« Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée.» Saint Matthieu (4,12-17.23-25)
« Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée. […] La créature se prête à son Dieu comme matériau pour le laisser opérer de grandes choses, tout comme le matériau de la lumière s’est prêté au divin Fiat dans la Création pour lui permettre de former le soleil, le ciel, les étoiles et la mer.»
Le Livre du Tome 23, 2 octobre 1927
Luisa : Mon pauvre esprit continuait à se perdre dans la Divine Volonté et j’étais émerveillée par la sublimité, la plénitude et la totalité des actes accomplis en elle. Mon bien-aimé Jésus, se manifestant en moi, ajouta :
« Ma fille, cesse de t’émerveiller. Vivre dans mon divin Fiat et agir en lui, c’est transfuser le Créateur dans la créature, et entre l’action du divin et celle de la créature seule, il existe une distance infinie. La créature se prête à son Dieu comme matériau pour le laisser opérer de grandes choses, tout comme le matériau de la lumière s’est prêté au divin Fiat dans la Création pour lui permettre de former le soleil, le ciel, les étoiles et la mer, qui sont tous des matériaux dans lesquels le Fiat suprême a retenti pour faire toute la Création. On en voit le prodige dans le soleil, le ciel, la mer et la terre qui furent vivifiés et animés par le Fiat, spectacle éternel et enchanteur de ce que sait et peut faire ma Volonté. Il en est de l’âme comme des accidents de l’hostie qui se prête, quoique matérielle, à permettre qu’elle soit animée par ma vie sacramentelle, pourvu que soient prononcées par le prêtre les paroles mêmes utilisées par moi dans l’institution du Très Saint Sacrement ; ces paroles étaient animées par mon Fiat et contenaient la puissance créatrice. Par conséquent, le matériel de l’hostie subit la transsubstantiation de la Vie divine. Bien des paroles peuvent être dites sur l’hostie, mais si ce ne sont pas les quelques paroles établies par le Fiat, ma vie demeure au Ciel et l’hostie reste le vil matériel dont elle est composée. Il en va de même pour l’âme. Elle peut faire, dire, souffrir tout ce qu’elle veut, mais si elle ne s’écoule pas dans mon divin Fiat, ce sont toujours des choses finies et viles. Mais pour quiconque vit dans mon divin Fiat, ses paroles, ses œuvres, ses souffrances sont comme des voiles qui cachent le Créateur. Et ces voiles sont utiles à celui qui a créé le Ciel et la terre, et il les rend dignes de lui, et il y place sa sainteté, sa puissance créatrice, son amour infini. Ainsi, quelle que soit la grandeur des choses accomplies, nul ne peut se comparer à la créature en qui ma Divine Volonté vit, règne et domine. Même parmi les créatures, il arrive que selon le matériel qu’elles ont entre les mains pour accomplir leur œuvre, ce qu’elles possèdent et gagnent change de valeur. Supposons que l’un possède du fer. Combien il lui faudra travailler, suer et surmonter de difficultés pour assouplir ce fer et lui imprimer la forme du récipient qu’il veut lui donner ! Et le gain qui en résulte est si petit qu’il lui permet à peine de survivre. Par contre, un autre possède de l’or ou des pierres précieuses. Oh ! combien moindre le travail, mais il gagne des millions ! Ainsi, ce n’est pas le travail qui apporte les grands gains, les richesses exubérantes, mais la valeur du matériel que l’on possède. L’un travaille peu et gagne beaucoup, parce que le matériel qu’il possède a une grande valeur. L’autre travaille beaucoup, mais comme son matériel est vil et de peu de prix, il reste toujours pauvre, en haillons, et à demi mort de faim. C’est ce qui arrive à celui qui possède ma Divine Volonté : il possède la vie, la vertu créatrice, et ses plus petits actes recèlent une valeur divine et infinie. Personne, par conséquent, ne peut égaler ses richesses. Par contre, celui qui n’a pas ma Volonté possède sa propre vie, il est sans vie et ne travaille que le matériel de sa propre volonté. En conséquence, il reste toujours pauvre et en haillons devant Dieu, et privé de cette nourriture qui forme en lui le Fiat Voluntas tua sicut in caelo et in terra.»