Seigneur guéris moi, je veux te voir… - Missionnaires de la Divine Volonté

                  

« Mon peuple périt, faute de connaissance. » (Os 4, 6)

 

L’histoire de cet aveugle de naissance montre bien la condition de l’homme qui, arrivant en ce monde, souffre des conséquences du péché et ne voit pas son Dieu et Créateur qui resplendit dans toute la création. L’homme naît aveugle comme dans l’Évangile (Jn 9). Il est loin de Dieu. Nous avons laissé Dieu et l’avons éloigné de nos vies. On l’a renvoyé « au ciel » et sur la terre Il n’est pas là.
On va vers Lui peut-être en observant ses commandements et les pratiques de la vie chrétienne, mais nous gardons la première place et le contrôle de nos vies que nous organisons à notre guise. Dieu est là-haut et nous ici ! Et ici nous sommes en train de mourir…
Les écrits de Luisa et les enseignements de Jésus sur la Divine Volonté vont nous faire découvrir un Dieu très proche, beaucoup plus proche des hommes que nous l’aurions imaginer. C’est un voile qui va tomber de nos yeux. La lumière que nous offre Dieu à travers les écrits du Livre du Ciel est inimaginable. Seuls ceux qui en font l’expérience peuvent comprendre. Pour cette raison, en ces temps de retraite forcée, tous confinés chez nous, je vois la main du Seigneur qui a promis qu’en ces temps de troubles et de vertigineuses poussées vers le mal, Il veut faire connaître et offrir aux hommes le grand don du Suprême Fiat, c’est-à-dire de sa Divine Volonté. (Vol 19, 9 septembre 1926).
Saint Paul nous dit que Dieu dans toute la création nous manifeste son éternelle puissance et sa divinité[1].
Dans chaque chose créée, si nous laissons le Christ nous ouvrir les yeux, nous verrons que Dieu y a déposé un amour, une valeur et une fonction. Et cela pour nous.
  • La valeur c’est tout simplement l’acte divin qui a donné l’existence à la chose.
  • La fonction est ce que la chose nous apporte. L’eau nous donne autre chose que le soleil. Un fruit ne nous donnera pas ce que nous offre l’air que nous respirons ou une couverture pour nous réchauffer etc.
  • L’amour sera toujours le même en toute chose. Dieu nous aime et Il ne peut s’empêcher de nous aimer et de nous le faire savoir de mille manières.
Chaque chose créée est porteuse d’un bien, de quelque chose de bon pour nous et nous manifeste de celui qui l’a créé. Tout nous manifeste en fait une partie de Dieu, quelque chose de Lui-même, quelque chose de ce qu’Il est. Le chant de l’oiseau par exemple, d’où sort il ? Dieu a créé ce chant mais d’où l’a-t-il sorti ? De Lui bien sûr, de son Sein ! Dieu a fait sortir de Lui-même ce chant, cette harmonie et l’a mise dans sa créature : ce petit oiseau qui chante à tue-tête, pour nous faire connaître quelque chose des beautés et harmonies qui sont éternellement en Dieu. Toute la création chante continuellement la Gloire de Dieu et chaque chose possède une note et harmonie différente. Que c’est beau ! L’oiseau, la cigale, la pluie, le vent, la mer, les montagnes chantent le Seigneur et Créateur de toute chose. Seul l’homme est aveugle et muet[2]. Toute cette variété est mise à notre portée. Elle est comme sous nos yeux. Dieu nous l’offre de toute part et son ensemble est immense et varié à l’infini comme Dieu Lui-même. Le soleil, le ciel, l’aurore, les couleurs et les saveurs, les milles odeurs et la douceur de l’air sont là. Tout nous entoure et nous dit : « Dieu t’aime, Dieu t’aime ! »
Si je bois de l’eau pour étancher ma soif, je reçois une partie de Dieu, quelque chose d’un de ses attributs. Mais je ne le sais pas et ne le vois pas à cause de mon aveuglement. Je pense de manière très naturelle : « l’eau étanche la soif ». Je ne vois pas plus loin car je ne connais pas Dieu et ne vois pas Dieu dans l’eau, dans le chant de l’oiseau créé pour dire à l’homme « Je t’aime ».  Le « Je t’aime » de Dieu attend ainsi notre « je t’aime, je te remercie, je t’adore »… Ce chant de l’oiseau est un appel de notre Père et Créateur. Il m’appelle, il me dit : « Écoute, je te chante mon amour, reçoit cette mélodie dans ton cœur et chante à ton tour, chantons ensemble, dis-moi que tu m’aimes, rend-moi ce que je te donne, en chantant, en louant, en m’adorant ». Quand nous commençons à guérir, nous voyons Dieu, nous Le reconnaissons dans Ses œuvres, s’ouvrent les yeux de notre cœur.
