« En ce temps-là, lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle. » Saint Luc (19, 41_44)
« En ce temps-là, lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle […] C’est pourquoi ton Jésus ne fait que pleurer la ruine de ces âmes ; elles sont plus renversées que celles de Jérusalem qui, au lieu de reconnaître son Messie, ne l’ont pas accueilli et lui ont donné la mort. »
Le Livre du Ciel Tome Tome 31, 5 mars 1933.
Alors que mon pauvre esprit traversait la mer du divin Fiat dans la mesure de sa petite capacité, je comprenais sa valeur, sa sainteté et le grand prodige du fait qu’une créature qui vit en elle puisse contenir une Volonté si sainte et interminable, se faisant ainsi porteuse et possesseur de ce saint Vouloir qui comprend et enferme toute chose. Il n’y a pas sujet à s’étonner lorsque ce qui est grand renferme ce qui est petit. Mais que ce qui est petit contienne ce qui est grand est chose incroyable, et Dieu seul est capable de tels prodiges. Bonté de Dieu, combien tu es admirable ! Tu es plus qu’une mère tendre et aimante qui veut s’enclore dans le fils pour le mettre en sécurité et voir sa vie répétée dans son enfant pour avoir la gloire de pouvoir dire : « Le fils est semblable à sa mère. »
Mais alors que mon esprit se réjouissait dans les joies pures du divin Fiat, une triste tempête affligea mes joies, et je compris le grand mal et la terrible offense faite à Dieu lorsque nous prenons la liberté de faire notre volonté. Et mon bien-aimé Jésus, répétant sa brève visite, me dit avec amertume :
Ma bonne fille, ah ! la volonté humaine ! Elle fait la guerre à Dieu. Les armes qu’elle utilise contre son Créateur la blessent elle-même et son âme est déchirée en morceaux devant Dieu. Chaque acte de la volonté humaine la sépare de son Créateur, de sa sainteté, de sa force, de sa puissance, de son amour et de son immutabilité. Sans ma Divine Volonté, la créature devient semblable à une cité assiégée dont les ennemis obligent tous les habitants à mourir de faim dans les tourments, mais avec cette différence : le bourreau qui déchire ses membres est la volonté de l’âme elle-même. Ce ne sont pas des ennemis qui la tourmentent, car elle est devenue sa propre ennemie. Si tu savais la douleur que je ressens en voyant des âmes mises en pièces ! Chaque acte de la volonté humaine est une division que l’âme forme entre son Dieu et elle. Elle se retire de la beauté de sa Création. Elle devient frigide à l’amour pur et véritable. Elle perd son origine et se prépare à un enfer anticipé si sa volonté la précipite dans un péché grave, ou au purgatoire si le péché est léger.
La volonté humaine est comme une gangrène pour le corps : elle a la vertu de déchirer la chair en morceaux et de déformer la beauté de la créature. Pauvres âmes sans ma Divine Volonté ! Elle seule possède la vertu unifiante. Elle unifie tout : pensée, désir, affection, amour et volonté humaine. Elle donne à la créature la merveilleuse forme unifiante. Par contre, sans ma Volonté, la pensée veut une chose, la volonté une autre, le désir autre chose et l’affection une autre chose encore, de telle sorte qu’ils s’engagent dans une bataille et, dans la confusion, ils se divisent entre eux. Ah ! il ne peut y avoir ni paix ni union sans ma Volonté. Il manque alors celle qui place le ciment unissant les parties divisées et qui rend l’âme forte contre les maux qui surgissent.
C’est pourquoi ton Jésus ne fait que pleurer la ruine de ces âmes ; elles sont plus renversées que celles de Jérusalem qui, au lieu de reconnaître son Messie, ne l’ont pas accueilli et lui ont donné la mort. Ma Volonté ne sera pas reconnue elle non plus. Alors qu’elle est parmi eux et en eux, ils forment dans leur âme de petites cités qui sont renversées et ils m’obligent à leur répéter la menace qu’il ne restera pas pierre sur pierre. Sans ma Volonté, ce sont des citadelles sans roi ; par conséquent, elles n’ont personne pour les protéger et les défendre, personne pour leur administrer la nourriture nécessaire pour faire le bien et les empêcher de s’empêtrer dans le mal. Et je pleure sur leur sort, et je prie qu’ils reconnaissent ma Volonté, qu’ils l’aiment et lui permettent de régner. Et toi, prie avec moi.
