LA VRAIE SAINTETÉ DANS LA DIVINE VOLONTÉ - Missionnaires de la Divine Volonté

 

Sur la terre, Jésus vivait totalement abandonné à la Volonté de son Père.

La différence entre vivre résigné à la Divine Volonté et vivre dans la Divine Volonté.

 

 

Alors que j’étais dans mon état habituel, mon doux Jésus vint et me dit : « Ma fille, sur la terre, je n’ai fait que me livrer à la Volonté du Père. Ainsi, si je pensais, je pensais avec l’Esprit du Père ; si je parlais, je parlais avec la bouche du Père ; si je travaillais, je travaillais avec les mains du Père ; même ma respiration se faisait en lui. Tout ce que je faisais était selon qu’il le voulait, de telle sorte que je peux dire que toute ma vie se déroulait en lui. Complètement immergé dans sa Volonté, je ne faisais rien par moi- même. Ma seule pensée était sa Volonté. Je ne faisais pas attention à moi-même. Les offenses qu’on me faisait n’interrompaient pas ma course, mais je volais toujours vers mon Centre. Ma vie terrestre prit fin quand j’eus accompli la Volonté du Père en toute chose.
« Ainsi, ma fille, si tu t’abandonnes à ma Volonté, tu n’auras plus aucune autre pensée que les miennes. Même la privation de moi, qui te tourmente tant, trouvera le soutien et les baisers cachés de ma vie en toi. Dans tes battements de cœur, tu ressentiras les miens, enflammés et affligés. Si tu ne me vois pas, tu me sentiras ; mes bras t’embrasseront. Combien de fois ne ressens-tu pas mon mouvement et mon souffle rafraîchir ton cœur ?
«Et quand, alors que tu ne me vois pas, tu veux savoir qui te tient de si près et souffle sur toi, je te souris, je te donne le baiser de ma Volonté et je me cache en toi pour te surprendre de nouveau et te faire avancer d’un autre pas dans ma Volonté. Ainsi, ne me chagrine pas en t’affligeant, mais laisse-moi agir. Puisse l’envol de ma Volonté ne jamais cesser en toi ; autrement, tu obstrueras ma vie en toi. Si je ne rencontre aucun obstacle, je fais croître ma vie en toi et je la développe comme je veux. »
Cela dit, par obéissance, je dois dire quelques mots sur la différence entre vivre résigné à la Divine Volonté et vivre dans la Divine Volonté.
Selon ma pauvre opinion, vivre résigné à la Divine Volonté, c’est se résigner en tout à la Volonté de Dieu, autant dans la prospérité que dans l’adversité, voyant en toute chose le règne de Dieu sur sa Création, suivant lequel pas même un cheveu ne peut tomber de notre tête sans la permission du Créateur.
L’âme se comporte comme un bon fils qui va où son père veut qu’il aille et qui souffre ce que son père veut qu’il souffre. Être riche ou pauvre lui est indifférent. Il est content de ne faire que ce que veut son père. S’il reçoit l’ordre d’aller quelque part pour s’occuper d’une affaire, il y va simplement parce que son père le veut. Cependant, ce faisant, il se rafraîchit, s’arrête pour se reposer, manger, échanger avec d’autres personnes, etc. Ainsi, il se sert beaucoup de sa propre volonté, sans oublier cependant qu’il va là parce que c’est ainsi que son père le veut. En beaucoup de choses, il trouve l’occasion de faire sa propre volonté. Ainsi, il peut être des jours et des mois loin de son père sans que la volonté de son père lui soit spécifiée en toutes choses.
Ainsi, pour celui qui ne vit que résigné à la Divine Volonté, il est presque impossible qu’il ne fasse pas intervenir sa propre volonté. Il est un bon fils, mais il ne partage pas en tout les pensées, les paroles et la vie de son Père céleste. Pendant qu’il va, revient et parle à d’autres personnes, son amour est intermittent. Sa volonté n’est pas en communication continuelle avec celle du Père et, ainsi, il entretient l’habitude de faire sa propre volonté. Néanmoins, je crois que c’est là le premier pas vers la sainteté.