Analysons un peu un texte de Luisa. Nous mettons ce texte si beau en entier[3]. Elle voit 2 rayons lumineux. L’un l’illumine sur ce qu’est la foi. L’autre sur comment elle voit Dieu. Le deuxième rayon est une lumière dans laquelle il lui semble voir Dieu qui est lui-même cette lumière.  Elle voit, c’est la connaissance de Dieu, de ses attributs. Elle voit tout dans cette lumière. Elle voit même que l’air est Dieu-même que l’on respire ! Cet air, on peut se l’approprier comme notre propre vie, c’est-à-dire faire que Dieu soit notre vie, comme cet air que nous respirons.
La lumière, dit Luisa, contient tous les attributs de Dieu et on voit qu’elle se diffuse partout : dans l’eau, dans l’air, dans le ciel, les étoiles, sur toute la nature, dans les aliments. Il y a une « ombre de Dieu dans tout le créé », chaque chose nous manifeste et est porteuse d’une valeur, d’une fonction et d’un amour. L’homme malheureusement ne voit pas, il ne peut donc connaître Dieu et meure, comme dit le prophète, par faute de connaissance. (Cf. Os 4, 6). Les choses créées ne nous reconnaissent pas non plus. Elles ne nous obéissent plus. Car si elles existent c’est pour servir Dieu dans l’homme, et pas l’homme seul sans  Dieu.
Les enseignements de Jésus à Luisa nous font comprendre que chaque fois que nous reconnaissons un attribut de Dieu, une qualité de son Être, nous recevons une partie de Lui-même. Une partie du Père, du Fils et de l’Esprit-Saint :
  • le Père, c’est l’effet de sa puissance dans la chose créée,
  • la Sagesse du Fils est le lien, la relation, entre la puissance du Père et les choses créés,
  • et l’Esprit, c’est l’Amour que Dieu a pour nous et qu’Il nous manifeste à travers toutes les choses créées.
Nous recevons ainsi une partie de la Trinité à travers tout ce qui existe.
La lumière du soleil pénètre partout et Jésus vient guérir nos yeux pour que nous puissions voir Sa Beauté et à travers sa beauté de tout ce qu’Il a créé. « L’aveugle se lava ; quand il revint, il voyait ». (Jn 9, 7)
La lumière de Dieu, comme celle du soleil, veut pénétrer partout et surtout en nous, pour nous guérir de notre aveuglement et voir « celui qui nous parle » (Jn 9, 37) en ces moments exceptionnels. Des moments exceptionnels de grâce pour amorcer un changement et sortir du péché ou des moments d’endurcissement qui nous enfoncent ? d’avantage dans les ténèbres de notre suffisance, de notre orgueil, faisant que notre « péché demeure » comme le conclue l’évangile de l’aveugle-né (Jn 9, 41).
Jésus vient pour nous guérir, nous toucher et nous faire recouvrer la vue, c’est-à-dire reconnaitre Dieu en toute chose. Retrouver la connaissance de Dieu comme le prophétise Jérémie : « Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon, ni chacun son frère en disant : « Apprends à connaître le Seigneur ! » Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands – oracle du Seigneur. Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés. » (Jr 31, 39).
Cette connaissance est la science infuse que nous avions lorsque nous vivions dans la Divine Volonté. Et que nous avons perdu avec le péché originel ?  [4]. Elle revient dès que nous entrons dans cette Volonté Voulu de Dieu, dès que nous nous décidons à vivre dans la Divine Volonté et que nous demandons avec ferveur que son Règne s’établisse dans nos cœur[5].
