les ténèbres de la haine enveloppèrent la Victime des bandes funèbres, avec le second les lumières de l’amour accrurent sa splendeur.
Et Marie se lève au cri qui emplit le jardin, court aux pieds de Jésus, et voudrait les baiser.
Jésus l’écarte en la touchant à peine du bout des doigts sur le front :
« Ne me touche pas ! Je ne suis pas encore monté vers mon Père avec ce vêtement. Va trouver mes frères et mes amis, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. Plus tard, je viendrai à eux. »
Absorbé par une lumière insoutenable, Jésus disparaît alors.
619.11 Marie baise le sol où il se trouvait et court vers la maison. Elle entre comme une fusée, car le portail est entrouvert pour livrer passage au gardien qui sort pour aller à la fontaine ; elle ouvre la porte de la chambre de Marie et s’abandonne sur son cœur en s’écriant :
« Il est ressuscité ! Il est ressuscité ! »