Pour parler maintenant de ce qu’est vivre dans la Divine Volonté, je voudrais que la main de mon Jésus guide la mienne. Seulement lui peut dire toute la beauté et la sainteté de la vie dans la Divine Volonté ! Pour ma part, je me sens incapable de le faire et je n’ai pas beaucoup de concepts à l’esprit. Il me manque les mots. Mon Jésus, verse-toi dans mes paroles et je dirai ce que je pourrai.
Vivre dans la Divine Volonté signifie ne rien faire par soi-même parce que, dans la Divine Volonté, l’âme se sent incapable de quoi que ce soit par elle-même. Elle ne demande aucun ordre et n’en reçoit pas, parce qu’elle se sent incapable d’aller seule. Elle dit :
« Si tu veux que je fasse quelque chose, faisons-le ensemble comme une seule personne ; si tu veux que j’aille quelque part, allons-y ensemble comme une seule personne. »
Ainsi, l’âme fait tout ce que le Père fait. Si le Père pense, elle fait siennes ses pensées ; elle n’a aucune autre pensée que les siennes. Si le Père regarde, parle, travaille, marche, souffre ou aime, elle regarde ce que le Père regarde, répète les paroles du Père, travaille avec les mains du Père, marche avec les pieds du Père, souffre les mêmes souffrances que le Père et aime ce qu’aime le Père. Elle ne vit pas à l’extérieur mais à l’intérieur du Père et, ainsi, elle est une parfaite réplique de lui, ce qui n’est pas le cas pour celui qui vit seulement résigné. Il est impossible de trouver cette âme sans le Père ou le Père sans cette âme. Et cela n’est pas qu’extérieur : tout son intérieur est entrelacé avec l’intérieur du Père, transformé en lui. Oh ! le vol rapide de cette âme !
La Divine Volonté est immense. Elle circule partout, ordonne tout et donne vie à tout. L’âme qui s’immerge dans cette immensité, vole vers tout, revigore tout et aime tout ; elle agit et aime comme Jésus, ce que ne peut faire l’âme qui est seulement résignée.
Pour l’âme qui vit dans la Divine Volonté, il est impossible de faire quoi que ce soit par elle-même. Ses travaux humains, même saints, lui donnent la nausée parce que les choses de la Divine Volonté, même les plus petites, ont un aspect différent. Elle acquiert une noblesse divine, une splendeur divine et une sainteté divine, également une puissance divine et une beauté divine. Ces qualités divines se multiplient indéfiniment en elle et, en un instant, elle fait tout. Après avoir tout fait, elle dit : « Je n’ai rien fait, c’est Jésus qui a tout fait, et c’est là mon bonheur. Jésus m’a fait l’honneur de me recevoir dans sa Volonté, ce qui me permet de faire ce qu’il a fait. »
L’ennemi est incapable de troubler cette âme, qu’elle ait fait son travail bien ou pauvrement, qu’elle ait fait peu ou beaucoup, parce que tout a été fait par Jésus et elle ensemble. Elle est paisible, non sujette à l’anxiété. Elle n’aime pas une personne en particulier mais elle les aime toutes, divinement. On peut dire qu’elle répète la vie de Jésus, qu’elle est sa voix, les battements de son Cœur, la mer de ses grâces. En cela seulement, je crois, consiste la vraie sainteté.
Pour qui vit dans la Divine Volonté, les vertus sont d’ordre divin. Dans le cas contraire, elles sont d’ordre humain, sujettes à l’estime de soi, à la vanité et aux passions. Oh ! combien d’âmes faisant de bonnes actions et recevant les sacrements pleurent parce que, n’étant pas investies de la Divine Volonté, elles ne produisent pas de fruits ! Oh ! si tous comprenaient ce qu’est la vraie sainteté, comme tout changerait !
Beaucoup sont sur une fausse voie de sainteté. Beaucoup la mettent dans les pratiques pieuses — et malheur à qui voudrait les faire changer. Ces âmes se leurrent. Si leur volonté n’est pas unie à celle de Jésus et transformée en lui, alors, avec toutes leurs pieuses pratiques, leur sainteté est fausse. Avec une grande facilité, elles passent des pratiques pieuses aux défauts, aux diversions, à la discorde, etc. Oh ! comme est disgracieuse cette fausse sainteté!
