J’ai participé à une journée de formation à la mission la semaine dernière et voulais vous rapporter quelques points qui ont attiré mon attention.
L’évêque a défini le fait d’être missionnaire ou d’évangéliser comme « susciter LA Rencontre avec Dieu ». Il faut témoigner de l’amour de Dieu de manière visible, et pas cachés dans nos églises, pas juste en étant charitables de manière anonyme. Tout cela, nous l’avons entendu de nombreuses fois, notamment dans chacune des homélies du Père Jean-Jacques depuis un an. Mais je n’avais pas compris que les hautes instances veulent changer en profondeur l’Eglise et notre manière de pratiquer, que le Vatican a ce projet depuis plusieurs décennies et qu’on y arrive maintenant, que nous tous allons devoir monter dans le train en marche. La société actuelle n’est plus la même que celle du début du XXéme siècle, lorsque tout le monde allait à la messe et que l’Eglise était organisée simplement pour entretenir cet état de fait. Aujourd’hui, seule 5% de la population française est catholique pratiquante et l’Eglise doit s’extérioriser pour aller chercher les 95 autres pourcents. Il faut totalement changer de paradigme et revoir toute l’organisation concrète des diocèses. Voilà ce que j’ai retenu des propos de l’évêque.
Pour ma part, pourquoi ne me suis-je pas intéressée à l’évangélisation plus tôt ? Parce que je n’avais pas bien compris l’imminence de cette problématique, parce que « les autres » seraient certainement plus qualifiés que moi, mais surtout parce que j’avais peur : peur d’être rabrouée, peur d’être attaquée dans ma foi, peur d’être ridicule. Et puis, un peu par hasard, j’ai lu dans Ephata, il y a quelques semaines, que des journées de formation à la mission étaient proposées dans notre paroisse. Je m’y suis inscrite dans l’optique d’améliorer mes pratiques professionnelles. En effet, je suis cardiologue, et vois beaucoup de patients qui me confient leurs angoisses, leur problèmes, leur solitude, etc… J’aimerais souvent leur dire « l’Amour de Dieu », mais c’est délicat : ce n’est pas vraiment l’objet d’une consultation chez le médecin. Imaginez la scène dans laquelle un patient viendrait me consulter, suite à un infarctus, et auquel je répondrais qu’il peut tout de suite aller voir le Père Jean-Jacques et se mettre à prier Dieu ! Le patient pourrait penser que ce n’est pas bon signe !
Après cette journée de formation à la mission, je me suis aperçue qu’être missionnaire, c’est beaucoup plus large que de glaner quelques informations pour améliorer son quotidien. C’est tout un projet, et de l’ensemble de la communauté, vous compris, pour que l’Eglise s’adapte voire s’améliore. Il reste encore trois journées de formation pour « devenir missionnaire » et je crois que je vais y participer parce que, quand j’avais 16 ans, j’ai eu la grâce de faire « LA Rencontre » avec Dieu (alors que je suis issue d’une famille athée), et Il m’a montré son Amour infini. C’était tellement extraordinaire. Je lui disais : « Père, fais de moi ce qui te plaira » selon la prière de Charles de Foucault. Je voulais entrer dans les Ordres. Ma seule prière était qu’Il donne à chaque humain la grâce de le « voir », de faire cette Rencontre. Finalement, de l’eau a coulé sous les ponts, je me suis mariée, j’ai deux enfants, avec les problèmes de la vie quotidienne, et une foi qui s’est étiolée… Mais je souhaite être fidèle et remercier pour cette grâce que j’ai reçue à une époque. Dieu s’est révélé à moi. Maintenant que je sais, que je connais l’Amour de Dieu, à moi de faire fructifier ce don et d’en témoigner. C’est une sorte de devoir qui n’est, certes, pas facile, mais qui a dit que tout devrait nous tomber tout cru dans le bec ?
A 16ans, je me suis convertie en lisant la Bible. Que ce serait-il passé si personne ne m’avait donné une Bible, si personne n’avait été là pour m’expliquer certains passages incompréhensibles pour un néophyte ? Aujourd’hui, c’est à mon tour de rende possible LA Rencontre entre Dieu et chaque personne que je croise.