        FIAT FIAT FIAT

 

[1] “ Car ce qu’on peut reconnaître de Dieu est pour eux manifeste : Dieu en effet le leur a manifesté. Ce qu’il a d’invisible (ses perfections invisibles, TOB) depuis la création du monde se laisse voir à l’intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité… » (Rm 1, 19-20).
[2] “ Ma fille, comme nos œuvres sont belles ! Elles sont notre honneur et notre gloire perpétuelle. Toute occupe leur place et chacune remplit son rôle parfaitement. Seul l’homme est notre déshonneur dans notre œuvre de Création, parce qu’en se dissociant de notre Volonté, il marche la tête en bas et les pieds en l’air. Quel désordre ! C’est horrifiant de le voir marcher la tête en bas, se traînant sur le sol. Tout baigne dans la confusion, tout est modifié. Il lui manque l’envergure nécessaire pour que sa vision soit contemplative… Faire sa propre volonté est la chute profonde de l’homme et le désordre de la famille humaine » Vol 19, 27 août 1926
[3]                                                          Comment Luisa perçoit Dieu
Quand le confesseur m’a demandé de lui expliquer comment je percevais Dieu, je lui ai répondu qu’il m’était impossible de répondre à sa question. Le soir venu, mon doux Jésus m’est apparu et m’a presque fait des reproches à cause de mon refus, puis il a fait passer en moi deux rayons très lumineux. Par le premier, j’ai compris intellectuellement que la foi est Dieu et que Dieu est la foi. C’est ainsi que, ci-dessus, j’ai pu essayer de dire quelque chose sur la foi. Maintenant, à la suite du deuxième rayon, je vais tenter d’expliquer comment je perçois Dieu.
Quand je suis hors de mon corps et me trouve dans les hauteurs des cieux, j’ai l’impression de voir Dieu comme à l’intérieur d’une lumière. Dieu semble être lui-même cette lumière. Dans cette lumière se trouvent la beauté, la force, la sagesse, l’immensité, la hauteur et la profondeur infinies. Dieu est présent même dans l’air que nous respirons ; ainsi, nous le respirons et nous pouvons faire de lui notre propre vie. Rien n’échappe à Dieu et rien ne peut lui échapper. Cette lumière semble être complètement voix, malgré qu’elle ne parle pas ; elle semble être complètement action, malgré qu’elle est toujours au repos. Elle est partout, malgré qu’elle a son propre centre. Ô Dieu, comme tu es incompréhensible ! Je te vois, je sens ta présence, tu es ma vie et tu t’enfermes en moi, mais tu restes immense et ne perds rien de toi-même. J’ai vraiment l’impression de bégayer et de ne rien dire de valable sur Dieu. Pour m’exprimer avec des mots humains, je dirai que je vois des reflets de Dieu un peu partout dans la création : à certains endroits, ces reflets sont beauté ; à d’autres, ils sont parfum ; à d’autres, ils sont lumière, plus spécialement dans le soleil. Le soleil m’apparaît comme particulièrement représentatif de Dieu. Je vois Dieu comme caché à l’intérieur de cette sphère qui est le roi de tous les astres. Qu’est-ce que le soleil ? Rien d’autre qu’un globe de feu. Ce globe est unique mais ses rayons sont multiples. Le globe représente Dieu et ses rayons, les attributs infinis de Dieu. Le soleil est à la fois feu, lumière et chaleur. La Très Sainte Trinité est ainsi représentée par le soleil, le feu représentant le Père, la lumière, le Fils et la chaleur, le Saint-Esprit. Bien que le soleil soit feu, lumière et chaleur, il est un. De même que dans le soleil on ne peut séparer le feu de la lumière et de la chaleur, ainsi la puissance du Père, celle du Fils et celle du Saint-Esprit sont inséparables et on ne peut concevoir que le Père a préséance sur le Fils et le Saint- Esprit, ou vice versa, car tous trois ont la même origine éternelle. Au même titre que la lumière du soleil se diffuse partout, Dieu est présent partout par son immensité. Cependant, la comparaison avec le soleil est ici défaillante puisque le soleil ne peut atteindre les endroits où sa lumière ne peut pénétrer alors que Dieu est présent absolument partout. Dieu est pur esprit. Le soleil s’ajuste