D’autres âmes mettent leur sainteté à se rendre souvent à l’église et à assister à tous les offices, mais leur volonté est loin de celle de Jésus ; ces âmes se préoccupent peu de leurs propres devoirs. Si elles sont empêchées d’aller à l’église, elles sont fâchées et leur sainteté s’évapore. Elles se plaignent, désobéissent et sont encom- brantes dans leur famille. Oh ! quelle fausse sainteté !
D’autres âmes mettent leur sainteté à se confesser souvent, à se faire diriger spirituellement dans les menus détails et à se faire des scrupules sur tout. Elles ne se font cependant aucun scrupule que leur volonté ne soit pas fondue avec celle de Jésus. Malheur à qui les contredit ! Elles sont comme des ballons gonflés qui, quand un petit trou leur est fait, se dégonflent. Ainsi, sous la contradiction, leur sainteté s’évapore. Elles se plaignent d’être facilement tristes. Elles vivent toujours dans le doute et aiment avoir un directeur spirituel juste pour elles, pour les aviser en toutes choses, les réconcilier et les consoler ; néanmoins, elles demeurent toujours agitées. Pauvre sainteté que celle-là, comme elle est falsifiée !
J’aimerais avoir les larmes de mon Jésus pour pleurer avec lui sur ces fausses saintetés et faire connaître à tous comment la vraie sainteté consiste à vivre dans la Divine Volonté. Cette sainteté a des racines tellement profondes qu’il n’y a aucun danger qu’elle vacille. L’âme qui a cette sainteté est ferme, non sujette aux inconstances et aux défauts volontaires. Elle est attentive à ses devoirs. Elle est sacrifiée et détachée de tout et de tous, même des directeurs spirituels. Elle grandit au point que ses fleurs et ses fruits atteignent le Ciel ! Elle est si cachée en Dieu que la terre ne voit que peu ou rien d’elle. La Divine Volonté l’a absorbée. Jésus est sa vie, l’artisan de son âme et son modèle. Elle n’a rien en propre, tout étant en commun avec Jésus. Sa passion et son trait caractéristique est la Divine Volonté.
Par contre, le “ballon” de la fausse sainteté est sujet à des inconstances continuelles. L’âme semble voler à une certaine hauteur, tant et si bien que plusieurs personnes, y compris des directeurs spirituels, sont en admiration devant elle. Mais ils sont bientôt désillusionnés parce que, pour dégonfler le ballon, il suffit d’une humiliation ou d’une préférence du directeur pour une autre personne. L’âme croit qu’on la vole, se croyant la plus en besoin. Pendant qu’elle se fait des scrupules pour des bagatelles, elle en vient à désobéir. La jalousie est la vermine de cette âme ; cette jalousie évente son ballon qui se dégonfle et tombe par terre. Et si on examine la prétendue sainteté qui était dans ce ballon, on trouve l’amour-propre, les ressentiments et les passions camouflés sous l’aspect du bien. On peut voir que cette âme était le jouet du démon. Seulement Jésus connaît tous les maux de cette fausse sainteté, de cette vie de dévotions sans fondement, basée sur la fausse piété.
Ces fausses saintetés correspondent à des vies spirituelles sans fruits qui sont la cause des pleurs de mon aimable Jésus. Ceux qui les pratiquent sont les grincheux de la société, le chagrin de leur famille. On peut dire qu’ils dégagent un air impur qui nuit à tout le monde.
Oh ! comme est très différente la sainteté de l’âme qui vit dans la Divine Volonté ! Cette âme est le sourire de Jésus. Elle est détachée de tous, même de ses directeurs spirituels. Jésus est tout pour elle. Elle n’est le chagrin de personne. L’air sain qu’elle dégage embaume tout. Elle inspire l’ordre et l’harmonie pour tous. Jésus, jaloux de cette âme, se fait en elle l’acteur et le spectateur en tout. Pas une seule de ses respirations, une seule de ses pensées ou un seul de ses battements de cœur qui ne soit régularisé par Jésus. Cette âme est si absorbée par la Divine Volonté qu’elle en oublie presque qu’elle vit en exil.
Le livre du Ciel, tome 12 le 14 août 1917