Après quoi je suivis les actes que mon Jésus avait accomplis lorsqu’il était sur terre et je le priai de tout mon cœur qu’en vertu de ses actes il fasse connaître à tous sa Volonté. Et en suivant ce qu’il avait fait, mon esprit s’arrêta dans l’acte où mon amour éternel, Jésus, parcourait les champs et se réjouissait en voyant les fleurs qu’il cueillait de ses mains créatrices. Et moi, je voulais placer mon Je t’aime sur chacune des fleurs pour qu’elles se changent en voix et en fleurs qui parlent afin qu’elles puissent demander que sa Volonté soit connue et aimée. Jésus se fit entendre et, toute bonté, il ajouta :
Bienheureuse fille, je veux te parler de mes peines et du secret de mon cœur. Tu dois savoir que la volonté humaine était le clou le plus transperçant de mon cœur. Je parcourais les chemins et les champs couverts fleurs, les arbres pleins de fruits et je ressentais la joie de ma Création. Et ces champs de fleurs, plus que des fleurs, symbolisaient la beauté, la vitalité, la fraîcheur et la merveilleuse expression de la créature, et j’étais dans la joie. Mais immédiatement le clou du vouloir humain m’a fait voir qu’elles se fanaient, se décoloraient et séchaient, s’inclinaient sur leur tige en mourant, et leur parfum se changeait en odeur nauséabonde tandis que les fruits des arbres devenaient sûrs et pourrissaient, symboles du mal auquel la volonté humaine réduit la créature. Ma souffrance était grande et ces fleurs me tiraient les larmes des yeux, car je sentais pénétrer plus intensément le clou du vouloir humain. Et ma douleur est si intense que j’attends ton Je t’aime pour me demander que le bien de ma Volonté et le mal de la volonté humaine soient connus, que la mienne soit faite que les créatures méprisent la leur.
Souvent j’ai regardé le ciel constellé d’étoiles et le soleil faisant majestueusement briller sa lumière qui dominait toute la terre. Ils étaient des symboles du ciel de l’âme et du soleil de ma Volonté qui devait briller dans ce ciel, si bien que sa lumière devait dominer le ciel de l’âme et la magnifique terre fleurie de son corps. Et mon cœur bondissait de joie. Mais, oh ! que ces moments furent brefs ; immédiatement, la pluie de la volonté humaine a surgi pour former de noirs nuages, chargés de tonnerre et d’éclairs et qui cachaient le soleil. Ils ont effacé le beau spectacle d’un ciel serein et, pleuvant sur la pauvre créature, ils ont dévasté le ciel de l’âme et la terre de son corps, semant partout la désolation et l’horreur.
Je peux dire que lorsque je suis venu sur la terre, je n’ai pas fait un pas sans être transpercé par le clou de la volonté humaine. Depuis le moment de ma naissance jusqu’à l’instant de ma mort, la volonté humaine a formé le plus dur et le plus continuel des martyres, car elle a transformé en laideur ma plus belle œuvre créatrice. Et moi, en tout ce que j’ai fait et souffert, j’avais toujours en vue la volonté humaine pour la mettre en sûreté. Et, oh ! combien j’aime la créature qui appelle mes actes, s’unit à moi, et sur le feu de mon sacrifice même et de mon amour se sacrifie elle-même pour obtenir le grand bien que ma Volonté soit connue et qu’elle domine le vouloir humain, source de tous les maux de la pauvre créature. Par conséquent, je te veux toujours avec moi. Ne me laisse jamais seul afin que je puisse répéter ma vie en toi.