aussi à cet aspect de Dieu puisque ses rayons pénètrent partout alors que nul ne peut les saisir. À l’instar du soleil qui n’est aucunement affecté par la laideur des objets qu’il peut éclairer, Dieu voit toutes les iniquités des hommes tout en demeurant parfaitement pur, saint et immaculé. Le soleil répand sa lumière sur le feu mais ne se consume pas, sur la mer et les rivières, mais ne se noie pas. Il illumine tout, féconde tout, donne vie à tout par sa chaleur, mais il ne perd rien ni de sa lumière ni de sa chaleur. Malgré tout le bien qu’il fait aux créatures, il n’a besoin de personne et reste toujours le même : majestueux, brillant et immuable. Oh ! comme il est facile de voir les attributs divins à travers le soleil ! Par son immensité, Dieu est présent dans le feu mais ne se consume pas ; il est présent dans la mer mais ne se noie pas ; il est présent sous nos pas mais n’est pas écrasé. Il donne à tous sans s’appauvrir et n’a besoin de personne. Il voit tout et entend tout. Il connaît chaque fibre de nos cœurs et chacune de nos pensées bien que, étant pur esprit, il n’a ni yeux ni oreilles. L’homme peut se priver de la lumière du soleil et de ses effets bénéfiques, mais cela n’affecte en rien le soleil : tout le mal résultant de cette privation retombe sur l’homme sans que le soleil en soit le moindrement affecté. En péchant, le pécheur s’éloigne de Dieu et perd ainsi la jouissance de sa présence bénéfique, mais cela n’affecte aucunement Dieu ; le mal revient en propre au pécheur. La rondeur du soleil symbolise l’éternité de Dieu qui n’a ni commencement ni fin. La lumière du soleil est si intense qu’on ne peut le fixer longtemps sans en être ébloui. Si le soleil se rapprochait des hommes, ceux-ci seraient réduits en cendres. Il en va ainsi concernant le Soleil divin : aucun esprit créé ne peut le pénétrer ; si on tentait de le faire, on en serait ébloui et confondu. Si, pendant que nous habitons encore notre corps mortel, le divin Soleil voulait nous manifester tout son amour, nous serions réduits en cendres. Bref, Dieu sème des reflets de lui-même dans toute la  création et cela crée en nous l’impression de le voir et de le toucher. Ainsi, nous sommes continuellement rejoints par lui. Après que le Seigneur m’eut dit les mots : « La foi, c’est Dieu », je lui ai demandé : « Jésus, m’aimes-tu ? » Il répondit : « Et toi, m’aimes- tu ? » Je repris : « Oui, Seigneur, et tu sais que, sans toi, j’ai l’impression qu’il n’y a pas de vie en moi.» Jésus poursuivit : « Donc, tu m’aimes et je t’aime ! Alors, aimons-nous et restons toujours ensemble. » C’est ainsi que se termina notre rencontre, au moment où l’avant-midi prenait fin. Qui pourrait dire tout ce que mon esprit a saisi concernant le divin Soleil ? J’ai l’impression de le voir et de le toucher partout. Je m’en sens revêtue, à l’intérieur et à l’extérieur. Cependant, même si je sais certaines choses sur Dieu, dès que je le vois, j’ai l’impression de n’avoir rien compris. Pire encore, il me semble n’avoir dit que des sottises. J’espère que Jésus me pardonnera toutes mes sottises.
Vol 2, 28 février, 1899.
[4] Voir enseignement vidéo, « Volonté voulu, Volonté permissive ».
[5] Luisa dans ses lettres dit qu’elle prie le Seigneur « pour que tous reconnaissent un si grand bien qui changera la face de la terre. » « Elle voudrait, dit-elle, donner sa vie pour que tous reconnaissent la Divine Volonté ». Elle invite ses fils et ses filles dans sa correspondance à faire confiance et s’appuyer uniquement sur Jésus : « Je vous recommande de ne voir en toute chose que la Divine Volonté, aussi bien pour les choses personnelles que pour les adversités, les choses douloureuses et les problèmes de la vie qui ne manquent jamais à personne (…) les croix, les misères, les faiblesses, même les défauts, la maladie». « Tout cela, dit Luisa,  perdra son aspect négatif et fera que tout ce qui peut nous arriver devienne un message de Dieu porteur de sainteté. » (voir lettre 12 à Antonieta Savoranni et 13 à frère Bernardo)